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French to Spanish: El concepto de Dios o mi búsqueda de lo divino General field: Art/Literary Detailed field: Religion
Source text - French Le concept de Dieu ou ma quête du divin
Ma quête spirituelle n’a jamais été dans le sens de prouver l’existence ou la non-existence de Dieu, car cette question déjà tellement discutée me paraît futile et stérile puisqu’il ne sera jamais possible à personne de démontrer quoi que ce soit, même en s’appuyant sur les nombreuses croyances établies. Celles et ceux que la question intéresse trouveront des centaines d’ouvrages affirmant prouver pour certains que Dieu existe et pour d’autres que Dieu n’existe pas. Il faut être vigilant, car l’art de l’argumentation habilement manié peu devenir un puissant outil de manipulation.
Non, mon questionnement est toujours allé dans le sens de rencontrer ce qui m’habite, ce qu’il y a de plus haut en moi, de toucher la source de cet amour qui emplit ma vie. Ceci m’a amené tout d’abord à délaisser la religion catholique telle qu’elle m’avait été enseignée, puisque je la trouvais triste et pitoyable dans sa manière de réduire l’être humain à si peu de chose. Intimement convaincu qu’une intelligence (pour l’appeler ainsi) est à l’origine de toute forme de vie et que l’infiniment petit rejoint l’infiniment grand, j’ai d’abord cherché à rapprocher cette conviction profonde de ce que les religions ont nommé « Dieu ». Ainsi a débuté ma quête…
Ni darwinisme, ni créationnisme
Le darwinisme est un processus d’évolution qui ne m’a jamais parlé car je le trouve réducteur et contradictoire. Il réduit l’être humain au fruit d’une évolution hasardeuse et chaotique des espèces qui a force d’adaptation se serait retrouvé doué d’une conscience ainsi que de la capacité à éprouver des sentiments. Contradictoire, car dans un sens le darwinisme reconnaît une forme d’intelligence dans ce processus d’évolution, mais s’obstine à l’attribuer au hasard de la génétique.
Le créationnisme en tant que doctrine fondamentaliste basée sur des textes religieux me parle encore moins. Il affirme que le monde aurait été créé en six jours il y a de cela près de six-mille ans, théorie parfaitement absurde aujourd’hui puisque le monde scientifique est à même de démontrer que l’univers est bien plus ancien que cela. Les théories créationnistes nourrissent ainsi une polémique sans fin entre scientifiques et théologiens.
Aujourd’hui, lorsqu’un logiciel ou un ordinateur évolue, on ne prétend bien évidemment pas qu’il s’agisse d’une forme naturelle d’innovation. On reconnaît pleinement l’intelligence (en l’occurrence humaine) qui est à la clé de ce progrès, même si l’on ne connaît pas personnellement celles et ceux qui y ont contribué. Dans ce sens l’enveloppe humaine est à mes yeux un merveilleux véhicule adaptatif, capable d’héberger notre conscience le temps d’une vie terrestre. Ce véhicule complexe qui suit un processus évolutif n’ayant rien de hasardeux ou d’empirique est guidé par une forme d’intelligence que l’on ne peut nier. Il ne s’agit pas là d’une croyance, mais d’un simple état de fait.
Dieu tout puissant
Dieu, tel que nous l’enseignent les religions, m’apparaît comme une sorte de monarque divin tout puissant qui se serait lamentablement raté en créant l’homme à son image et qui, suite à son incompétence inavouée, tenterait de le repêcher du péché en lui faisant payer ses propres erreurs, le menaçant de représailles… Si un tel Dieu revanchard a pu créer l’homme, alors il en ressort totalement indigne de sa création.
Mais on comprend rapidement que tous les dieux de l’humanité ne sont que des projections extérieures de ce que l’homme est incapable de trouver au plus profond de lui. Afin de se rassurer, l’être humain a toujours eu besoin de se structurer et de s’organiser en hiérarchies. Et en matière de spiritualité, il a reproduit ce même schéma consistant à confier sa propre spiritualité à un chef suprême et inaccessible. Ainsi sont nés les dieux que nous connaissons aujourd’hui et le pouvoir politique s’en est très vite emparé à des fins dominatrices et guerrières.
Une fois le divin séparé de l’homme, ce dernier est réduit à la misère, il ne peut qu’être à la merci des caprices de cette création humaine, dans la soumission. Il n’est donc plus rien sans ce Dieu tout puissant, capable à lui seul de lui offrir l’éternité sous réserve de bonne conduite et de soumission totale à ses représentants terrestres autoproclamés. Alors le système se verrouille à double tour sur l’être humain, prêt à tout pour se soumettre à lui. Ainsi naît le pauvre pécheur.
Prison et religion : deux synonymes
En visitant de nombreux prisonniers, je me suis rendu compte à quel point le milieu carcéral pouvait être pour certains très rassurant, voir sécurisant et à quel point la perspective de libération s’accompagnait souvent de beaucoup d’anxiété. Il n’est pas facile de quitter une structure qui vous prend totalement en charge pour repartir vers l’inconnu, vers le monde libre. La liberté implique d’assumer ses propres responsabilités. Le concept religieux de Dieu ne fait qu’enfermer de manière très similaire à une prison, avec tous les avantages que cela comporte.
L’être humain n’est pas une victime de ce jeu de pouvoir, il en tire également profit, puisque c’est pour lui l’occasion rêvée de remettre toutes ses responsabilités à l’extérieur. Dans un sens il est très facile de se confier totalement à Dieu. Plus de soucis ou de questionnement, juste un protocole à respecter, sans nécessité de grande conviction, avec la promesse écrite d’une issue confortable en cas de respect de l’autorité carcéro-religieuse.
Le Vatican à la conquête de l’espace
Pour la petite histoire, j’ai lu récemment que José Gabriel Funes, jésuite et astronome en chef du Vatican avait déclaré reconnaître la potentialité d’autres planètes habitées par des créatures extraterrestres, celles-ci étant bien évidemment l’oeuvre de Dieu : « De même qu’il existe une multiplicité de créatures sur terre, il pourrait y avoir d’autres êtres, également intelligents, créés par Dieu ». Le fait de s’approprier ainsi d’hypothétiques formes de vies peuplant l’univers, afin d’en revendiquer la paternité divine, dénote clairement la tendance pathologique de la religion à vouloir imposer sa suprématie.
Je trouve ce genre d’argument à la fois très drôle et révélateur. Il y a mille ans, cette même religion engageait des guerres de croisades pour étendre géographiquement son pouvoir sur la planète et aujourd’hui elle se réserve par avance l’éventualité d’une vie extraterrestre, lui infligeant sa doctrine. Finalement, rien n’a vraiment changé dans l’arrogance et le besoin de conquérir, si ce n’est la méthode utilisée.
La croyance ne peut que mener au doute
Combien de personnes seraient aujourd’hui totalement déstabilisées si elles apprenaient que leur Dieu n’existe pas ? Comment supporter une vie de frustrations, de sacrifices si le vieux bougon, propriétaire du paradis, n’était pas au rendez-vous ? La peur et le doute sont là, bien présents auprès des adeptes, poussant ainsi de nombreux mouvements religieux aux pires crimes, afin de se rassurer, de se conforter dans leurs croyances nourries d’extrémisme. Toute personne pensant ou ressentant différemment est dangereuse, puisqu’elle éveille ce doute fondamental qui est à la base de toutes les croyances : « Et si je me trompais ? ». Combien d’êtres humains ont tué ou donné leur vie en échange de la promesse d’accéder directement au royaume de Dieu ? Leur fanatisme n’a été qu’une vaine tentative destinée à masquer leurs doutes en une vie après la mort et à réduire à néant ceux qui auraient pu détenir une vérité pouvant remettre la leur en question.
Lorsque vous êtes totalement convaincu de quelque chose, vous ne ressentez jamais le besoin de le défendre ou d’en convaincre qui que ce soit. Personne ne va pouvoir vous contrarier ou vous déstabiliser s’il vous affirme catégoriquement que votre coeur se situe dans votre pied droit. Vous allez sans doute sourire sans même ressentir le besoin d’en rajouter, puisque vous savez que celui-ci se loge dans votre cage thoracique. Personne n’ira jusqu’au crime pour défendre une réalité anatomique. Seuls le doute et la peur qui en découle peuvent mener l’être humain à imposer ainsi sa vision de Dieu, pour se rassurer lui-même. La croyance implique obligatoirement le doute. La personne de foi n’aura jamais recours à la force ou la violence car elle n’a rien à prouver, elle « sait » tout simplement, profondément ancrée dans ce qui est pour elle une évidence.
Le culte de la peur
Les religions ont toujours imposé leur(s) Dieu(x) dans la peur, créant la confusion entre foi et croyances. Comment mieux contrôler l’être humain que par la peur ? Les guerres ont été menées sous la peur. Ainsi les religions ont détruit la foi véritable et les valeurs profondes de l’être humain pour les substituer par leurs croyances toutes faites, commettant ainsi les pires dégâts sans doute jamais causés dans l’histoire de l’humanité. La foi à été assassinée, stérilisée et mise en conserves. Pour sûr, celles-ci ont aujourd’hui passé depuis longtemps la date de péremption, mais nombreux sont ceux qui les consomment encore sans se questionner, de peur d’avoir à reconsidérer cette triste pitance.
Les religions sont comme les médicaments : beaucoup de personnes en avalent depuis de nombreuses années et sont convaincues qu’il leur est impossible de s’en passer. Elles ne savent même plus pourquoi, mais c’est indispensable, c’est une question de vie ou de mort. En fait, ces médicaments les rassurent tout simplement : « Je confie ma santé à mes médicaments et je n’ai plus de question à me poser ». C’est sans doute bien plus facile que de remettre en question son mode de vie. Ainsi fonctionnent les religions : « On avale tout depuis des millénaires et il n’y a pas de raison de changer aujourd’hui ». La remise en question fait peur et nous confronte à nos responsabilités d’être humain.
Pourquoi toujours à l’extérieur ?
En matière de vérité ou de morale, avez-vous déjà remarqué que lorsque l’être humain recherche quelque chose, il ne lui vient que rarement à l’idée de le chercher à l’intérieur ? Cela démontre à quel point nous sommes conditionnés et déresponsabilisés par le concept de Dieu. Les religions nous ont amputé de notre propre divinité afin d’imposer leur doctrine manipulatoire. Le divin représente pour moi cette intelligence suprême habitant toute forme de vie dans l’univers. Dieu n’est donc pas une entité distincte, il n’est pas dissocié de nous, mais bien à l’intérieur de chaque particule composant l’univers, et par conséquent dans tout ce que les religions nous ont appris à refouler.
Il n’existe aucune scission entre l’humain et le divin. Tous deux sont intimement liés pour ne faire qu’un, un seul et même orchestre. Et sa musique est la seule religion que je puisse considérer comme authentique. Elle n’est pas régie par des dogmes, n’implique aucune croyance et n’oblige à vénérer ou adorer aucune mascotte. C’est une musique silencieuse, harmonieuse, qui nous emplit de paix et de gratitude, nous reconnectant de l’intérieur à notre essence divine.
Se reconnecter au divin par la voie du coeur
Aucun être n’est coupé de son essence divine puisque celle-ci fait partie intégrante de toute forme de vie. Pour se reconnecter au divin, il faut commencer par se reconnaître, par se respecter, par apprendre à s’aimer soi-même, non pas en tant qu’être physique séparé, mais en tant que maillon conscient de la toile constituant l’univers. Aucun mode d’emploi n’est en mesure de nous connecter au divin, pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas un chemin, mais autant de chemins qu’il existe d’êtres humains sur terre. Leur seule caractéristique commune est qu’ils passent tous par le coeur. Mais les religions nous ont-elles seulement enseigné l’importance d’écouter notre coeur ?
Un chemin à la rencontre de soi
L’être humain est amnésique et il se recherche à l’extérieur de lui-même. Pour rencontrer le divin, il n’y a rien à faire, rien à apprendre ou à comprendre. La théologie n’est qu’un obstacle supplémentaire à cette rencontre. Lorsqu’un sac est trop encombré pour y trouver ce que l’on cherche, on commence par le vider complètement. Le premier pas, et pas le moindre, consiste donc à faire table rase de toutes nos croyances, et c’est là le travail le plus considérable. Il n’y a donc rien à faire, il n’y a pas à adhérer à quoi que ce soit de nouveau, ou encore moins à remplacer ses anciennes croyances par des nouvelles, mais seulement à faire le grand vide en soi, afin de se libérer de ses endoctrinements et conditionnements ancestraux. Alors de ce vide peut émerger l’infiniment grand, présent en chacun de nous.
Translation - Spanish El concepto de Dios o mi búsqueda de lo divino
Mi búsqueda espiritual nunca ha ido en la dirección de demostrar la existencia o la no existencia de Dios; este asunto tantas veces discutido me parece fútil y estéril, puesto que a nadie le será nunca posible demostrar nada, aun apoyándose en numerosas creencias establecidas. A aquellos y aquellas a quienes interese este tema encontrarán centenares de obras que afirman poder demostrar, según algunos, que Dios existe, y según otros, que no existe. Hay que estar atentos, puesto que el arte de la argumentación hábilmente esgrimida puede convertirse en una potente herramienta de manipulación.
No, mi búsqueda siempre ha ido en el sentido de encontrar aquello que me habita, lo que en mí hay de más elevado: tocar la fuente de ese amor que colma mi vida. Esto me ha llevado, en primer lugar, a abandonar la religión católica tal como se me había enseñado, puesto que la encontraba triste y penosa en su forma de reducir al ser humano a tan poca cosa. Íntimamente convencido de que una inteligencia (por llamarla así) está en el origen de toda forma de vida, y de que lo ínfimamente pequeño está ligado a lo ínfimamente grande, he buscado primero acercarme a la convicción profunda de aquello que las religiones han convenido en denominar "Dios". Así empezó mi búsqueda…
Ni darvinismo, ni creacionismo
El darvinismo es un proceso de evolución que nunca me ha dicho nada, ya que lo encuentro reductor y contradictorio. Reduce al ser humano al fruto de una azarosa y caótica evolución de las especies que, a fuerza de adaptación, se habría encontrado dotado de una conciencia, así como de la capacidad de experimentar sentimientos. Contradictorio, porque en cierto sentido el darvinismo reconoce una forma de inteligencia en este proceso de evolución, pero se obstina en atribuirlo al azar de la genética.
El creacionismo, como doctrina fundamentalista basada en textos religiosos, todavía me dice menos. Afirma que el mundo habría sido creado en seis días, hace ya casi seis mil años; teoría perfectamente absurda hoy, puesto que el mundo científico está demostrando claramente que el universo es mucho más antiguo que eso. Y así, las teorías creacionistas nutren una polémica sin fin entre científicos y teólogos.
Cuando, hoy, un programa u ordenador evoluciona, a nadie se le ocurre, evidentemente, que sea una forma natural de innovación. Se reconoce plenamente a la inteligencia (en este caso humana) como la clave de este progreso, aun cuando no se conozca personalmente a aquellos y aquellas que hayan contribuido al mismo. En este sentido, el envoltorio humano es, a mi modo de ver, un maravilloso vehículo adaptado, capaz de alojar nuestra conciencia durante toda una vida terrestre. Este complejo vehículo montado en un proceso evolutivo, que nada tiene de azaroso o de empírico, está guiado por una forma de inteligencia que no podemos refutar. No se trata de una creencia, sino de un hecho.
Dios todopoderoso
Diríase que Dios, como nos lo presentan las religiones, es una especie de monarca divino y todopoderoso que se habría equivocado de forma lamentable al crear al hombre a su imagen y semejanza, y que, tras su inconfesada incompetencia, intenta rescatarlo del pecado haciéndole pagar por sus propios errores, amenazándole con represalias… Si un Dios así de vengativo ha podido crear al hombre, entonces es indigno de su creación.
Pero rápidamente comprendemos que todos los dioses de la humanidad son solamente proyecciones externas de lo que el hombre es incapaz de hallar en lo más profundo de sí mismo. Para su tranquilidad, el ser humano siempre ha sentido necesidad de estructurarse y organizarse en jerarquías. Y, en materia de espiritualidad, ha reproducido este mismo esquema, consistente en confiar su propia espiritualidad a un jefe supremo e inaccesible. Así nacieron los dioses que hoy conocemos, y el poder político se adueñó de este patrón en seguida con fines guerreros y por afán de dominio.
Una vez que se ha despojado al hombre de lo divino, se lo reduce a la miseria, y ya solo puede quedar a merced de los caprichos de esta creación humana a la que se somete. No queda pues ya nada de ese Dios todopoderoso, capaz por sí mismo de ofrecer la eternidad a cambio de una buena conducta y un sometimiento total a los autoproclamados representantes de la tierra. Y así, el sistema se cierra con doble vuelta de cerrojo en torno al ser humano, que está dispuesto a todo para someterse a aquél. Así nace el pobre pecador.
Prisión y religión: sinónimos
Visitando a numerosos presos, me di cuenta hasta qué punto el medio carcelario podía ser para algunos muy tranquilizador, incluso seguro, y hasta qué punto la perspectiva de inminente liberación iba a menudo acompañada de ansiedad. No es fácil dejar una estructura que se hace totalmente cargo de ti para ir al encuentro de lo desconocido, hacia el mundo libre. La libertad implica asumir las propias responsabilidades. El concepto religioso de Dios no hace sino recluir, al igual que lo hace una prisión, y con todas las ventajas que ello conlleva.
El ser humano no es una víctima de este juego de poder, puesto que saca también provecho de él: es la ocasión soñada de situar afuera las propias responsabilidades. En cierto sentido es muy fácil confiarse totalmente a Dios: no más preocupaciones e incertidumbre, tan solo un protocolo que respetar, sin necesidad de gran convicción, y con la promesa escrita de una salida fácil, siempre que se respete a la autoridad carcelario-religiosa.
El Vaticano a la conquista del espacio
Como anécdota, recientemente leí la declaración de José Gabriel Funes, jesuita y astrónomo jefe del Vaticano, a través de la cual reconocía la eventualidad de que otros planetas pudieran estar habitados por criaturas extraterrestres, siendo estas, evidentemente, obra de Dios: “Al igual que existen múltiples criaturas en la tierra, podría haber otros seres, igualmente inteligentes, creados por Dios”. El hecho de que la religión se adueñe de este modo de hipotéticas formas de vida que poblarían el universo, con el fin de reivindicar la paternidad divina, evidencia claramente la tendencia patológica de aquella de imponer su supremacía.
Encuentro este tipo de argumento divertido a la vez que revelador. Hace mil años, esta misma religión emprendía guerras de cruzadas para extender geográficamente su poder sobre el planeta, y hoy se reserva por adelantado la eventualidad de una vida extraterrestre, infligiéndole de antemano su doctrina. Finalmente, nada ha cambiado realmente en lo concerniente a la arrogancia y necesidad de conquista, salvo los métodos utilizados.
La creencia solo puede conducir a la duda
¿Cuántas personas se desestabilizarían hoy totalmente si supieran que su Dios no existe? ¿Cómo se podría soportar una vida de frustraciones y sacrificios si el viejo refunfuñón, propietario del paraíso, brillara por su ausencia? El miedo y la duda están ahí, totalmente presentes entre los adeptos, y empujando a muchos movimientos religiosos a cometer los peores crímenes, con el fin de sosegarse y afirmarse en sus creencias nutridas de extremismo. Toda persona que piense o sienta de forma diferente es peligrosa, puesto que despierta esa duda fundamental que está en la base de todas las creencias: “¿Y si estuviera equivocado?”. ¿Cuántos seres humanos han matado o entregado su vida a cambio de la promesa de acceder directamente al reino de Dios? Su fanatismo solo ha sido un vano intento de enmascarar sus dudas acerca de una vida tras la muerte, y a reducir a la nada a aquellos que pudieran detentar una verdad que pusiera en entredicho la suya.
Cuando estás totalmente convencido de algo, no sientes nunca la necesidad de defenderlo o de hacer que otros se convenzan también. Nadie podrá contradecirte ni desestabilizarte si afirma categóricamente que tu corazón está en tu pie derecho. Sonreirás, sin duda, sin necesidad de añadir nada, puesto que sabes que se aloja en tu caja torácica. Nadie llegará hasta el crimen para defender una realidad anatómica. Solo la duda y el miedo que de ella se desprende pueden llevar al ser humano a imponer su visión de Dios con el fin de hallar sosiego. La creencia implica obligatoriamente la duda. La persona creyente no recurrirá nunca a la fuerza o a la violencia, ya que no tiene nada que probar, lo “sabe”, simplemente, profundamente anclada como está en lo que para ella es una evidencia.
El culto al miedo
Las religiones siempre han impuesto su(s) Dios(es) sirviéndose del temor, creando la actual confusión entre fe y creencias. ¿Cómo mejor se puede controlar al ser humano si no es por medio del miedo? Las guerras se han llevado a cabo bajo la estela del temor. Así, las religiones han destruido la verdadera fe y los valores profundos del ser humano, para sustituirlos por sus creencias embalsamadas, cometiendo así lo que sin duda ha sido uno de los peores destrozos jamás causados en la historia de la humanidad: la fe ha sido asesinada, esterilizada y envasada. A buen seguro, ya está caducada desde hace mucho tiempo, pero numerosos son los que la consumen todavía, sin plantearse nada, por miedo a tener que reconsiderar esta triste pitanza.
Las religiones son como los medicamentos: muchas personas los tragan desde hace muchos años y están convencidas de que les resulta imposible prescindir de ellos. Ni siquiera saben por qué, pero les resultan indispensables. Para ellos, es una cuestión de vida o muerte. De hecho, estos medicamentos les aportan tranquilidad: “Confío mi salud a mis medicamentos y ya no tengo que hacerme más preguntas". Sin duda eso es mucho más fácil que poner en entredicho la propia forma de vida. Así funcionan las religiones: las tragamos desde hace milenios y no hay razón para cambiar hoy. El cuestionamiento asusta y nos sitúa frente a las responsabilidades propias del ser humano.
¿Por qué siempre afuera?
En materia de verdad o de moral, ¿te has dado cuenta de que cuando el ser humano busca algo, rara vez le viene la idea de buscar adentro? Esto demuestra hasta qué punto el concepto de Dios nos ha condicionado y dispensado de tal responsabilidad. Las religiones han amputado nuestra propia divinidad con el fin de imponer su doctrina manipuladora. Lo divino representa para mí esa inteligencia suprema que habita en toda forma de vida del universo. Dios no es pues una entidad distinta, no está disociado de nosotros, sino que está en cada partícula que compone el universo, y por tanto, en todo aquello que las religiones nos han enseñado a reprimir.
No existe ninguna escisión entre lo humano y lo divino. Ambos están íntimamente ligados para formar uno solo, una sola y única orquesta. Y su música es la única religión que yo puedo considerar auténtica. No está regida por dogmas, no comprende ninguna creencia ni obliga a venerar o adorar a ningún ídolo. Es una música silenciosa, armoniosa, que nos llena de paz y de agradecimiento, reconectándonos internamente a nuestra esencia divina.
Reconectarse a lo divino por la vía del corazón
Ningún ser está cortado de su esencia divina, puesto que ella integra toda forma de vida. Para reconectarse a lo divino, debemos empezar por reconocernos y respetarnos, por aprender a amarnos a nosotros mismos, no como seres físicos separados, sino como eslabones conscientes del engranaje que constituye el universo. Ningún manual puede conectarnos a lo divino, por la simple y pura razón de que no existe un camino, sino tantos caminos como seres humanos sobre la tierra. La única característica común es que todos cruzan el corazón. ¿Pero se han molestado siquiera, las religiones, en enseñarnos la importancia de escuchar al corazón?
Un camino hacia el reencuentro de uno mismo
El ser humano es amnésico y se busca fuera de sí mismo. Para encontrar lo divino no hay nada que hacer, nada que comprender, ni nada que aprender. La teología solo es un obstáculo más en el camino hacia este reencuentro. Cuando un bolso está demasiado lleno de cosas para encontrar lo que en él buscamos, empezamos por vaciarlo completamente. El primer paso, y no el más pequeño, consiste en hacer tabla rasa de todas nuestras creencias: ese es el trabajo más importante. No hace falta pues hacer nada, ni volver a adherirse a nada, y aún menos cambiar las antiguas creencias por otras nuevas, sino solamente hacer un gran vacío dentro de nosotros, con el fin de liberarnos de nuestros ancestrales adoctrinamientos y condicionamientos. Entonces, de ese vacío puede emerger lo infinitamente grande, presente en cada uno de nosotros.
French to Spanish: Reportage: Petra, la cité cachée du desert
Source text - French Extrait de la traduction du reportage:
"Petra, la cité cachée du désert”- de Michel le Bris, publié dans le magazine "Grands Reportages", nº193
Cette traduction a reçu un prix de l'Université de Vic (Barcelone).
Translation - Spanish PETRA
LA CIUDAD OCULTA DEL DESIERTO
Petra, vedada a los occidentales hasta su redescubrimiento, en 1812, conserva aún todo su misterio. Abrigados por las fallas de un macizo de greda roja, más de 800 monumentos esculpidos en piedra dan testimonio del esplendor de la capital de los nabateos, floreciente en la época de Jesucristo.
Bajo el paso de los mulos, la nube de polvo se eleva y desciende como la ceniza. Unas voces resuenan, a lo lejos. Luego, el silencio regresa, al igual que una ola. Un olor agrio de orina y de polvo se desprende de los pliegues azules. De nuevo, unos pasos, y todo desaparece : la afanosa algarabía de las calles de Uadi Muza, la agitación de los caballos de sillas abigarradas en el lecho del ued, en la entrada del paraje, las rocas blancas inflamadas del calor...
“ ¡ El Sik ! “ exclama Yusef a media voz, sin duda impresionado, a pesar de la costumbre. Adentrarse en el Sik es, siempre, como adentrarse en un misterio.
Nada ha cambiado, o muy poco, desde que Johann Ludwing Burckhardt, primer occidental admitido en la ciudad secreta, entrara en ella el 22 de agosto de 1812. Y el efecto sigue siendo igual de sorprendente. Ese silencio... ese misterio. ¿Qué cataclismo, antaño, partió la montaña en dos, para abrir en ella esa estrecha grieta? El sol, ya bajo, recorta unos rayos de luz en la penumbra coloreada de matices azules y malvas, subraya en la greda escarlata las venas amarillas y ocre, y ciñe de rosa las rocas torturadas, las calizas grises veteadas de oro y de violeta púrpura. Tres pasos y, de nuevo, la sombra y el silencio. El esbelto cielo desaparece tras un brusco recodo. ¿ Qué altura alcanzan esas paredes ?, ¿50, 100 metros ? Unos pasos resuenan, se alejan ; el eco amplifica los murmullos ; luego, nada. Extraña sensación la de penetrar en una esclusa entre dos mundos - y esa espera que aumenta, la espera de una promesa futura...
Nos cruzamos con unos japoneses de rasgos cansados, encaramados sobre pencos jadeantes, que guían unos niños delgados de ojos profundos y negros.
Surcadas por el viento del desierto e iluminadas por el calor, las verticales de las paredes tejen increíbles puntillas hasta los chales celestes, allá en lo alto.
Yusef, sin esfuerzo aparente, desmenuza entre sus dedos un fragmento de pared, que cae a sus pies en forma de polvo. Todo, aquí, es geografía fantástica, esculpida por el viento y por el agua. Por el viento que lima, que abre estrías en las paredes y redondea los vértices. Por el agua, en todo lugar invisible, pero que avanza, sin embargo, desde hace siglos, y disuelve el cemento de la roca hasta no dejar más que el esqueleto, las vértebras, unos cráneos gigantescos que te dominan : órbitas vacías, mandíbulas desdentadas, bocas abiertas por el grito silencioso, interminable - esas estrías rojas que se enrollan y se amontonan bajo ellas, ¿ son vísceras ?- Ni que entráramos en la ciudad de los muertos...
Yusef juega a aparentar hastío, y sin embargo no baja la voz a medida que nos infiltramos en el pasaje ; y, como yo, se sobresalta cuando, por una falla adyacente, un torrente de luz inunda el desfiladero, rueda sobre el montón de desperdicios y salpica las paredes hasta el cielo. Y en ese mismo instante, algunas plantas y delgados matorrales brotan del polvo y se agarran a la tierna greda. El verde de los laureles rosas y de los matorrales de áloes sobre el rosa de las piedras tiene algo de extraordinario. “ ¡ Y esto no es nada !- suspira Yusef. Hay que verlo en primavera, al anochecer, cuando los aromas de las retamas blancas se mezclan con los de los áloes y los laureles rosas para saber lo que es el paraíso”. Realista, sin embargo, añade que es aquí donde, en 1964, perecieron ahogados veinticuatro turistas franceses, cuando el agua invadía bruscamente el desfiladero, por esta falla de apariencia tan anodina. Después de aquello, se construyó un presa para prevenir los accidentes.
El agua... Todo aquí, grita de sed y, sin embargo, todo evoca su presencia en un pasado remoto. Empezando por los restos, sobre la pared, de antiguas colonizaciones. Aquellos que habitaron en este lugar debieron ser unos genios construyendo ; abriendo por todas partes canales de captación de agua corriente, inmensas cisternas, e incluso, afirma Yusef extrañado, un túnel de 140 metros por 7 de ancho, para proteger al Sik de la cólera del Uadi Muza. A la singularidad geológica, se añade, paso a paso, la singularidad de una civilización ya desaparecida, pero que, presentimos, fue formidable.
¿ Qué debió sentir Burckhardt en este punto del desfiladero ? Sus notas, sucintas, no se pierden en detalles sobre su estado de ánimo. (...)
French to Spanish: La Traduction aujourd'hui. Le modèle interpretatif
Source text - French Fragmentos de la traducción al castellano, como asignatura de prácticas, de un tercio del libro de M. LEDERER, La traduction aujourd’hui - Le modèle interprétatif, Paris,Hachette, collection F/Références, 1994 (puntuada con sobresaliente).
Translation - Spanish
PRÓLOGO
Cuanto más se traduce, tanto más se escribe sobre traducción. No hay día que pase sin que nuevas obras vean la luz. Este libro viene a sumarse, pues, a una larga serie de publicaciones. No obstante, he llegado a convencerme - a través de la práctica, la enseñanza y la investigación - de la necesidad de completar dicha serie con una obra que se consagrara al proceso de la traducción y a su carácter universal, con independencia de los pares de lenguas y de la obra de un autor en particular. En realidad, se trata de demostrar que el proceder del traductor es fundamentalmente el mismo, sean cuales sean las lenguas o el texto en cuestión, puesto que la búsqueda del sentido y su reexpresión son el denominador común de todas las traducciones.
Los idiomas inglés y alemán aparecen en el texto, junto al francés, por la sencilla razón de que toda demostración no puede darse si no es con ejemplos ; y la elección de estas lenguas obedece al hecho de que son las que creo dominar mejor. Por otro lado, si Steinbeck aparece al lado de Art Buchwald y de un párrafo de un informe técnico, no es sino porque sería imposible hablar de texto sin permitir que una realidad se manifestara, en el tiempo y en el espacio, bajo la pluma de un autor.
Un único argumento sirve de base a esta obra : Todo es interpretación. La traducción no es la excepción. Durante mucho tiempo y demasiado a menudo, ha sido utilizada como herramienta para la práctica de las lenguas, considerándola como el paso de las palabras y las frases de una lengua a las palabras y frases de otra. Ahora bien, la senda que conduce a una buena traducción conlleva una interpretación de los textos y la posibilidad de recurrir a unos conocimientos extralingüísticos.
Los textos antiguos, cuya distancia en el tiempo los reduce a su dimensión lingüística - alterada ésta por la evolución de la lengua - han sido excluidos del presente estudio por no permitirnos un acceso fácil a la extralingüística. Para poder tratar la traducción desde el ángulo de la operación que efectúa el traductor, he tenido que prescindir de muchos otros aspectos, por otro lado muy interesantes. Tampoco he tratado los textos específicamente por géneros puesto que el principio interpretativo se aplica a todos ellos, desde la poesía al texto más técnico. Así mismo, he dejado a un lado las malas traducciones debido a la falta de dominio de una lengua, dado que no se puede construir una teoría basándose en la corrección de errores.
Confío en que las ideas desarrolladas en este libro no serán únicamente entendidas en el plano teórico, sino que espero influyan en la forma de enseñar la traducción y, consecuentemente, en su práctica. Cada vez acuden a la ESIT mayor número de profesores de francés interesados en la traducción y en su enseñanza : ellos serán los primeros en decirnos si su experiencia coincide con la nuestra.
La tesis que aquí se defiende ha sido ya el objeto de otras obras - algunas en colaboración con D. Seleskovitch - y de artículos publicados en Francia y en el extranjero. Por primera vez, se da aquí una visión general, estructurada y aplicada al escrito.
Interpretar para traducir
Definiéndolo brevemente, el acto de traducir consiste en “comprender” un “texto” y, en una segunda etapa, “reexpresar” ese “texto” en otra lengua. Cada una de las operaciones que designa esas palabras merece un estudio particular, dado que son de una complejidad considerable. En la “comprensión” intervienen conocimientos lingüísticos y extralingüísticos. La calidad de la “reexpresión” dependerá del grado de conocimientos de la lengua de llegada, del talento con que el traductor maneje la pluma, y del conocimiento que éste tenga del tema. Sin embargo, hay que examinar, ante todo, el tercer término de la definición anteriormente dada : el “texto”. Éste, en efecto, merece ser definido en primer lugar, puesto que las operaciones de comprensión y de reexpresión están en función del contenido que se da al término “texto”.
En la enseñanza de lenguas prodigada por nuestras universidades, el texto es a menudo confundido con la lengua en la que está redactado : la enseñanza del idioma está por encima de la traducción y las teorías lingüísticas por encima de las teorías de la traducción.
Fundamentalmente, para el traductor, un texto está compuesto de conocimientos lingüísticos y extra lingüísticos injertos en los caracteres de imprenta. Dado que el texto es el objeto y la razón de ser de la traducción, en el sentido corriente de la palabra y en el que yo empleo aquí, hemos de hacer desde el principio una distinción entre la lengua, el uso que de ella se hace para construir frases, y el texto ; ya que, si bien es posible “traducir” en cada uno de estos niveles, la operación traductora no es la misma cuando se traducen palabras, que cuando se traducen frases o textos. [...]
French to Spanish: MANI CHRIST D'ORIENT BOUDDHA D'OCCIDENT
Source text - French MANI CHRIST D'ORIENT BOUDDHA D'OCCIDENT
Par François Favre
Tout ce qui concerne le Maître spirituel Mani (3ème siècle) a été impitoyablement détruit : ses écrits et ses disciples ont tous fini sur le bûcher. Le peu qui nous est parvenu suffit cependant à nous donner une idée de la profondeur de son enseignement, qui gagnerait à être mieux connu.
Lorsqu’on parle aujourd’hui de manichéisme, on songe rarement à cet homme exceptionnel, à ce Messager de la Lumière que fut Mani (216-276). Sept siècles après le Bouddha, deux siècles après le Christ, quatre siècles avant Mahomet, le sage iranien se présentait déjà comme le réunificateur de l’Orient et de l’Occident, le «Paraclet de la Vérité» ou le «Sceau des Prophètes». Peintre visionnaire et philosophe, poète, musicien et médecin, Mani transmit une vision du monde et de la vie si puissante qu’elle se répandit, de manière totalement pacifique, de l’Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique. Bien éloignée des jugements excessifs que l’on porte à tort sur elle, sa doctrine tolérante et humaniste visait à concilier les grandes religions de son temps (les chinois le nommeront «Bouddha de lumière» et les égyptiens «l’apôtre de Jésus») et à diriger les chercheurs de vérité vers la découverte de la Lumière intérieure. Mani enseignait aux chrétiens l’aspect profond, ésotérique, du christianisme universel, dévoilait aux mages d’Iran le véritable sens du message de Zoroastre, expliquait aux bouddhistes le chemin de la libération. L’«Eglise de Justice» qu’il avait fondée pour transmettre les mystères de l’Homme Parfait, illumina des millions d’âmes pendant plus de mille ans.
Une telle clarté et une telle puissance suscitèrent évidemment l’adversité, la jalousie, la haine, et ce furent les religieux et les hommes de pouvoir qui, ne comprenant pas ses paroles d’éveil, tentèrent de détruire la pensée lumineuse de Mani. «De sa religion de beauté, de sa subtile religion du clair-obscur, nous n’avons gardé, écrira le romancier Amin Maalouf, que ces mots «manichéen, manichéisme», devenus dans nos bouches des insultes.» (N’oublions pas que mille après, l’accusation de «manichéisme» conduira les cathares au bûcher.) Par quelle étrange ruse de l’Histoire ce nom sublime est-il devenu le symbole de la divagation intellectuelle et morale ?
Une tradition arabe rapporte que «lorsqu’on brûla les livres de Mani et de ses disciples, du feu jaillirent des pierres précieuses et s’écoula de l’or liquide». Car les mots, comme les êtres, ont aussi une histoire et recèlent des trésors de significations qu’une analyse minutieuse peut révéler. Un nom est une «signature». Celui de Mani renferme indéniablement les plus grands secrets, ceux qui ont trait aux mystères de l’Esprit et de l’homme intérieur. Cette appellation sacrée désigne en premier, comme l’attestent les disciples du sage iranien, «Celui qui offre la manne, le pain de vie». Selon d’autres auteurs, l’origine de son nom remonterait au mot syriaque mana, «vase» ou «vêtement», ou au sanscrit mani, qui signifie «pierre, perle précieuse, gemme» (pensons ici au mantram Om mani padme Om, dont le sens est : «Salut à toi, ô joyau [caché] dans le lotus»). Ces trois figures, le vase, la perle et le vêtement, se rattachent directement au mystère du Graal dont la présence est attestée dans toutes les traditions religieuses, de la Chine à l’Europe, en passant par l’Inde, l’Egypte et le Moyen Orient. Calice, pierre, gemme ou livre, sous quelque forme qu’on le décrive, le Graal n’a jamais cessé d’être le symbole de l’union de l’âme humaine avec l’Esprit, but ultime de ceux qui recherchent la Vérité. Symbole, certes, mais dont la vraie signification se rattache étrangement à la physiologie même de l’homme intérieur, de l’Homme de lumière. Car le Vase sacré qui donne accès au Royaume, au Nirvana, à la Terre Originelle, c’est en nous-même, qu’il se trouve : le pied de la coupe repose dans l’orifice cardiaque et les poumons, la tige du calice est dressée dans le cou (trachée artère et larynx), et le haut de la coupe est formé par le globe de la tête. Il s’agit ici d’un fait spirituel irréfutable, relatif à la régénération du système tête-coeur, base de la réalisation de l’Homme nouveau. Mentionnons que le chakra-couronne (ou chakra coronal), relié à la glande pinéale qui joue un grand rôle dans tous les processus spirituels, a aussi la forme d’une coupe du Graal.
Le mot sanscrit manas évoque encore le mental, la pensée, l’esprit et dans la mythologie indienne, Manu veut dire «premier homme» ou homme originel. En syriaque, on parle encore de Mani Hayya, «Mani le Vivant». Cette formule, utilisée dans le passé pour Orphée et attribuée à Jésus dans l’Evangile de Thomas, signifie : «celui qui vit vraiment, qui est ressuscité».
Ces quelques indications à peine voilées nous permettent de comprendre que chaque image, chaque mot employé dans l’enseignement et la vie du prophète iranien doivent être pris avant tout comme témoignage de la vie de l’âme, et interprétés de manière intériorisée. Ainsi, dans un psaume manichéen, Mani est-il décrit comme «le vent du Nord» qui indique le chemin à ceux qui cherchent : « Un vent du Nord, qui souffle sur nous, tel est Mani. Levons l’ancre avec lui et entreprenons ensemble le voyage vers le pays de la Lumière. « Le manichéen, conduit par le souffle de l’Esprit, peut donc partir en voyage pour chercher la perle précieuse de l’âme. Il lui est alors possible de renaître et de recouvrer le vrai pouvoir de penser qui rétablit le lien entre l’Homme céleste (la monade, le microcosme) et l’homme terrestre (la personnalité, le corps).
C’est pourquoi Mani n’est pas seulement un personnage historique dont les historiens modernes tentent difficilement de reconstituer la biographie, mais c’est aussi le symbole de l’Esprit éternel, consolateur et guérisseur, qui conduit les âmes vers le chemin de la libération ; il est une incarnation du Christ Universel, descendu dans le monde sous la forme des Envoyés de la Lumière et qui se manifeste en nous, comme Esprit vivant. Il est de tous les temps, il est l’Alpha et l’Oméga, «le premier et le dernier».
Formulons l’espoir que l’évocation de l’enseignement qui prit forme en cet être exceptionnel que fut Mani, dont le seul nom évoque les plus hauts mystères, ceux de la Connaissance sacrée, incite de nombreux chercheurs de vérité à partir en quête de la Pierre des Sages, du vase sacré, dont « la vraie demeure est la terra incognita de l’âme «, dans le cœur de l’homme. Notre livre leur est dédié. Il veut mettre en lumière les différents aspects spirituels, philosophiques, ésotériques, alchimiques et civilisateurs de l’œuvre de Mani le Vivant, tout au moins ce que, après tant de siècles d’oubli on peut encore en deviner.
Translation - Spanish MANI, CRISTO DE ORIENTE, BUDA DE OCCIDENTE
Por François Favre
Todo lo referente a Mani, maestro espiritual del siglo III, ha sido despiadadamente destruido: Sus escritos, como sus discípulos, han terminado en la hoguera. Y, sin embargo, lo poco que nos ha llegado alcanza para intuir la profundidad de su enseñanza, que sería sin duda más provechosa, si fuese más conocida .
Al hablar hoy de maniqueísmo, rara vez recordamos a este hombre excepcional, a este Mensajero de la Luz que fue Mani (216-276). El sabio iraní se presentó ya, siete siglos después de Buda, dos siglos después de Cristo y cuatro siglos antes de Mohammed, como el reunificador de Oriente y Occidente, el “paráclito de la verdad” o el “sello de los profetas”.
Pintor visionario y filósofo, poeta, músico y médico, Mani transmitió una visión del mundo y de la vida tan poderosa que se expandió, de manera completamente pacífica, desde África hasta China, desde los Balcanes hasta la Península Arábiga.
Su doctrina, tolerante y humanista -que en absoluto se corresponde con los excesivos juicios que se hacen erróneamente sobre ella-, apuntaba a conciliar las grandes religiones de su tiempo (los Chinos le nombraron “Buda de Luz” y los Egipcios “el apóstol de Jesús”), y a dirigir, a los buscadores de la Verdad, hacia el descubrimiento de la Luz interior. Mani enseñaba a los cristianos el aspecto profundo y esotérico del cristianismo universal, desvelaba a los magos de Irán el verdadero sentido del mensaje de Zoroastro, y explicaba a los budistas el camino de la liberación. La “Iglesia de la Justicia”, que fundó para transmitir los misterios del Hombre Perfecto, iluminó a millones de almas durante más de mil años.
Tal claridad y tal fuerza suscitaron, por supuesto, la envidia y el odio, y atrajeron la adversidad. Fueron los religiosos y los hombres de poder quienes, al no comprender sus palabras de advertencia, trataron de destruir el pensamiento luminoso de Mani. “De la belleza de su religión, de su sutil religión de claroscuro - escribirá el novelista Amin Maalouf-, solo hemos conservado las palabras “maniqueo, maniqueísmo”, que nuestros labios han convertido en insultos”, (no olvidemos que un milenio después, la acusación de “maniqueísmo” conduciría a los cátaros a la hoguera). ¿Por qué extraño ardid de la Historia se convertiría, este nombre sublime, en el símbolo de la divagación intelectual y moral?
Una tradición árabe cuenta que “cuando se quemaron los libros de Mani y de sus discípulos, del fuego brotaron piedras preciosas y fluyó oro líquido”. Y es que las palabras, como los seres, poseen también su historia, y encubren tesoros de significados que un análisis minucioso podría desvelar. Un nombre es una “signatura”. La de Mani encierra indudablemente los mayores secretos, los que se refieren a los misterios del Espíritu y del Hombre Interior. Esta denominación sagrada designa, en primer lugar, y como atestiguan los discípulos del sabio iraní, “aquel que ofrece el maná, el pan de vida”. Según otros autores, el origen de su nombre se remontaría a la palabra siria mana, “vaso” o “vestido”, o al sánscrito mani, que significa “piedra, perla preciosa o gema” (pensemos aquí en el mantra Om mani padme Om, cuyo sentido es: “Te saludo, Oh, joya [escondida] del Loto)”. Estos tres símbolos -el vaso, la perla y el vestido-, están directamente ligados al misterio del Grial cuya presencia atestiguan todas las tradiciones religiosas, de China hasta Europa, pasando por la India, Egipto y Oriente Medio. Sea cual sea la forma con que se lo describa -cáliz, piedra, gema o libro-, el Grial no ha dejado de ser nunca el símbolo de la unión del alma humana con el Espíritu, fin último de quienes buscan la Verdad. Y sin embargo, es algo más que un símbolo, pues su verdadero significado enlaza extrañamente con la fisiología misma del hombre interior, del Hombre de luz, y es que el vaso sagrado que nos da acceso al Reino, al Nirvana, a la Tierra Original, se encuentra en nosotros mismos. El pie de la copa reposa en el orificio cardíaco y los pulmones, el tallo del cáliz se alza en el cuello (tráquea y laringe), y la parte superior de la copa está formada por el globo de la cabeza. Se trata de un hecho espiritual irrefutable, concerniente a la regeneración del sistema cabeza-corazón, base de la realización del Hombre Nuevo. Mencionemos que el chacra-corona (o chacra coronal) ligado a la glándula pineal, que juega un gran papel en todos los procesos espirituales, tiene también la forma de una copa de Grial.
La palabra sánscrita Manas evoca además lo mental, el pensamiento y el espíritu, y en la mitología india, Manu quiere decir “primer hombre” u hombre original. En Sirio, se habla aún de Mani Hayya, “Mani el Vivo”. Esta fórmula, utilizada en el pasado por Orfeo y atribuida a Jesús, en el Evangelio de Tomás, significa: “el que vive verdaderamente, el que ha resucitado”.
Estas pocas indicaciones, apenas veladas, nos permiten comprender que cada imagen, cada palabra empleada en la enseñanza y la vida del profeta iraní deben ser tomadas, ante todo, como un testimonio de la vida del alma, e interpretadas de manera interiorizada. Por ello, un salmo maniqueo describe a Mani como “el viento del Norte” que indica el camino a aquellos que buscan: “Un viento del Norte que sopla sobre nosotros, así es Mani. Levemos el ancla con él y emprendamos juntos el viaje hacia el país de la Luz.“ El maniqueo, conducido por el soplo del Espíritu, puede, pues, partir, en busca de la perla preciosa del alma. Le será posible entonces renacer y recuperar el verdadero poder de pensamiento, que restablece el vínculo entre el Hombre Celeste (la Mónada, el Microcosmos) y el Hombre Terrestre (la personalidad, el cuerpo).
Así pues, Mani no es solo un personaje histórico cuya biografía tratan difícilmente de reconstruir los historiadores de hoy, sino que es también el símbolo del Espíritu eterno, consolador y sanador, que conduce a las almas hacia el camino de la liberación; es también una encarnación del Cristo Universal, que descendió al mundo bajo la forma de los Enviados de la Luz, y que se manifiesta en nosotros, como Espíritu vivo. Pertenece a todos los tiempos, es el Alfa y el Omega, “el primero y el último”.
Abriguemos la esperanza de que evocar la enseñanza que tomó forma en este ser excepcional que fue Mani, -cuyo solo nombre sugiere los más elevados misterios, los del Conocimiento Sagrado-, incitará a numerosos buscadores de la Verdad a partir tras la Piedra de los Sabios, en busca del vaso sagrado, cuya “verdadera morada es la tierra incógnita del alma”, en el corazón del hombre. A ellos dedicamos nuestro libro, escrito con la intención de sacar a la luz los diversos aspectos espirituales, filosóficos, esotéricos, alquímicos y civilizadores de la obra de Mani el Vivo, o, cuando menos, aquello que, después de tantos siglos de olvido, podemos aún intuir.
Ésta y otras traducciones de artículos del mismo autor están publicadas en la página:
http://mani.blogspirit.com/09._traductions/
French to Spanish: Chili. Circonvolutions du fil rouge d’une mémoire déchirée
Source text - French Chili. Circonvolutions du fil rouge d’une mémoire déchirée
Réflexions sur le « pouvoir populaire », l’histoire orale et la mémoire collective du Chili actuel
Par Franck Gaudichaud
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La bataille de la mémoire et ses enjeux aujourd’hui
L’une des grandes tâches de l’histoire sociale et culturelle de la mémoire est de répondre à ces questions centrales : quelles sont les formes de transmission des souvenirs collectifs et comment se maintiennent ou se transforment t’ils dans le temps ? Quelles sont les fonctions de la mémoire mais aussi de l’oubli collectif ? S’il est un point sur lequel nombre de chercheurs et d’historiens du Chili contemporain s’accordent aujourd’hui, c’est sur la constatation qu’ils se trouvent au beau milieu d’une « bataille de la mémoire » dont le contenu et la transmission sont hautement polémiques (particulièrement pour la période 1970-2003) . Au sein de cette bataille, la mémoire du « pouvoir populaire » représente un enjeu en termes de réinterprétions historiques et bien évidemment de lutte symbolique et politique. En contre-point, et l’on trouve là la fonction sociale de l’oubli collectif, est érigée par la gauche actuelle une mémoire officielle, réduisant l’Unité Populaire à la geste héroïque d’Allende, érigé en grand républicain, démocrate conséquent et solitaire. Cette mémoire officielle, sculptée dans la pierre de la statue qui trône désormais face au palais présidentiel, nie largement tout ce que fut l’auto organisation populaire, la radicalité du mouvement ouvrier et la remise en cause directe de la propriété des moyens de production au nom d’un discours « rénové » qui appelle au consensus et à la réconciliation nationale. Cette mémoire du nouveau régime politique regarde avec crainte une autre mémoire, celle des partisans de la dictature militaire, contre-mémoire défendue parfois avec force, parfois avec discrétion, par des membres des élites politiques, militaires ou patronales . Les plus fervents de ces derniers, eux ne nient pas l’existence d’un « pouvoir populaire » embryonnaire puisque, bien au contraire, ils en font leur cheval de bataille pour légitimer historiquement le coup d’Etat . De telles mémoires ont resplendit à l’occasion de la commémoration des 30 ans du coup d’Etat au Chili. Il suffit de relire par exemple les discours de l’actuel président de la République, Ricardo Lagos, durant septembre dernier, pour mesurer les enjeux de pouvoir présents derrière ces volontés de réinterpréter l’histoire de l’Unité Populaire en fonction des positions acquises par chacun aujourd’hui. Il suffit également de rappeler comment le journal El Mercurio, grand représentant des classes dominantes chiliennes, continue de donner tribune aux plus fervents défenseurs de la dictature et à ses héritiers politiques ; ou encore, aux plus actifs des « repentis politiques », ex-gauchistes passés au militantisme du « laisser faire-laisser passer »: état malade, fébrile d’une mémoire collective lorsqu’elle n’est que le pâle reflet des souvenirs de son oligarchie ou d’une élite politique, entièrement happée par l’ordre économique mondial.
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Translation - Spanish Chile. Circunvoluciones del hilo rojo de una memoria rasgada
Reflexiones sobre el "poder popular", la historia oral y la memoria colectiva del Chile actual
Por Franck Gaudichaud
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La batalla de la memoria y sus desafíos, en la actualidad
Una de las grandes tareas de la historia social y cultural de la memoria es responder a estas cuestiones centrales: ¿Cuales son las formas de transmisión de los recuerdos colectivos y cómo se mantienen o se transforman a lo largo del tiempo? ¿Cuáles son las funciones de la memoria y cuales también las del olvido colectivo ? Si en algo coinciden hoy los investigadores e historiadores del Chile actual es en constatar que se encuentran en plena “batalla de la memoria” cuyo contenido y transmisión son extremadamente polémicos, (particularmente sobre el periodo que se extiende desde 1970 a 2003) . En esta batalla, la memoria del “poder popular” representa un desafío en términos de reinterpretaciones históricas y por supuesto, de lucha simbólica y política. En contrapartida, y ahí encontramos la función social del olvido colectivo, la izquierda actual instituye una memoria oficial, reduciendo la Unidad Popular a la gesta histórica de Allende, quien se arrogó la calidad de gran republicano, demócrata consecuente y solitario. Esta memoria oficial, esculpida en la piedra de la estatua que se pavonea hoy frente al palacio presidencial, niega ampliamente todo lo que fue la autoorganización popular, la radicalidad del movimiento obrero, y el cuestionamiento de la causa directa de la propiedad de los medios de producción en nombre de un discurso “renovado” que llama al consenso y a la reconciliación nacional. Esta memoria del nuevo régimen político observa con temor otra memoria, la de los partidarios de la dictadura militar, contra-memoria defendida a veces con fuerza, a veces con discreción, por los miembros de las élites políticas, militares o patronales . De estos últimos, los más fervientes nunca negaron la existencia de un “poder popular” embrionario, puesto que, muy al contrario, hacen de él su caballo de batalla para legitimar históricamente el golpe de Estado . Dichas memorias resplandecieron en la conmemoración de los 30 años del golpe de Estado en Chile. Basta releer por ejemplo los discursos del actual presidente de la República, Ricardo Lagos, durante el pasado septiembre, para medir los desafíos del poder, presentes tras esas voluntades de reinterpretar la Historia de la Unidad Popular en función de las posiciones adquiridas por cada uno, hoy. Basta igualmente recordar como el periódico El Mercurio, gran representante de las clases dominantes chilenas, continúa dando tribuna a los más fervientes defensores de la dictadura y a sus herederos políticos, o incluso a los más activos de los “repentinos políticos”, ex izquierdistas que pasaron al militantismo del “dejar hacer- dejar pasar”: estado enfermo y febril de una memoria colectiva cuando no es más que el pálido reflejo de los recuerdos de su oligarquía o de una élite política, enteramente atrapada por el orden económico mundial .
Traducción publicada en www.rebelion.org
French to Spanish: Le Fou et la Venus, de Baudelaire
Source text - French LE FOU ET LA VENUS
Quelle admirable journée! Le vaste parc se pâme sous l'oeil brûlant du soleil, comme la jeunesse sous la domination de l'Amour.
L'extase universelle des choses ne s'exprime par aucun bruit; les eaux elles-mêmes sont comme endormies. Bien différente des fêtes humaines, c'est ici une orgie silencieuse.
On dirait qu'une lumière toujours croissante fait de plus en plus étinceler les objets; que les fleurs excitées brûlent du désir de rivaliser avec l'azur du ciel par l'énergie de leurs couleurs, et que la chaleur, rendant visibles les parfums, les fait monter vers l'astre, comme des fumées.
Cependant, dans cette jouissance universelle, j'ai aperçu un être affligé. Aux pieds d'une colossale Vénus, un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargés de faire rire les rois quand le Remords ou l'Ennui les obsède, affublé d'un costume éclatant et ridicule, coiffé de cornes et de sonnettes, tout ramassé contre le piédestal, lève des yeux pleins de larmes vers l'immortelle Déesse.
Et ses yeux disent : -- « Je suis le dernier et le plus solitaire des humains, privé d'amour et d'amitié, et bien inférieur en cela au plus imparfait des animaux. Cependant je suis fait, moi aussi, pour comprendes et sentir l'immortelle Beauté! Ah! Déesse! ayez pitié de ma tristesse et de mon délire! »
Mais l'implacable Vénus regarde au loin je ne sais quoi avec ses yeux de marbre.
Charles Baudelaire
Translation - Spanish EL LOCO Y LA VENUS
¡Qué maravilloso día! El ancho parque se extasía bajo la mirada ardiente del sol, al igual que la juventud bajo el influjo del Amor.
El éxtasis universal de las cosas no se manifiesta mediante ruido alguno. Incluso las aguas parecen adormecidas. Muy distinta de las fiestas humanas, es esta una orgía silenciosa.
Diríase que una luz en constante crecimiento hace brillar cada vez más los objetos. Pareciera como si las flores, excitadas, ardieran en deseos de competir, mediante la energía de sus colores, con el azul del cielo; y como si el calor, haciendo visibles los perfumes, los elevara, cual vapor, hacia el astro rey.
No obstante, en medio de este deleite universal, he descubierto la presencia de un ser afligido.
A los pies de una colosal Venus, ataviado con un brillante y ridículo traje, se halla uno de esos falsos locos, uno de esos bufones voluntarios a quienes se les encomienda hacer reír a los reyes cuando a estos les obsesiona el Tedio o el Remordimiento. Cuernos y cascabeles cubriendo su cabeza, prietamente acurrucado junto al pedestal, alza sus ojos, inundados de lágrimas, hacia la inmortal Diosa.
Y sus ojos dicen: “Soy el último y el más solitario de los humanos, y tan privado estoy de amor y de amistad, que hasta el más imperfecto de los animales me supera en ello. Sin embargo, yo también estoy hecho para distinguir y admirar la inmortal Belleza. ¡Oh, Diosa, tened piedad de mi tristeza y de mi delirio!”
Mas la implacable Venus mira hacia lo lejos, con su mirada de mármol.
(Traducción premiada en el concurso de traducción de la Facultad de Traducción e Interpretación (FTI), de la Universidad Autónoma de Barcelona (UAB).
French to Spanish (Certificado de Franc�s de la EOI; Gerona.) French to Spanish (Alliance française Paris Ile-de-France (Ecole Internationale de Langue et de Civilisation Françaises), verified) French (International Certificate Conference, verified)
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