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French to English: Compte-Rendu de la reunion technique sur les capacités francophones de formation au maintien de la paix General field: Social Sciences Detailed field: International Org/Dev/Coop
Source text - French
Compte-rendu de
la Réunion technique sur
« Les capacités francophones de formation
au maintien de la paix »
Paris, 30 juin – 1er Juillet 2011
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a organisé à Paris, les 30 juin et 1er juillet 2011, une réunion technique rassemblant les responsables des Centres francophones de formation au maintien de la paix, soit le Centre régional du Caire pour la résolution des conflits et le maintien de la paix (CCCPA/Egypte), l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako (EMP/Mali), l’EIFORCES d’Awaé (EIFORCES/Cameroun) et le Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de l’Ordre (CPTMO), le Centre national de gestion des forces de maintien de la paix, de déminage et d’élimination des déchets de guerre de Oudong (NPMEC/Cambodge), le Cours Supérieur international de l’Ecole d’application des officiers de la gendarmerie roumaine (CSI/Roumanie), le Centre de Perfectionnement de Police Judiciaire de Porto Novo (CPPJ/Bénin), l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale de Ouakam (EOGN/Sénégal), le Réseaux francophone de recherche sur les opérations de paix (ROP/Canada) et l’Institut de formation aux opérations de paix (IFOP).
Les principaux pays francophones apportant un soutien aux capacités de formation de ces Centres – France, Canada, Belgique – ont été invités à assister à cette rencontre, ainsi que des représentants de l’Organisation des Nations Unies, notamment du Service de formation intégrée (SFI) – Integrated Training Service/ITS), du Bureau des affaires militaires du Département des opérations de maintien de la paix (BAM/DOMP) et de l’United Nations Institute for Training and Research (UNITAR ).
Les participants ont été conviés à mener en commun une réflexion et à identifier des actions concrètes sur les trois axes prioritaires suivants :
favoriser la mise en réseau et les complémentarités entre les centres francophones dispensant une formation au maintien de la paix ;
développer les interactions avec le système de formation des Nations Unies et mettre les programmes francophones en conformité avec les standards onusiens ;
Contribuer à la mise en œuvre de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la coopération ONU /OIF - qui place un accent particulier sur l’importance du multilinguisme dans les opérations de maintien de la paix – et renforcer l’usage du français dans la formation ainsi que dans la mise en conditions opérationnelle des unités francophones militaires, policières ou civiles, appelées à être déployées dans des opérations de paix.
La réunion technique a été inaugurée le jeudi 30 juin par M. Hugo Sada, Délégué à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l’Homme de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui a rappelé les engagements pris par la Francophonie, à la faveur des Déclarations de Saint-Boniface, de Québec et de Montreux afin de contribuer à accroître la participation francophone aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. M. Nicolas de Rivière, Directeur des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l’Homme et de la Francophonie du Ministère français des affaires étrangères et européennes, s’est ensuite exprimé, rappelant tout d’abord les évolutions qu’a connu le concept de maintien de la paix avant de rappeler le rôle que doit tenir la Francophonie institutionnelle afin de contribuer à sa mise en œuvre sur la scène internationale.
Cette première journée a ensuite été consacrée à un état des lieux de l’offre francophone de formation au maintien de la paix. L’objectif était de procéder à une présentation des programmes de formation actuellement dispensés dans les écoles et centres francophones de formation au maintien de la paix. Les Directeurs de ces structures ou leurs représentants ont ainsi été conviés à détailler les programmes dispensés dans leurs établissements respectifs et à évoquer les perspectives envisagées pour l’avenir. Trois sessions se sont succédées :
La première session a permis de présenter les Centres de formation francophones à vocation généraliste. Elle a été inaugurée par l’allocution du Lieutenant-Général Sovanny, Conseiller du Premier Ministre du Cambodge et Directeur Général du Centre national de gestion des forces de maintien de la paix, de déminage et d’élimination des déchets de guerre de Oudong (NPMEC/Cambodge), qui a tenu à s’exprimer pour partager avec les participants l’expérience cambodgienne en matière de maintien de la paix et pour réitérer la détermination du Cambodge à soutenir les efforts des Nations unies et de l’OIF pour faire progresser la paix dans le monde. Le Général Ken Sosavoeun, adjoint du Lieutenant-Général Sovanny, assisté du Capitaine Som Eurn Art, a ensuite présenté plus en détail l’organisation et les activités du NPMEC, mettant l’accent sur les programmes d’appui à l’apprentissage du français ainsi que sur les stages d’état-major, d’observateur militaire et de logisticien dispensés par le Centre. La spécialisation du NPMEC dans le déminage a aussi fait l’objet d’une attention particulière. Un lien direct a été établi entre les formations proposées et les tâches accomplies par les contingents cambodgiens dans les missions de paix au Tchad, en République centrafricaine, au Soudan et au Liban. SE Madame l’Ambassadeur Soad Shalaby, Directrice du Centre régional du Caire pour la résolution des conflits et le maintien de la paix (CCCPA/Egypte), assistée du Docteur Mona Sabry, a présenté le projet de renforcement des capacités des pays africains en matière de maintien de la paix. Les programmes du CCCPA s’adressent aussi bien aux militaires qu’aux policiers et aux civils et développent une approche intégrée du maintien de la paix. Les plus importants de ces programmes portent sur : les formations intégrées pour des missions en Afrique ; le renforcement des capacités des chefs civils soudanais ; le renforcement des capacités régionales de l’Afrique du Nord ; la formation des formateurs ; le renforcement des capacités de l’Union africaine et des autre organisations régionales. La majorité des stagiaires formés par le CCCPA sont africains (550 stagiaires formés entre mai 2008 et juin 2011 ; 850 d’ici la fin 2011) mais le Centre a aussi reçu des stagiaires en provenance d’Afghanistan, d’Australie, de France, d’Haïti, de Corée, du Pakistan et du Yémen. Le CCCPA organise également des ateliers : l’un d’entre eux a réuni en 2011 des experts qui ont traité des liens entre « Loi islamique, Etat de droit et opérations de soutien à la paix ». Un autre atelier a visé à encourager les pays membres de la Ligue arabe à augmenter leur participation aux opérations de paix de l’ONU. L’intégration de la dimension genre dans les programmes du Centre constitue une dimension transversale majeure. Le CCCPA développe actuellement les partenariats avec les autres Centres de formation au maintien de la paix : l’EMP/Bamako est cependant le seul Centre francophone avec lequel existe un protocole d’accord. Le Centre projette de lancer un module de formation en ligne en arabe et en anglais, en collaboration avec l’UNITAR. Le CCCPA est particulièrement actif au sein de l’APSTA (Association africaine des Formateurs en soutien à la paix) dont il assure la présidence jusqu’en octobre 2011. Le Colonel Rémy Hocquemiller, Directeur des études et adjoint du Général de Division Souleymane Yacouba Sidibe, Directeur général de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako (EMP/Mali) a présenté les activités de cette Ecole : membre du réseau des ENRV (Ecoles nationales à vocation régionale) soutenues par la France, l’EMP a pour vocation première de soutenir la mise sur pied de la force en attente de la CEDEAO, instaurée dans le cadre de l’architecture africaine de paix . L’EMP est spécialisée dans la formation de niveau tactique. Les stages à vocation militaire dispensés par l’Ecole portent sur : la formation des officiers d’état-major, des observateurs militaires et des logisticiens ; la coordination civilo-militaire ; les programmes DDR (désarmement, démobilisation, réintégration) ; l’approche genre. L’Ecole dispense aussi des stages sur la dimension policière des opérations de paix et propose dans ce cadre un stage CIVPOL et une formation aux standards onusiens s’appliquant aux forces de police constituées (UPC – FPU - Formed Police Unit). Les stages portant sur la dimension civile des opérations de paix sont axés sur la consolidation de la paix, les connaissances fondamentales et les Droits de l’Homme. En 2011, 1400 stagiaires, en provenance de 43 pays africains (aussi bien anglophones que francophones, l’école proposant certains modules bilingues) ont été formés. Des partenariats ont été mis en place avec le centre d’Oudong et le CCCPA ;
La deuxième session était spécifiquement consacrée aux Centres de formation à la dimension policière des opérations de paix. Cette session a été introduite par la présentation du Général de Brigade Mohamadou Hamidicko, Directeur de l’Ecole internationale des Forces de sécurité (EIFORCES/Cameroun), dont la création est appuyée par la France et le Cameroun (et de manière plus ponctuelle par le Japon). La vocation de l’EIFORCES est triple et vise à : préparer des UPC aux missions policières de maintien de la paix ; accueillir des stages de formation d’experts ; évaluer le niveau d’aptitude des personnels. La dotation de l’Ecole en équipements et matériels d’instruction n’est pas encore complète, ce qui a retardé le lancement des activités de formation. Pour l’heure, l’EIFORCES a procédé, grâce au soutien de l’OIF, à la formation d’une UPC du Burkina Faso et projette d’en former une autre en provenance du Togo à l’automne 2011. En 2011, l’EIFORCES projette en outre de former une unité de maintien de l’ordre camerounaise en perspective des élections, ainsi que trois UPC appelées à être déployées dans des OMP ; sont aussi prévus deux stages de planification opérationnelle. L’EIFORCES s’appuie actuellement sur les structures d’une autre ENVR soutenue par la France : le Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de l’Ordre (CPTMO). Le Lieutenant-Colonel Jean-Paul Yebo, Directeur du CPTMO s’est exprimé pour présenter les activités de cette Ecole, spécialisée dans la formation, le recyclage et le perfectionnement des personnels officiers et non-officiers de la gendarmerie dans le domaine du maintien de l’ordre. Le Centre propose deux cursus spécifiques pour les officiers de gendarmerie appelés à être déployés dans les opérations de paix : d’une part, le stage de perfectionnement des officiers subalternes appelés à commander des unités de maintien de l’ordre dans le cadre d’une opération de paix ; d’autre part, le stage de formation des Equipes légères d’intervention (ELI). L’enseignement de ces deux cours porte essentiellement sur le niveau tactique des opérations de sécurité publique mais dispense également un enseignement plus général sur les opérations de maintien de la paix. Le Colonel Liliana Trasca et le Lieutenant-Colonel Vasile Foltut ont quant à eux présenté l’Ecole d’application des officiers de la gendarmerie roumaine et plus spécifiquement le Cours Supérieur international (CSI/Roumanie) dispensé en langue française dans le cadre d’une formation professionnelle soutenue par la gendarmerie française. Les cours dispensés par l’Ecole de Rosu visent à instruire les stagiaires des connaissances sur les procédures opérationnelles relatives aux opérations internationales, notamment celles menées dans un cadre européen. Le Cours supérieur international a pour objectif de développer une méthode de travail commune pour les officiers gendarmes engagés dans des missions de gestion de crises ou de maintien de la paix. Ce Cours s’adresse initialement aux officiers en provenance des pays d’Europe centrale et balkanique mais a été élargi à l’Ukraine, la Turquie et la France. En 2011, grâce au soutien de l’OIF, des stagiaires africains bénéficieront de ce cours. Le Chef d’escadron Marcel Adjaho, Commandant par intérim du Centre de Perfectionnement de Police Judiciaire de Porto Novo (CPPJ/Bénin) a, après avoir présenté les missions et l’organisation de son Centre, insisté sur le stage « Unités judiciaires pour la sécurité intérieure et le maintien de la paix (UJSIMP), qui vise à former des trinômes aptes à être déployés dans un cadre multinational (ONU ; CEDEAO), seul ou comme élément de base d’un PC d’enquête dans les affaires liées à des catastrophes naturelles ; à des situations post-conflictuelles (massacres, découvertes de charniers, recherche de criminels de guerre, …) ; ou encore à des activités de criminalité organisée (trafic de drogue ; trafic d’armes ; trafic d’êtres humains ; trafics de déchets ; blanchiment d’argent, …). Cette formation UJSIMP, dont le projet a été soumis à la CEDEAO, devrait devenir à terme la formation phare de l’Ecole, notamment dans la perspective de la mise sur pied d’un noyau judiciaire agrégé à la composante militaire de la Force africaine en attente. Enfin, le Colonel Tine, Commandant des écoles de gendarmerie du Sénégal a présenté l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale de Ouakam (EOGN/Sénégal). Tout comme le CPPJ, le CPGM fait partie du réseau des ENVR soutenues par la France. La mission du CPGM est d’œuvrer à la formation et à l’entrainement collectif des unités de maintien de l’ordre de la Gendarmerie et de ses UPC. Le CPGM propose des formations individuelles de courte durée pour le perfectionnement des cadres et des spécialistes des UPC. Le Centre a pour ambition de constituer un centre d’excellence de la région Afrique de l’Ouest pour la formation des UPC. Le centre propose aussi des expérimentations de matériels spécifiques aux missions de police. Le CPGM se réfère aux standards onusiens de formation pour les FPU ainsi qu’aux normes de l’UA pour la mise en place de la Force africaine en attente. Ces présentations ont permis de mettre en lumière les complémentarités mais aussi les redondances existant entre certains centres. Les débats ont permis d’esquisser des pistes de réflexion stimulantes quant aux meilleurs moyens de rationaliser le dispositif existant. Il a ainsi été notamment suggéré que certaines écoles (par exemple l’EIFORCES) se spécialisent dans la formation policière de niveau stratégique à l’échelle du continent africain, le CPTMO et le CPGM pouvant quant à eux à terme se spécialiser dans la formation opérative et tactique au niveau régional et national.
Enfin, la troisième session a été dédiée aux formations itinérantes et à distance. Le Capitaine de corvette Marc Burggraeve a détaillé la Méthode stratégique d’analyse opérationnelle (MSAS) mise au point par l’Etat-major du Ministère belge de la Défense : cette méthode vise à permettre aux Etats d’optimiser le processus de prise de décision de participation éventuelle à une opération de paix et à formuler des recommandations opérationnelles en vue d’optimiser la coordination interministérielle. Essentiellement fondée sur l’analyse de sources d’information ouvertes, cette méthode permet de prendre en compte l’imbrication des processus nationaux et multinationaux. Elle permet de développer une analyse commune et partagée entre les acteurs. Cette MSAS comporte trois phases d’analyse : la veille stratégique ; la planification stratégique et le suivi/évaluation stratégique. Cette méthode a été partagée avec un certain nombre de pays africains d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, dans le cadre de séminaires bilatéraux ou multilatéraux. M. Jocelyn Coulon, Directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix (ROP) a présenté la mission et les activités de son Centre, qui a pour vocation d’approfondir les principaux enjeux et débats relatifs aux opérations de paix, en mobilisant un vaste réseau de chercheurs, de praticiens, d’universitaires, de journalistes et d’étudiants. Les principaux projets du ROP portent sur le renforcement des capacités en appui du groupe C-34 ainsi que des groupes des ambassadeurs francophones de New York et d’Addis Abeba. Le ROP a aussi accompagné l’OIF dans la mise en œuvre d’un certain nombre d’initiatives visant à renforcer la participation francophone aux opérations de paix, notamment les Forums de Bamako et de Yaoundé en 2009 ainsi que le Cours sur le matériel appartenant aux continents (COE), dispensé en 2010 et 2011 au sein de l’EMP Bamako. Le ROP conduit également des recherches relatives aux opérations de paix, particulièrement celles conduites dans l’espace francophone, et anime un site internet qui, quotidiennement, présente l’actualité de plus de 40 opérations de paix. Le Directeur du ROP a évoqué le développement actuel d’un cours en ligne sur l’architecture africaine de paix. L’intervention de Mme Farida Sawadogo de l’Institut de formation aux opérations de paix (IFOP), a mis l’accent sur l’offre de formation à distance proposée par cet Institut dont les modules de formation se veulent accessibles à tous les personnels civils et militaires. L’IFOP propose 21 cours en français et recherche le soutien des Etats et des organisations internationales afin d’obtenir un soutien financier qui permettra ensuite de proposer gratuitement ses cursus de formation aux soldats africains et sud-américains. Enfin, le Commandant Laurent Sauvée, représentant de la Mission de coopération de défense de l’Ambassade de France à Addis-Abeba, a présenté la Méthode d’enseignement du français à destination des militaires du continent africain : l’objectif de cette méthode est de permettre à tous les acteurs de paix du continent africain de communiquer en langue française. Fondée sur la méthode d’enseignement du « Français sur Objectifs Spécifiques » - d’ores et déjà éprouvée avec succès dans les domaines de la diplomatie, de la médecine, du tourisme et des affaires – cette méthode entend offrir un outil d’apprentissage du français grâce à des activités pédagogiques centrées sur le domaine militaire africain. Il s’agit de permettre aux soldats africains d’atteindre un niveau d’autonomie langagière en français, en développant leur vocabulaire dans cinq domaines spécifiques (la vie au régiment ; les devoirs du soldat ; les structures d’une organisation militaire ; les techniques militaires ; les opérations de maintien de la paix). L’OIF va apporter un soutien au développement de cette méthode dont le tome 1 et le tome 2 sont en cours de finalisation et vont être prochainement expérimentés en Ethiopie, au Ghana, au Mozambique et en Guinée équatoriale.
Il convient de souligner que la totalité des Centres de formation francophones ont fait état de leurs préoccupations quant aux perspectives de financement à moyen et long terme : un consensus s’est dégagé sur la nécessité de rationaliser les trop maigres ressources mises à disposition par les bailleurs, notamment en mutualisant les formations dispensées et en développant les partenariats entre centres, de manière à éviter les duplications.
Les travaux de la matinée du vendredi 1er juillet ont tout d’abord porté sur La politique des Nations Unies en matière de formation au maintien de la paix :
- Le Général Jean Baillaud, Représentant du Bureau des affaires militaires du Département des opérations de maintien de la paix (BAM/DOMP), s’est dit tout d’abord porteur d’un « message d’appui très sincère du Secrétaire général-adjoint aux opérations de maintien de la paix Alain Leroy à ces rencontres ». Le Général s’est ensuite attaché à présenter les défis actuels du maintien de la paix sur le terrain, soulignant la nécessité pour les personnels formés de se déployer en pleine connaissance des aspects opérationnels fondamentaux que sont:
Le pré-déploiement, dont la connaissance est particulièrement cruciale pour les officiers d’état-major ;
La protection des civils ;
L’aspect préventif ;
La capacité à travailler avec les acteurs locaux ;
La compréhension des règles d’engagement ;
Le Commandement et le contrôle ;
Les Doctrines et procédures (logistique, administration, ….) ;
L’Information ;
La Mobilité et la capacité à faire feu ;
Les Systèmes de communication ;
Les Officiers médicaux ;
La préparation au commandement pour les commandants de force ;
La Préparation opérationnelle et l’usage de la force.
L’effort de formation se doit ainsi de porter sur les cadres essentiels des missions, notamment afin d’assurer la pérennité de l’exécution des tâches en situation dégradée ainsi que la mise en œuvre des mandats dans un cadre intégré, par des équipes pluridisciplinaires (y compris les équipes logistiques).
- M. Kevin Kennedy Chef par interim du Service de formation intégré (SFI - Integrated training Service/ITS) s’est quant à lui attaché à présenter « Les standards de formation et les procédures de labellisation des Nations Unies ». M. Kennedy a d’abord présenté des documents relatifs à la politique de formation des Nations Unies, soulignant d’ailleurs que le document officiel de la politique de formation n’existe pas actuellement en version française. Le cadre doctrinal de la formation onusienne découle notamment du Rapport Nouvel Horizon et définit une approche fondée sur la compétence. La formation est conçue par les Nations unies comme une responsabilité tripartite entre les Etats-membres, les missions déployées sur le terrain et le DOMP/DAM (dont relève le SFI). Les missions du SFI sont de faire en sorte que les Etats-membres reçoivent des informations claires et des normes fixées en lien avec les différentes composantes et Départements du Secrétariat général des Nations unies. Le SFI supervise l’envoi d’équipes itinérantes pour la formation de formateurs. En outre, les supports de formation préalables rédigés par le SFI sont des manuels accessibles aux formateurs de tous les pays et axés sur les compétences et les connaissances indispensables ; ces manuels sont accessibles sur le site de la Communauté des pratiques (UN Peacekeeping Resources Hub : http://www.peacekeepingbestpractices.unlb.org). Ce site web de la Communauté des pratiques permet aussi d’échanger en temps réel. L’objectif de cette plate-forme est notamment de favoriser les interactions entre les civils, les policiers et les militaires. M. Kennedy a vivement incité les représentants présents à inscrire leurs Centres sur ce site de la communauté des pratiques après avoir contacté ses services pour obtenir un mot de passe.
M. Kevin Kennedy a également insisté sur l’effort majeur actuellement fourni aux Nations Unies en matière de traduction, grâce aux contributions financières de certains Etats-membres. Tous les matériaux, notamment les CPTM, seront bientôt disponibles en 6 langues. Un déficit de francophones est cependant identifié par le SFI en son sein même.
Les normes fixées par le SFI concernent les trois phases, soit le déploiement, le pré-déploiement et le post-déploiement. Afin qu’un cours ou un curriculum de formation soit validé par le SFI, il convient que ce service soit associé dès le départ au développement du cours concerné. Les cours déjà créés sans intervention initiale du SFI doivent, pour obtenir une certification a posteriori, suivre une procédure de labellisation (décrite sur le site web) qui comporte les six étapes suivantes :
Une demande (en français ou en anglais) de reconnaissance officielle par l’ONU, doit être présentée au SFI par un Etat ou un Centre de formation ; un formulaire de demande est disponible en ligne ;
le SFI examine toutes les demandes en consultation avec le Bureau des affaires militaires afin d’établir les priorités de formation du moment. Dans un second temps, le Chef du service informe le Centre de sa décision (motivée). Dans l’hypothèse d’une réponse négative, il suggère des modifications pour une éventuelle prochaine demande de validation ;
Un examen de la totalité de la documentation fournie a ensuite lieu, à l’issue duquel des commentaires sont faits. Cet examen s’appuie sur tous les matériaux et supports produits par le Centre ;
Une évaluation sur site peut être décidée : cette étape n’est cependant pas systématique et se fait à la discrétion du SFI ;
Un rapport d’évaluation est rédigé ;
Le certificat est présenté.
Ce processus a été conçu dans un contexte où le nombre et la variété des cours n’avait pas été envisagés. C’est pourquoi une révision de cette procédure a été lancée durant laquelle les Nations Unies consulteront les différents Centres de formation. Le SFI a en outre conscience que les standards généraux peuvent être adaptés en fonction des situations : les leçons apprises sur le terrain sont importantes, l’objectif est donc de combiner toutes les expériences pour s’assurer que la formation est opérationnelle. Dans cette perspective, le SFI est en train de définir un module de formation sur la protection des civils (dont les standards ont été définis au cours de deux ateliers en Inde et en Ouganda) : ce thème doit faire l’objet d’une formation continue dans les missions.
M. Kennedy a également évoqué la question de la hiérarchisation des formations en fonction de leur caractère stratégique et s’est attaché à identifier les matières dans lesquelles les besoins en formation sont les plus criants et pour lesquelles il y a un manque, voire une absence d’expertise, au sein du DOMP. Confirmant la nécessité de répondre aux besoins identifiés par le Général Baillaud, M. Kennedy a mentionné en complément d’autres besoins qui, de manière croissante, apparaissent en matière de formation des civils sur des questions très spécifiques telles :
La gestion de programmes ;
Les compétences administratives ;
Les méthodes permettant de développer les exercices de simulation ;
La formation à la communication pour laquelle l’aspect linguistique (arabe, français) est fondamental ;
La formation de formateurs et la formation sur les questions transversales (genre, SIDA par exemple, …) ;
Des lacunes sont également identifiées en matière de formation policière. C’est pourquoi, le SFI travaille actuellement au développement d’un cours à destination des policiers portant sur le traitement des violences sexuelles. Le SFI est aussi à la recherche de partenaires pour développer de tels modules.
La formation de juristes particulièrement dans les missions qui ont pour mandat de rétablir l’Etat de droit. Les besoins en matière de médiation et du rôle du genre sont également de plus en plus importants ;
Il est également fondamental de travailler sur l’entretien des qualifications après déploiement ;
Il est aussi souhaitable que les Centres n’hésitent pas à développer une expertise sociologique et culturelle sur les enjeux sécuritaires propres à la zone géographique au sein de laquelle ils officient ;
Enfin, la lutte contre les violences sexuelles doit faire partie de tous les curricula de formation.
A l’avenir, le SIF entend privilégier les collaborations étroites avec l’UNITAR et le Collège des cadres des Nations Unies et approfondir les liens avec les Centres de formation au maintien de la paix.
Finalement, le Dr. Claudia Croci, Chef de projet, a présenté « Le programme de formation en maintien de la paix » de l’UNITAR (United Nations Institute for Training and Research). Dans le cadre de ce programme, l’UNITAR propose des programmes de formation en ligne au maintien de la paix dont un certain nombre ont pu être traduits en français. Les cours proposés par l’UNITAR sont assurés par un modérateur. Selon l’UNITAR, il est en outre important de combiner la formation en ligne et la formation en présence, qui est fondamentale pour certains modules, notamment la formation à la protection des civils.
Ces présentations ont donné lieu à un certain nombre de remarques et commentaires. Tout d’abord, il a été souligné que la question de la formation est unanimement reconnue comme un enjeu fondamental par les praticiens. Le Rapport du SG (A/65/644) sur la formation souligne la nécessité de renforcer les liens des Nations unies avec les Centres de formation. Le dernier rapport du C-34 a quant à lui consacré 21 paragraphes à la question de la formation au maintien de la paix, ce qui démontre l’importance accordée à un tel thème. Dans la même veine, le Rapport Guéhenno comporte également plusieurs recommandations sur la nécessité de renforcer le rôle des Centres de formation extérieurs ainsi que les relations avec l’UNITAR et le Collège des cadres (cette dernière recommandation étant également exprimée dans le Rapport A/65/644 du Secrétaire général). Les ressources consacrées à la formation au maintien de la paix sont cependant faibles. Pour la période du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, un budget de 4 millions de dollars avait été initialement proposé par le Secrétariat. Celui-ci a d’ores et déjà été réduit à 2.6 millions de dollars avant même d’avoir été examiné en Vème Commission. Les ressources mobilisées par les bailleurs sont également limitées.
Face à cette situation de rareté des ressources, le problème de la duplication du soutien aux écoles a été abordé. Les déséquilibres dans les soutiens apportés par les bailleurs aux écoles concernent à la fois :
Les centres eux-mêmes, certains recevant un soutien plus massif que les autres ;
Le soutien aux programmes dispensés au sein de chaque écoles, les bailleurs étant souvent intéressés par le soutien à certaines thématiques - souvent redondantes - et tendant à négliger d’autres programmes, notamment les plus techniques d’entre eux. Il y a ainsi une forte duplication entre les cours généralistes dispensés par la plupart des écoles. En revanche, il y a clairement des domaines où le manque de formateurs est patent. Il existe ainsi des besoins importants pour certaines formations jugées malheureusement peu attractive par les bailleurs de fonds : c’est le cas notamment des formations relatives à la protection rapprochée, dont l’importance a été mise en exergue par la crise ivoirienne.
Cette question des domaines soutenus de manière prioritaire par les bailleurs renvoie également à celle du coût des séminaires de formation par rapport au financement des centres eux-mêmes. Le budget annuel de certain Centres correspond ainsi à celui d’une simple session de formation dispensée par d’autres.
Trois options ont été évoquées pour remédier à ces problèmes : d’une part, le recours plus systématique à la formation itinérante, grâce à l’envoi d’instructeurs de certaines écoles auprès d’autres centres ; d’autre part, la cession des cours d’un centre à d’autres centres intéressés ; enfin, le développement de la formation de formateurs. Ces trois solutions ont l’avantage de réduire les coûts induits par les sessions de formation qui prévoient l’envoi d’un grand nombre de stagiaires dans une école donnée.
Au cours des débats, les représentants des Centres de formation francophones ont par ailleurs explicité leurs attentes vis-à-vis des Nations Unies. Ces attentes portent sur :
la définition de normes ;
la standardisation et la labellisation ;
la facilitation des échanges et des partenariats.
Au-delà des Nations unies, l’importance des autres acteurs multilatéraux en matière de maintien de la paix, notamment l’Union africaine et les organisations régionales pour ce qui concerne le continent africain, a été soulignée. Certains ont appelé de leur vœux une répartition plus claire des tâches sur le continent, suggérant que la formation de niveau stratégique soit menée sous la supervision de l’UA ; la formation de formateurs sous l’égide des organisations régionales et la formation de niveau tactique sous la responsabilité des Etats.
L’enjeu de la dimension judiciaro-policière de la formation au-delà de la formation militaire et en continuité avec celle-ci a été abordé. La nécessité de développer les stages de planification intégrée, insistant notamment sur l’articulation entre forces de police et forces militaires - et prenant en compte notamment le rôle charnière des forces de police civile à statut militaire (gendarmeries) - a été soulignée.
Les participants ont aussi été unanimes pour s’inquiéter du problème de la gestion du lien entre formation et déploiement effectif dans les missions des Nations Unies : les représentants des Centres ont déploré le fait que seule une faible proportion de personnels formés soit finalement déployée en opération. Les représentants des Nations ont expliqué que le suivi d’une formation, particulièrement dans les Centres indépendants des Nations Unies, ne garantit en rien l’accès aux missions. Le suivi des formations dans les Centres ne permet nullement de valider une candidature à un poste sur le terrain. Le DOMP tout comme les Etats ne s’adressent pas aux Centres pour désigner ceux qui partiront en mission. Lors de la sélection des personnels, le suivi des formations est un critère pris en compte mais d’autres critères priment sur celui-ci, le premier d’entre eux étant la compétence opérationnelle. Les autres critères retenus pour désigner les personnels appelés à être déployés en opération sont : le nombre de participants nationaux et internationaux ; le nombre de personnes déployées dans les missions ; l’équilibre linguistique ; l’équilibre géographique. C’est pourquoi, la rentabilité de la formation est plus importante lorsque l’on forme des personnels préalablement désignés pour être déployés : la valeur ajoutée de la formation est plus grande lorsque celle-ci se déroule dans le cadre de la mise en condition opérationnelle.
Enfin, les participants se sont accordés sur la nécessité pour eux de mieux se faire connaître et de communiquer davantage afin de devenir des interlocuteurs incontournables et de lutter ainsi contre la méconnaissance dont ils font largement l’objet au sein de la communauté internationale des praticiens du maintien de la paix. Il est indéniable qu’il existe une expertise francophone de qualité en matière de formation au maintien de la paix et celle-ci doit être mieux mise à profit.
A l’issue de ces débats, les participants se sont concertés au cours de trois sessions afin de formuler des recommandations opérationnelles – dont le détail est présenté ci-dessous.
Ces recommandations opérationnelles ont été présentées au cours de la cérémonie de clôture qui s’est tenue en présence des ambassadeurs des Etats accueillant ou soutenant des centres francophones de formation au maintien de la paix. Le Général Bruno Clément-Bollée, Directeur de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du Ministère français des Affaires étrangères et européennes, a prononcé un discours de clôture dans lequel il s’est félicité des résultats des travaux ainsi que des perspectives de collaboration qui semblent se dégager en l’OIF et la DCSD.
Enfin, il est important de mentionner que l’Egypte, par la voix de l’Ambassadeur Soad Shalaby, a réitéré sa disponibilité pour l’organisation d’une réunion qui serait accueillie par le CCCPA au début de l’année 2012 et porterait sur les « capacités civiles ».
Concertations et Recommandations opérationnelles
Au cours de la seconde journée, trois sessions ont été consacrées à des concertations dont l’objectif était de définir des recommandations opérationnelles afin de :
favoriser l’approfondissement ou la mise en place de liens plus étroits avec le système des Nations Unies, notamment avec le Service de formation intégré des Nations unies (SFI) ;
favoriser le développement des synergies et des échanges entre les Centres francophones de maintien de la paix ;
favoriser la mise en réseau des Centres francophones de formation au maintien de la paix.
DEVELOPPER LES RELATIONS AVEC LES NATIONS UNIES
L’objectif de cette session était de mettre l’offre de formation francophone davantage en cohérence avec les besoins de formation identifiés par les Nations unies et de développer les interactions avec le système de formation onusien, en réfléchissant aux moyens de mettre les programmes francophones davantage en conformité avec les normes et standards de l’ONU ainsi qu’avec les besoins prioritaires identifiés par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département d’Appui aux missions (DOMP/DAM).
Les participants se sont accordés pour formuler les recommandations suivantes :
Développer de nouveaux modules de formation adaptés aux défis actuels du maintien de la paix
Les cursus et cours proposés par les Centres francophones doivent être davantage en phase avec les enjeux du maintien de la paix sur le terrain. Cela leur permettra de hiérarchiser au mieux l’importance accordée aux différents modules de formation. Sans remettre en cause l’important travail structurel accompli par les Centres indépendamment du système des Nations Unies – travail qu’il convient de consolider – il est important que les Centres se réfèrent davantage aux orientations fixées par le Conseil de sécurité, par l’Assemblée générale (notamment le C-34) ainsi que par le Secrétariat général.
Le SFI doit développer des priorités de formation et communiquer celles-ci aux Centres de formation. Les thèmes identifiés comme fondamentaux par le système des Nations unies sont les suivants :
- rôles et fonctions des officiers d’état-major;
- Protection des civils en veillant à aborder le thème non seulement dans ses aspects transversaux mais aussi en fonction des spécialisations des tâches requises (modules spécifiques sur : le rôle du militaire, le rôle du policier, le rôle du logisticien dans la protection des civils);
- violences sexuelles ;
- rôle des équipes médicales ;
- passage du maintien à la consolidation de la paix ;
- restauration de l’Etat de droit dans les missions de consolidation de la paix (affaires juridiques ; agents pénitentiaires ; protection de l’enfance, …) ;
- gestion, communication, leadership et interopérabilité.
Par ailleurs, il est extrêmement important de répondre aux besoins de formation en compétences spécialisées.
Outre les Nations Unies, les Centres francophones doivent aussi veiller à répondre aux besoins identifiés par d’autres acteurs qui interviennent en complémentarité du système onusien, notamment l’Union africain et les organisations régionales.
Etant donné l’importance accordée par les Nations Unis à l’expérience opérationnelle des candidats lors de la sélection des responsables des missions, il est recommandé que les Etats élaborent en liaison avec les Centres de formations de véritables cursus de formation appuyés sur les expériences opérationnelles et qu’ils déploient ensuite les personnels en ayant bénéficié.
Etablir des liens plus étroits avec le SFI des Nations Unies
Le Service de formation intégré doit devenir l’interlocuteur privilégié des Centres francophones de formation au maintien de la paix. C’est ce Service qui doit constituer leur point d’entrée pour toutes les interactions avec les Nations Unies en ce qui concerne l’élaboration et l’éventuelle validation de leur curricula de formation ;
Il convient que les Centres francophones exploitent mieux le système d’information et d’échanges mis en place par les Nations Unies sur la plateforme Peacekeeping Resources Hub. Les Centres francophones doivent contacter au plus vite le SFI (à l’adresse [email protected], copie à M. Kevin Kennedy : [email protected] ) afin d’obtenir un code d’accès. Ils doivent aussi développer des relations informelles avec ce service. Cela leur permettra d’avoir un accès actualisé à ce qui est en cours de standardisation au sein de l’ONU ;
Afin d’obtenir la validation a posteriori de leurs cours tout comme de leur curricula en cours de création, les centres francophones doivent veiller à respecter la procédure de validation en six étapes prévue par les Nations unies ;
La relation avec les Nations Unies, et particulièrement avec le SFI, ne doit pas être univoque mais être à double sens. C’est ainsi que l’expérience et les leçons apprises de chaque centre - particulièrement en ce qui concerne les spécificités de la zone géographique au sein de laquelle ils officient – doit être mise à profit par les Nations Unies/SFI pour le développement de ses propres outils, standards et normes de formation ;
Favoriser l’usage du français dans la formation au maintien de la paix
Il convient de soutenir le développement d’outils onusiens de formation en français. Les Centres de formations francophones, appuyés par les Etats membres de la Francophonie, doivent continuer à solliciter le Secrétariat pour que soit favorisé l’accès en ligne à un certain nombre de documents de formation du SFI traduits en français. Il convient aussi cependant que les centres francophones se réfèrent davantage aux nombreux documents que le Secrétariat a fait traduire récemment en français ;
Il est nécessaire que les Nations Unies fassent traduire au plus vite le document du Secrétariat portant sur la politique générale de formation du personnel onusien, qui actuellement n’existe qu’en anglais.
La Méthode d’enseignement du français à destination des militaires pourra constituer un outil d’une grande valeur pour contribuer à la diffusion du français dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et pourra bénéficier particulièrement aux personnels non-francophones déployés dans des missions se déroulant sur le territoire d’un Etat membre de la Francophonie ;
Il serait souhaitable de mettre en place entre le SFI et les centres francophone un partenariat spécial orienté vers l’utilisation du français et des ressources francophones afin de suppléer aux insuffisantes ressources humaines francophones dont disposent le système onusien de formation ;
Il convient également de développer les modules de formation ouverte à distance/en ligne dispensés en français : la mise en place d’un partenariat avec l’UNITAR pourrait permettre d’atteindre cet objectif. L’IFOP a également fait état de sa disponibilité.
Développer les complémentarités et les synergies entre les Centres de formation
L’objectif de la deuxième session de concertation était de trouver les moyens de :
éviter les redondances en encourageant les différents Centres de formation à développer leurs complémentarités ;
favoriser les interactions et les échanges horizontaux entre les centres de formation au maintien de la paix ;
mieux mutualiser les ressources dans un contexte de restrictions.
Les participants se sont accordés pour formuler les recommandations suivantes :
Développer les complémentarités (spécialisation et/ou harmonisation) entre les modules de formations proposés par les différents centres de formation francophones
Afin d’identifier les duplications, il est nécessaire d’établir une cartographie prenant en compte l’existant. Un tableau synthétisant l’offre de formation (structures de formations, programmes, formateurs) serait un instrument utile et permettrait d’améliorer la visibilité sur les activités de chaque Centre. Grâce à cette cartographie, les Centres pourraient ainsi mieux orienter leur programmation. L’OIF pourra se charger de cette cartographie de l’offre, sur la base d’une analyse succincte des documents présentés lors de la réunion. Il s’agira d’identifier les programmes communs aux différents centres (qui pour la plupart, proposent des formations générales au pré-déploiement) ainsi les domaines plus spécialisés. Les échanges directs existant entre les Centres devront également être recensés. Ce travail devra faire le lien avec les besoins perçus comme prioritaires par les Nations Unies et ainsi mettre en lumière les lacunes dans les programmes actuellement dispensés par les Ecoles.
Ce premier état des lieux devra cependant être actualisé régulièrement de façon à assurer le suivi de l’évolution des programmes des Centres.
Il convient d’encourager l’harmonisation des programmes dispensant une formation de niveau tactique en coordonnant davantage les activités entre structures susceptible d’être redondantes (par exemple : EIFORCES - CPGM).
Développer les échanges entre les centres de formation francophones
Les Centres doivent être encouragés à mettre en place des partenariats sur le modèle de ceux établis entre l’EMP/Bamako, le CCCPA et le Centre d’Oudong, qui visent à favoriser les échanges de stagiaires, de formateurs et des supports de formation ;
Il serait utile de tirer parti de l’expérience de l’EMP de Bamako pour soutenir le lancement des Centres plus récemment établis ou moins expérimentés, en encourageant l’envoi par l’EMP de détachements d’instructions opérationnels et/ou la formation de formateurs.
La cession des supports pédagogiques d’un Centre de formation à d’autres centres intéressés doit être développée de manière plus systématique.
Etablir un vivier de formateurs francophones
Les Centres doivent établir des listes de leurs formateurs et partager ces listes entre eux, sauf dans les cas de contraintes de confidentialité fixées par les Etats. Ces listes doivent être détaillées et permettre d’établir une base de données des instructeurs francophones dans différentes spécialités ;
Il convient également d’établir une base de données des officiers francophones disponibles pour les opérations et de la mettre à la disposition du DOMP afin que celui-ci puisse éventuellement puiser dans ce vivier ;
Le vivier identifié dans le cadre du Programme mobilisateur d’appui à la formation des forces de sécurités intérieures (AFORMA), piloté par la DCSD et qui vise à constituer une base des formateurs de policiers, pourrait être mis à disposition des différents centres de formation ;
L’UNITAR dispose d’ores et déjà d’une liste de formateurs et se propose de la partager avec les centres francophones.
Programmer la tenue en 2012 ou 2013 de la réunion annuelle de l’International Association of Peacekeeping Training Centres (IAPTC) dans l’une des écoles francophones de maintien de la paix
Un comité francophone informel a déjà existé au sein de l’IAPTC lors d’une réunion tenu en 2007 mais malheureusement n’a pas survécu ;
Aucune réunion de l’IAPTC n’a été organisée dans un pays francophone. En raison de l’importance des ressources qu’il convient de mobiliser, il a été recommandé que les délégations intéressées par l’organisation d’une telle réunion s’en référent à leurs Etats dans les meilleurs délais.
METTRE EN RESEAU LES CENTRES DE FORMATION FRANCOPHONES DU MAINTIEN DE LA PAIX
Les participants ont discuté au cours de la dernière session de concertation des modalités de mise en place d’un réseau permettant de faciliter et d’intensifier leurs échanges et ont formulé en ce sens les recommandations suivantes :
Mettre en place et animer un réseau
Les centres recommandent la création d’un espace internet commun aux Centres francophones, espace qui utilisera les structures existantes. L’objectif de cet espace ne doit cependant pas être de créer un ghetto francophone : il conviendra d’insister pour qu’un certain nombre de Centres proposent des formations bilingue (anglais ; arabe pour certains). La méthode d’enseignement du français pour les militaires peut être également un instrument utile pour inciter des acteurs non-francophones à se référer à cet espace ;
L’animation de cet espace nécessite des ressources de gestion quotidienne. L’OIF a été proposée par la majorité des participants pour constituer le point focal qui accompagnera la mise en réseau des différentes institutions. Afin de mobiliser une participation plus significative des Etats francophones dans les OMP, l’OIF est prête à s’engager pour soutenir la mise en place d’un tel espace de partage en ligne sous réserve que :
Les objectifs de cet espace de partage commun soit clairement définis ;
Il existe un réel engagement des Centres pour alimenter et contribuer à diffuser l’information au sein de ce réseau ;
Il existe une logique d’appropriation et qu’à terme l’un des Centres fasse vivre le projet ;
La disponibilité des ressources nécessaires soit assurée.
Dans l’attente de la création de cet espace commun dans le cadre de la Francophonie, les Centres francophones ont été invités par les Nations Unies à partager leurs informations sur l’espace internet de la Communauté des pratiques créé par le Service intégré de formation (Peacekeeping Resources Hub). Les Centres francophones auront notamment la possibilité de mettre en ligne leurs ressources pédagogiques sur le site du SFI et de créer des liens hypertextes vers leurs propres sites internet. Par ailleurs, le ROP a fait état de sa disponibilité pour aider à la mise en place de cet espace.
Informations à partage par le réseau
L’espace numérique commun aux Centres francophones devrait avoir pour ambition de constituer une bibliothèque de la documentation et des cours proposés par chaque Centre. Les Centres francophones s’engagent à partager dans cet espace :
Le nom d’un point focal unique qui, au sein de chaque centre, sera chargé de diffuser les informations relatives à son centre et de répondre aux requêtes en provenance des autres membres du réseau ;
Les liens vers leurs propres sites internet lorsque ceux-ci existent ;
Les listes d’instructeurs lorsque cela est possible ;
La liste de leurs cursus et programmes de formation dont le calendrier sera actualisé régulièrement ;
Les besoins qu’ils recensent ;
Les liens hypertextes vers les centres proposant des formations ouvertes et à distance en français ;
Les informations sur les évènements relatifs à la formation au maintien de la paix ;
les documents des Nations unies traduits en français ;
La méthode d’enseignement du français à destination des militaires – lorsqu’elle sera disponible.
Le rôle des Centres dans l’animation de ce réseau sera central : il conviendra notamment qu’ils envoient sur une base régulière (mensuelle de préférence) un bilan de leurs activités et de leurs projet en cours. Le plus important pour le succès d’une telle initiative est l’engagement des membres du réseau.
Translation - English Minutes
Of the Technical Conference on
the French-Speaking Capabilites of Peacekeeping Training
Paris June 30 – July 1st, 2011
The International Organization of La Francophonie (OIF) has organized in Paris, on June 30th and July 1st 2011, a technical conference for the managers of the French-speaking centers providing training on peace keeping. The centers represented were:
The Cairo Regional Center for Training on Conflict Resolution and Peacekeeping in Africa (CCCPA/Egypt),
The School of Peacekeeping Alioune Blondin Beye of Bamako – l’Ecole de maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako (EMO/Mali),
The EIFORCES of Awaé (EIFORCES/Cameroun) and the Awae Regional Centre for Training on Techniques of Keeping Law and Order – le Centre de Perfectionnement aux Techniques de Maintien de l’Ordre (CPTMO),
The National Center for Peacekeeping Forces and ERW Clearance of Oudong (NPMEC/Cambodia),
The International Senior Officer Course of the Mihai Veteazul Gendarme School of Romania – le Cours Supérieur international de l’Ecole d’application des officiers de la gendarmerie roumaine (CSI/Romania)
The Porto Novo Judicial Police Training Center – Le Centre de Perfectionnement de Police Juidiciaire de Porto Novo (CPPJ/Bénin),
The Ouakam National Police Officers School – l’Ecole des officiers de la gendarmerie national de Ouakam (EOGN/Sénégal),
The Francophone Research Network on Peace Operations – le Réseaux francophone de recherche sur les operations de paix (ROP/Canada), and
The Peace Operations Training Institute – l’Insitut de formation aux operations de paix (IFOP).
The main French-speaking countries which support the capacity building efforts of these Centers – France, Canada, and Belgium – were invited to the conference as well as UN representatives, namely the Integrated Training Service (ITS) and the Military Affairs Bureau of the Department of Peacekeeping Operations (BAM/DOMP), and the United Nations Institute for Training and Research (UNITAR).
The participants were invited to conduct a joint discussion with the objective of identifying concrete actions along the following three priority themes:
Promoting complementarities and networking among the francophone centers of training on peacekeeping
Developing an interaction with the UN peacekeeping training system and aligning the training programs of the francophone centers to the standards of the UN training system
Activating the UN General Assembly’s resolution on the cooperation between the UN and the OIF, which focuses on a multi-linguistic approach to the peacekeeping operations. It also calls for reinforcing the use of the French language in peacekeeping training as well as in the capacity building of the French-speaking military, police, and civil personnel that will be deployed in peacekeeping operations.
The Technical Conference was inaugurated on Thursday June 30, 2011 by Mr. Hugo Sada, Peace, Democracy and Human Rights Delegate of the International Organization of La Francophonie. Mr. Sada has recalled the commitments made by La Francophonie, in the Declarations of Saint Boniface, of Québec and of Montreux, to contribute to the increase of French-speaking participation in the peacekeeping operations of the UN. Mr. Nicolas de Rivière, Director of the Department of the United Nations, International Organizations, Human Rights and La Francophonie at the French Ministry of Foreign and European Affairs, was next to address the conference. Mr. De Rivière spoke about the evolution in the concept of peacekeeping and emphasized the role that should be played by La Francophonie institutionally on the international scene.
An overview of the available francophone peacekeeping training programs was made during the first day of the Conference. This was achieved by presentations of the training programs currently provided by the attending schools and centers. The directors of these institutions (or their deputies) presented the details of the training programs being currently taught as well as the plans for new courses. The following three sessions were conducted:
First Session In the first session, the centers oriented towards generalist training presented their programs. The session was opened by the presentation of Lieutenant-General Sovanny, Counselor to the Prime Minister of Cambodia and Director General of the Oudong National Center for Peacekeeping Forces and ERW Clearance (NPMEC/Cambodia), in which he shared the Cambodian peacekeeping experience with the Conference participants. M. Sovanny has reiterated the determination of Cambodia to support the efforts made by the UN and the OIF to promote world peace. General Ken Sosavoeun, deputy of Lieutenant-General Sovanny, assisted by Captain Som Eurn Art, followed by detailing the organization and the activities of NPMEC. General Sosavoeun focused on the programs that emphasize learning French as well as the courses provided by the center to address the high command, the military observers and the logistic officers. NPMEC’s specialization in training for land mines and ERW (explosive remains of wars) clearance was put forward. It was pointed out that there was a strong link between the training provided by NPMEC and the assignments performed by the Cambodian peacekeeping missions in Tchad, in the Central African Republic, in the Sudan and in Lebanon. Her Excellency Ambassador Soad Shalaby, Director of the Cairo Regional Center for Training in Conflict Resolution and Peacekeeping for Africa (CCCPA/Egypt), assisted by Dr. Mona Sabry, presented the project for capacity building in peacekeeping for African countries. The programs of the CCCPA address a military, a police, as well as a civilian public through an integrated peacekeeping training approach. The key programs address integrated missions in Africa, capacity building of community leaders in the Sudan, regional capacity building in the North African Regional Capability (NARC), Training of Trainers, and Capacity Building for the African Union and other Regional Economic Communities (RECs) and Regional Mechanisms (RMs). The majority of CCCPA graduates are African (550 persons trained between May 2008 and June 2011; 850 expected in the second half of 2011). The Center has also received non-African participants from Afghanistan, Australia, France, Haïti, Korea, Pakistan, and Yemen. The CCCPA also organizes Expert Workshops on various subjects. The June 2011 Expert Workshop invited academics and experts to address the relation between Islamic Law, Rule of Law, and Peace Support Operations. Another workshop, aimed at encouraging the member states of the Arab League to increase their participation in the UN peacekeeping operations, is planned for the second half of 2011. The integration of the question of Gender across different programs of CCCPA is an important transversal dimension. The CCCPA is in the process of developing partnerships with other peacekeeping training centers; the EMP of Bamako is, however, currently the only francophone center with which a cooperation protocol exists. The CCCPA is planning to launch an eLearning module in both English and Arabic in collaboration with UNITAR. The CCCPA is particularly active within the African Peace Support Trainers Association (APSTA), where it is currently holding the rotational annual presidency of the Association until October 2011. Colonel Rémy Hocquemiller, Director of Studies and Deputy to General Souleymane Yacouba Sidibe, Director General of the Peacekeeping School Alioune Blondin Beye of Bamako (EMP/Mali), presented the activities of the School. EMP is a member of the French-sponsored ENVR Network (regionally-oriented national schools – Ecoles nationales à vocation regional). The main mission of EMP is supporting the establishment of the ECOWAS (Economic Community of West African States) standby force, which is put in place as part of the African peace architecture. The EMP is specialized in tactic level training. The military courses provided by the School aim to train officers of the high command, military observers and logistics officers as well as civil-military coordination, DDR (disarmament, demobilization, and reintegration) programs, and gender issues. The School also teaches courses on the police aspect of the peacekeeping operations within which a CIVPOL course is proposed as well as training on the UN standards that apply to formed police units (FPU). The courses oriented towards the civil dimension of peacekeeping operations are focused on the consolidation of peace, basic information, and human rights. In 2011, 1400 participants from 43 African countries (both English-speaking and French-speaking since the School provides certain courses in bilingual versions) were trained. Partnerships were established with the Oudong Center and with the CCCPA.
The Second Session The second session was specifically dedicated to the training centers addressing the police dimension of peacekeeping operations. The session started by the presentation of General Mohomadou Hamidicko, Director of the International Security Forces Training School (EIFORCES/Cameroon), whose creation was supported by both France and the Cameroun, as well as, for certain aspects, by Japan. EIFORCES has a triple mission which aims at: preparing the FPU for police missions of peacekeeping, running training modules for experts, and evaluating the aptitude level of personnel. Equipping the School with the necessary teaching materials has not been completed yet which led to a delay in the launch of the training activities. For the time being the EIFORCES, with support from the OIF, has started training of an FPU from Burkina Faso and plans to train another from Togo in the autumn of 2011. Furthermore, the EIFORCES is planning to train a Cameroonese order-keeping unit in preparation for the upcoming elections as well as three FPUs that will be deployed in peacekeeping operations. Two courses in operational planning are also envisaged. EIFORCES is currently depending on the structure of another ENVR supported by France, The Center for Training on Order Keeping Techniques (CPTMO). Lieutanent-Colonel Jean-Paul Yebo, Director of CPTMO presented the activities of the center, which is specialized in the training, retraining and perfection of officers and other police ranks in order-keeping activities. The Center proposes two curricula targeting police officers called upon to be deployed in peacekeeping operations: the first addresses training for junior officers required to command order keeping units within peacekeeping operations, and the second provides training for light intervention teams (ELI – Equipe legère d’intervention). The teaching in these two curricula is directed towards the tactical level of the public security operations, but also addresses more general aspects of the peacekeeping operations. Colonel Liliana Trasca and Lieutanent-Colonel Vasile Foltut presented The Mihai Veteazul Gendarme School of Romania and more specifically the International Senior Officer Course (CSI/Romania), which is taught in French as part of a professional training program sponsored by the French Gendarmerie. The courses provided the School teach the operational procedures related to international operations, namely those carried out in a European context. The objective of the International Senior Officer Course is to develop a common working method for the police officers engaged in crisis management or peacekeeping missions. This course has initially addressed officers from Balkan and Central European countries but was later extended to include Ukraine, Turkey, and France. In 2011, the course will be extended to trainees from Africa with support from the OIF. Squadron Chief Marcel Adjaho, Commander Ad Interim of the Porto Novo Judicial Police Training Center (CPPJ/Bénin) presented the mission and organization of his Center. He emphasized the module “Judicial Units for Internal Security and Peacekeeping (UJSIMP – Unités judiciaries pour la sécurité intérieure et le maintien de la paix) which produces a triple competence: DO (Directeur des operations) / DE (Directeur d’enquête) / TIC (technicien en indentification criminelle) for candidates to be deployed in a multinational context (UN or ECOWAS), alone or as part of an investigation committee of incidents such as natural catastrophes, post-conflict situations such as massacres, discovery of mass graves, hunt for war criminals, etc, or organized crime activities (drug or arms trafficking, human trafficking, waste trafficking, money laundering, etc). This UJSIMP program, whose draft was submitted to ECOWAS for approval, is meant to become the main program of the School within the perspective of creating a judicial nucleus associated with the military component of the African Standby Force. Finally Colonel Tine, Commander of the Police schools of Senegal presented The Ouakam National Police Officers School (EOGN/Senegal). Like the CPPJ, CPGM is part of the ENVR network of schools sponsored by France. The mission of CPGM is to provide collective training for order-keeping units of the Gendarmerie and its FPUs. CPGM proposes individual short-term training to develop managers and specialists of FPUs. The Center aspires to become a center of excellence for FPU training in the West African region. The Center also proposes experimenting with specific materials needed by police missions. The CPGM bases its work on UN standards for FPU training as well as standards of the African Union for the creation of the African Standby Force. These presentations have brought the complementarities to light, but have also revealed the redundancies existing in some centers. These debates have enabled the participants to outline the brainstorming areas where optimization can be introduced into the current range of offerings. It was suggested that some schools (eg EIFORCES) would specialize in police training at a strategic level for the entire African continent, while the CPTMO and the CPGM would eventually specialize in operational and tactical training at national and regional levels.
The Third Session
The third session was dedicated to mobile and distance training. Captain Marc Burggraeve explained the Strategic Method for Operational Analysis (MSAS – Méthode stratégique d’analyse opérationelle) developed by the high command of the Belgian Ministry of Defense. This method helps countries optimize the decision-making process about an eventual participation in a peacekeeping operation, as well as produces operational recommendations to enhance inter-ministerial coordination. Essentially based on the analysis of open source information, MSAS takes into account the inter-relations of the national and multinational processes. It enables the development of a common and shared analysis among the different stakeholders. MSAS contains three phases of analysis: strategic watch, strategic planning, and strategic monitoring and evaluation. The method has been shared with a certain number of West African and Central African countries during bilateral and multilateral meetings.
Mr. Jocelyn Coulon, Director of the Francophone Research Network on Peace Operations presented the mission and activities of his Center, which works on reinforcing the messages and debates surrounding peacekeeping by mobilizing a large network of researchers, practitioners, universities, journalists, and students. ROP’s main projects deal with capacity building for the francophone countries members of the Committee of 34 (Comité des 34 C-34) and the groups of francophone ambassadors of New York and Addis Ababa. ROP has also accompanied the OIF in the launch of several initiatives aiming at reinforcing the francophone participation in peacekeeping operations, namely the Forums of Bamako and of Yaoundé in 2009 as well as Course COE, a detailed course on the procedures for reimbursing equipment belonging to contingents taught in 2010 and 2011 at EMO, Bamako). ROP is also running research related to peacekeeping operations, especially those conducted in francophone areas, and maintains an internet site which presents on a daily basis news of the over forty peacekeeping operations on the ground. The Director of ROP has also talked about the current development of an online course on the African architecture of peace.
The talk by Mrs. Farida Sawadogo of The Peace Operations Training Institute (IFOP) has emphasized the distance learning offerings of this Institute, whose courses are accessible to all civil and military personnel. IFOP proposes 21 courses in French and is looking for financial support from countries and international organizations that would enable it to eventually offer free training programs for African and South American soldiers.
Finally Commander Laurent Sauvée, representative of the Defense Cooperation Mission of the Embassy of France in Addis Ababa has presented the French Language teaching method to military personnel of the African continent, whose objective is to enable all the peacekeeping stakeholders in Africa to communicate in French. Based on the “Teaching French by Objectives”, a method which has already proven success in diplomacy, medicine and business tourism, the “Teaching French to the Military” is offering a learning tool for the French language based on pedagogical activities in the military domain of Africa. It enables African soldiers to reach a level of linguistic independence in French by developing their vocabulary in given areas: life in the regiment, a soldier’s duties, the structure of a military organization, military techniques, and peacekeeping operations. The OIF will support the development of this method, of which the first and second volumes are currently being finalized and will be soon tested in Ethiopia, Ghana, Mozambique and Equatorial Guinea.
It must be noted that all the francophone training centers have highlighted the limitations of their medium and long term financing. A consensus was reached regarding the need to rationalize the limited resources available, essentially by optimizing the course offerings and by developing partnerships in order to eliminate duplications.
The morning presentations of Friday July 1st were all around the UN policies concerning training on peacekeeping:
General Jean Baillaud, Representative of the Military Affairs Bureau of the Department of Peacekeeping Operations (BAM/DOMP), informed that he comes with a message of sincere support to the Conference from the Assistant Secretary General for Peacekeeping Operations, Mr. Alain Leroy. General Baillaud proceeded to present the current challenges faced by peacekeepers on the ground. He insisted on the need that trainees be well informed of these fundamental operational aspects when they are deployed, namely,
Pre-deployment, the knowledge of which is crucial for the commanding officers;
Protection of civilians;
Prevention aspects;
The ability to work with local stakeholders;
Understanding engagement rules;
Command and control;
Doctrines and procedures (logistics, administration, etc);
Information;
Mobility and gunfire capabilities;
Communication systems;
Medical officers;
Preparing for command by the commanders of the force;
Operational preparation and use of force.
The training effort should thus focus on the essential staff of the missions, in order to ensure the sustainability of executing activities in below-standard conditions as well as executing orders in an integrated fashion by multi-disciplinary teams (including the logistical teams).
- Mr. Kevin Kennedy, Deputy Director of the UN Integrated Training Service (ITS) presented the “UN Training Standards and Coding Procedures”. Mr. Kennedy started by presenting the documents related to the UN training policy, underlining the fact that the official document on training policy does not yet exist in a French version. The theoretical framework of UN training stems from the “New Horizon Report” and defines an approach that is based on competence. Training is perceived by the UN as a tripartite responsibility of the member States, the deployed missions on the ground and DOMP/DAM (into which ITS reports). ITS’s mission is to provide member States with clear information and fixed standards linking to the different components of the General Secretariat of the United Nations. ITS supervises the fielding of mobile teams to perform Train the Trainer courses. In support of the courses, training manuals that contain indispensable information are written by ITS and made available to trainers in all countries. These manuals are accessible on the UN Peacekeeping Resources Hub: http://www.peacekeepingbestpractices.uklib.org. This website is interactive and allows real time exchange of communications, the objective being to create an interaction among civilians, police and military forces. Mr. Kennedy has invited the participants to register their respective centers in the Peacekeeping Hub by contacting his department to obtain a user id and password.
Mr. Kennedy has highlighted the major translation effort that is currently provided to the UN through financial contributions by some member States. All material, especially the CPTM, will soon be available in six languages. A shortage of francophone personnel has been identified by ITS within its own organization.
The standards established by ITS relate to the three phases of: deployment, pre-deployment and post-deployment. In order for a course or a training program to be certified by ITS, ITS should be associated in the development of the course or program from the start. The courses already developed without involvement from ITS should follow a six-step procedure (published on the website) in order to obtain an a posteriori certification. The steps are:
A request (in English or French) for official recognition by the UN should be submitted to ITS by a State or a Training Center. A template for the request is available online;
ITS examines all the requests received jointly with the Bureau of Military Affairs in order to establish the needed training priorities of the moment. Based on this review, the ITS Director informs the Center of its decision and the reasons behind it. In the event of a negative answer, the necessary modifications should be suggested that would justify another request for certification.
A more detailed examination of the entire course documentation and supporting material should be done as a second step. Comments should be provided based on this detailed review.
An onsite evaluation may be decided. This step is not indispensible and is left to the discretion of ITS.
An evaluation report is produced
The certificate is awarded
This procedure has been devised in a context where the number and the variety of the course offerings were not in question. That is why a review of the procedure has been launched, and will be done in consultation between the UN and the different training centers. ITS believes that general standards can be adapted in accordance with each situation: lessons learned from the field are important, and therefore the objective is to combine all experiences in order to ensure that the training is coherent and operational. In line with this perspective, ITS is defining a training module on the protection of civilians; standards for this module have been defined during two workshops in India and in Uganda. This theme should become part of the continued education during missions.
Mr. Kennedy has also raised the question of a hierarchy for the training offerings based on their strategic orientation, and has identified the areas where a real need for training exists and where there is insufficient, even inexistent, experience in DOMP. In addition to the importance of responding to the needs identified by General Baillaud, Mr. Kennedy added other needs, which are increasingly appearing in the training of civilians on specific questions such as:
program management;
administrative competence;
methods enabling the development of simulation exercises;
training in communications, for which the linguistic aspect (Arabic and French) is fundamental;
training of trainers, and training on transversal questions such as gender, AIDS, for example;
deficiencies were also identified in police training. Thus, ITS is currently developing a course for policemen on the subject of the handling of sexual violence. ITS is looking for partners to help develop such modules;
training for lawyers particularly in missions where they would be mandated to re-establish the rule of law. The requirements for training on mediation and on the role of women in mediation is also gaining importance;
it is fundamental to work on maintaining the qualification level of the forces after their deployment;
it is hoped that the centers will develop sociological and cultural knowledge relating to the particular geographic zone where they operate;
finally, fighting sexual violence must become part of all training programs.
In the future, ITS intends to foster close collaboration with UNITAR and the United Nations System Staff College (UNSSC) and to reinforce the ties with the various peacekeeping training centers.
Finally, Dr, Claudia Croci, Project manager, presented “The Peacekeeping Training Program” of UNITAR (The United Nations Institute for Training and Research). In this Program, UNITAR proposes online peacekeeping training modules, a number of which were translated into French. UNITAR courses are run by moderators. UNITAR stresses the importance of combining online training with classroom training, which is fundamental for some modules such as the one concerning the protection of civilians.
The presentations of the first day and a half have generated a number of remarks and comments. First, it was highlighted that practitioners unanimously recognize the question of training as a fundamental requirement. The SG Report (A/65/644) on Training has shown the need to reinforce the links between the UN and the training centers. The last C-34 report has dedicated 21 paragraphs to the question of peacekeeping training, which demonstrates the importance given to this theme. Similarly, the Guéhenno Report puts forward several recommendations on the importance of reinforcing the role of external training Centers and the relations with UNITAR and UNSSC (this last recommendation was also expressed in the A/65/644 Report of the Secretary General). Nevertheless, the resources dedicated to peacekeeping training remain scant. The original budget proposed by the General secretariat for the period July 1st, 2011 to June 30, 2012 was 4 million dollars and was subsequently reduced to 2.6 million dollars before it even went before the Fifth Commission. Other funds raised for training are equally limited.
Faced with this situation of resource rarity, the problem of duplicating the support to centers surfaces again revealing the inconsistency by the donors towards the different schools in the following:
Certain centers receive bigger support than others;
Some programs, invariably the more technical ones, receive less attention from the donors who are often interested to support only certain training themes (sometimes even redundant themes). While there is a lot of duplication in the generalist courses, which are provided by most schools, it is clear that the shortage of trainers constitutes a big limitation. Thus, the donors do not see some important training needs as attractive, which is the case of training on close protection, the need for which was clearly experienced during the crisis of the Côte d’Ivoire.
This question of training domains that receive priority by the donors raises the more general question of the cost of running training courses by the centers. It was seen that in some cases the annual budget of one center might equal the cost of running a single course in another center.
Three options were put forward to solve such problems: first, more frequent use of itinerant training through the fielding of visiting instructors from one school to another, second, ceding courses to other centers that show interest and need, and finally, developing training of trainers. These three solutions have the advantage of reducing the cost for the training sessions that require that a big number of trainees go to a certain school.
In the course of the discussions, the representatives of the francophone training centers have expressed their expectations from the United Nations, namely,
Defining the standards;
Standardization and labeling;
Facilitating interchange and partnerships.
In addition to the UN, the importance of the other multilateral stakeholders in the peacekeeping arena, namely the African Union (AU) and the regional organizations in Africa, has been highlighted. Some have called for a better division of tasks in Africa, suggesting that the strategic-level training be conducted under the supervision of the AU, trainers training under the supervision of regional organizations, and the tactical-level training to be come the responsibility of the individual states.
The discussions also touched on the judicial police aspect of the training, which needs to be conducted in parallel with military training. Was also highlighted the need to establish integrated planning courses aligning both the police and the military forces, which take into account civil police having military status, the gendarmerie.
The participants were unanimously concerned about the problem of managing the link between training and actual deployment in UN missions: the representatives of the Centers regretted that only a small proportion of the trained personnel do actually get deployed operationally. The UN representatives have explained that attending training, in particular in one of the independent UN centers, does not guarantee access to missions. Attending training in Centers does in no way lead to validating a nomination to a post on the ground. Neither DOMP nor the member States consults with the Centers when assigning mission personnel. Attending peacekeeping training is obviously one criterion at selection time, however other criteria could take precedence most notably those related to operational capabilities. Other criteria taken into account when assigning personnel to operations are: the number of national and international participants, the number of persons deployed in other missions, the linguistic balance, and the geographic balance. Thus the value of peacekeeping training is higher when it is given to personnel assigned for deployment, ie the value-add of training is bigger when it is delivered in the context of preparing for operations.
Finally, the participants agreed on the need for them to have higher visibility and to make more self-promotion with the aim of becoming unavoidable on the scene and thus fight the lack of recognition of which they suffer in the international community of peacekeeping practitioners. It is clear that there are very professional francophone resources for peacekeeping training and they must be better utilized.
During three sessions following these debates, the participants worked on formulating their operational recommendations, which are detailed hereunder.
These operational recommendations were presented during the closing ceremony, which was attended by the ambassadors of Countries hosting or sponsoring the francophone peacekeeping training centers. General Bruno Clément-Bollée, director of the Department of Security and Defense Cooperation (DCSD - Departement de la coopération de sécurité et de défence) du Ministère français des affaires étrangères et européennes, delivered the closing speech in which he expressed satisfaction regarding the results of the work done during the Conference and the prospects of collaboration that were created for the OIF and the DCSD.
Finally, it is important to mention that Egypt, represented by Ambassador Soad Shalaby, has extended an invitation to host a meeting on “civil capacities” at the CCCPA in early 2012.
Deliberations and Operational Recommendations
During the second day, three sessions were dedicated to deliberations with the objective of defining operational recommendations designed to:
Encourage the establishment or the reinforcement of closer relations with United Nations System, namely with the Integrated Training Service (ITS) of the UN;
Encourage the development of synergies and interchange amongst the francophone peacekeeping training centers;
Encourage networking amongst the francophone peacekeeping training centers.
The objective of this session was to increase the linkage between francophone peacekeeping training offerings and the training requirements identified by the UN, as well as to develop interaction with the UN training system. This was discussed in the context of aligning the francophone training programs with the norms and standards of the UN and with the priorities identified by the Department of Peacekeeping Operations and the Department of Mission Support (Département des operations de maintien de la paix, Département d’appui aux missions – DOMP/DAM).
The participants agreed to formulate the following recommendations:
Develop new training modules adapted to the current challenges in peacekeeping
The curricula and courses proposed by the francophone Centers should be more aligned to the real peacekeeping needs on the ground. This will enable the correct prioritization of the different training offerings. Without negating the work done by the Centers to structure their programs independently from the UN system, it is now clear that the Centers should concentrate to a larger extent on the direction laid out by the Security Council, the General Assembly (in particular C-34) and the General Secretariat.
ITS should establish the training priorities and communicate them to the training centers. The fundamental themes as described by the UN are:
Roles and functions of the commanding officers;
Protection of civilians, not only in its general aspects, but also in the specialized tasks, i.e. specific modules for the role of the military, the role of the police, and the role of logistics officers in the protection of civilians;
Sexual violence;
Passing from peacekeeping to peace consolidation;
Restoring law and order in the missions of peace consolidation (legal questions, prison staff, protection of children, ..);
Management, communications, leadership and interoperability.
It is important to note that fulfilling specialized training requirements is a key consideration.
Like the UN, the francophone peacekeeping training centers should react to requirements identified by other stakeholders who complement the UN system such as the African Union and the regional organizations.
In view of the importance given by the UN to operational experience when selecting personnel for its missions, it is recommended that member states work with the peacekeeping training Centers on establishing training curricula that are anchored on operational experience and that the States later engage the trained personnel in the peacekeeping missions.
Establish closer links with UN’s ITS
The UN’s Integrated Training Service should be the main contact point for the francophone peacekeeping training centers. The Service should be the main entry point for all interaction between the Centers and the UN with respect to the validation and certification of the training curricula;
The francophone centers should maximize their use of the information and communication system established by the UN in the Peacekeeping Resources Hub platform. Centers should contact ITS as soon as possible (at [email protected]), with copy to Mr. Kevin Kennedy: [email protected]) in order to obtain an access code to the website. Centers should also develop informal relations with ITS, through which they can remain updated on all developments in standardization within the UN;
In order to obtain both a posteriori accreditation of their courses as well as validation of curricula under development, the francophone centers should follow the accreditation procedure of six steps which is put in place by the UN;
The relationship with the UN, in particular with ITS, should not be one-sided but should be a two-way relationship. It is in this way that lessons can be learned from each center, in particular concerning the specifics of the geographic zone in which it operations, for the benefit of the UN and ITS for the development of their own tools, standards and norms of training.
Encourage the use of French in peacekeeping training
It is important to support the development of UN training tools in French. The francophone training Centers, supported by the member States of the Francophonie, should continue to ask the Secretariat to increase the number of online training documents translated into French. In the meantime the francophone centers should refer more regularly to the numerous documents recently translated into French by the Secretariat;
The UN should urgently translate into French the Secretariat’s document on the general policy for training of UN staff, which only exists in English at present.
The “Teaching French to the Military” method can become a valuable tool that contributes to the spreading of French in the peacekeeping operations of the UN and could be of benefit especially to the non-francophone personnel who are deployed in missions in member states of the Francophonie;
It would be beneficial to create special partnerships between ITS and the francophone centers directed towards the use of French and French-speaking resources in order to overcome the shortage of francophone human resources in the UN training system;
It is also beneficial to develop distance learning online modules in French. A partnership with UNITAR would help meet this objective. IFOP has also indicated that is available to contribute to this area.
The objective of the second deliberation session was to find the means to:
Avoid redundancies by encouraging the different training Centers to develop inter-complementarities;
Encourage interactions and lateral exchanges among the peacekeeping training centers;
Better usage and exchange of the limited resources.
The participants agreed to formulate the following recommendations:
Developing complementarities (specialization and/or harmonization) in the training modules proposed by the different francophone training centers
In order to identify the duplications, it is necessary first to establish a map of the existing offerings. A global table showing the entire picture (training structures, programs, trainers) will be a useful tool to improve visibility on the activities of each Center. Centers can improve the orientation of their programs based on this overall map. The OIF can take the lead in the preparation of this offerings map based on a concise analysis of the documents submitted during the present technical Conference. This would be done by identifying the common programs in the different centers (most of which propose generalist training in pre-deployment) as well as the more specialized courses that they offer. The direct contact channels existing among certain centers would also need to be noted. The next step would be to compare these findings with the priority needs defined by the UN and to determine gaps in the current programs offered by the Schools. This first base-case description should be regularly updated in order to reflect the evolution of the training programs in the Centers.
A harmonization among the programs of tactical-level training should be introduced with more coordination in the activities of structures demonstrating a certain level of redundancy, (for example EIFORCES and CPGM).
Developing communication among the francophone training centers
The Centers should be encouraged to establish partnerships like those put in place among the EMP/Bamako, the CCCPA and the Oudong Center, which are meant to exchange trainees, trainers as well as training tools.
It is worthwhile to profit from the experience of the EMP of Bamako during the launching of the more recent centers or those with less experience, by getting from the EMP temporarily assigned operational instructors or train-the-trainers experts.
Using the pedagogical tools of one center by other interested centers should be developed in a more systematic way.
Establishing a roster of francophone trainers
Each center should establish a list of its instructors to be shared with the other centers, excluding the cases where confidentiality constraints would be imposed by the center’s State authorities. Such lists should contain enough details to enable the building of a database containing the names of francophone instructors and their fields of expertise.
It is equally important to establish a database containing the names of francophone officers ready to be deployed in operations. This database should be available for DOMP’s use.
The roster identified in the Interior Security Training Support Program (AFORMA) which was piloted by the DCSD, and which is intended to become a database for police instructors, can be made available to the different training centers;
UNITAR also has a list of instructors that it proposes to share with the francophone centers.
Planning to hold the 2012 or the 2013 Annual Conference of the International Association of Peacekeeping Training Centers (IAPTC) in one of the francophone peacekeeping training centers
An informal francophone committee was created inside IAPTC during its 2007 conference, but has unfortunately not survived very long;
None of the IAPTC conferences was organized in a francophone country. Given the considerable size of the resources that need to be mobilized, it was recommended that the delegations interested to host such a conference should refer to their State authorities as soon as possible.
During the last deliberation session, the participants discussed ways to put in place a network that would enable and reinforce dialogue among the peacekeeping training centers. Participants have formulated the following recommendations:
Putting in place and moderating a network
The centers recommended the creation of an Internet portal that would be accessible by all the francophone centers and that can be based on the existing structures. The objective of this space should not be to create a francophone ghetto; it should be noted that some of the Centers already propose bilingual training (English/Arabic by some). The “Teaching French to the Military” method can become a tool to draw non-francophone users to this Internet portal;
Moderating this portal would need resources for its daily management. The majority of the participants have called on OIF to become the focal point for establishing the network that connects the different institutions. In order to mobilize a bigger participation by the francophone States in the peacekeeping operations, OIF is ready to be engaged in the setting up of this portal with the following conditions:
the objectives of the common portal would be clearly defined;
there will be a real engagement by the Centers to feed the portal and contribute to the dissemination of information through it;
the establishment of a plan based on which one of the member Centers would eventually take over the management of the portal;
the needed resources would be made available.
Pending the creation of the Francophonie portal, the francophone centers were invited by the UN to share their information through ITS’s Peacekeeping Resources Hub. The francophone centers would have the possibility to publish online their teaching resources and to create hypertext links (URLs) towards their own websites on ITS’s Hub. In the meantime, ROP has expressed its interest in helping to build the francophone portal.
Information to be shared through the portal
The francophone common portal should aim at creating a documentation library as well as modules that will be proposed by each of the Centers. The francophone centers will commit to share the following in the common portal:
The name of a unique focal point within each center that will be in charge of loading the Center’s information as well as responding to requests and questions from the other members of the network;
The links towards their own websites (when available);
The list of the Center’s instructors, as permitted by local authorities;
The list of their curricula and training programs, with a calendar that will be regularly updated;
A list of their needs;
The hypertext links (URLs) to the centers that propose open and online modules in French;
Information concerning the calendar of events related to peacekeeping training;
The UN documents translated into French;
The “Teaching French to the Military” method, when it is available.
The contribution of the Centers to this common portal will be crucial. It would be useful if the Centers could send an account of their activities and their work-in-progress projects on a regular basis (preferably monthly). Clearly the engagement of the network members is the key to the success of such an initiative.
ACRONYMS
AFORMA Internal Security Training Support Program / Programme d’Appui à la Formation des Forces de Sécurité Intérieure
APSTA African Peace Support Trainers Association
AU African Union / Union Africain = UA
BAM Military Affairs Bureau – Bureau des Affaires Militaires, UN
CCCPA/ Cairo Regional Center for Training on Conflict Resolution
Egypt and Peacekeeping in Africa
CPPJ/Benin The Porto Novo Judicial Police Training Center – Le Centre de Perfectionnement de Police Juidiciaire de Porto Novo
CPTMO/ The Awae Regional Centre for Training on Techniques of Keeping
Cameroun Law and Order – le Centre de Perfectionnement aux Techniques
de Maintien de l’Ordre
CSI/ The International Senior Officer Course of the Mihai Veteazul
Roumainia Gendarme School of Romania – le Cours Supérieur international
de l’Ecole d’application des officiers de la gendarmerie roumaine
DCSD Department of Security and Defense Cooperation (Departement de la
Coopération de sécurité et de defense du Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes)
DDR Disarmament, demobilization, and reintegration
DE Directeur d’enquête
DO Directeur des operations
DOMP Department of Peacekeeping Operations – Departement des Operations de Maintien de la Paix, UN
ECCAS Economic Community of Central African States / CEEAC = Communauté Economic des Etats d’Afrique Centrale
ECOWAS Economic Community of West African States / CEDEAO = Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
EIFORCES/ The EIFORCES of Awaé, Cameroun
EMO/Mali School of Peacekeeping Alioune Blondin Beye of Bamako – l’Ecole de maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako
ENVR Regionally-oriented national schools – Ecoles nationales à vocation regional
EOGN/ The Ouakam National Police Officers School – l’Ecole des officiers de
Senegal la gendarmerie national de Ouakam
FPU Formed police units / UPC = Unité de Police Constitué
IFOP The Peace Operations Training Institute – l’Insitut de formation aux operations de paix
ITS The Integrated Training Service, UN / SFI = Service de Formation Intégrée
LIT Light intervention teams / ELI = Equipe legère d’intervention
NPMEC/ The Oudong National Center for Peacekeeping Forces and ERW
Cambodia Clearance
OIF Organisation Internationale de la Francophonie
REC Regional Economic Community
RM Regional Mechanism
ROP/ The Francophone Research Network on Peace Operations –
Canada le Réseaux francophone de recherché sur les operations de paix
TIC Technicien en indentification criminelle
UJSIMP Judicial Units for Internal Security and Peacekeeping / Unités judiciaries pour la sécurité intérieure et le maintien de la paix
UNITAR The United Nations Institute for Training and Research
UNSSC United Nations System Staff College / College des cadres des Nations Unies
Arabic to English: The Chicago Spring General field: Social Sciences Detailed field: Government / Politics
Source text - Arabic
ربيع شيكاجو
عبد المنعم سعيد
المصرى اليوم فى ١٩ مارس ٢٠١٦
مساء الجمعة الموافق ١١ مارس الجارى، لم أصدق ما أشاهده على شاشة شبكة سى.إن.إن التليفزيونية. كان المشهد فيه بعض صفات عرفناها فى القاهرة وعدة عواصم عربية أخرى حين يتجمع آلاف من المتظاهرين حاملين أعلاما ولافتات وصورا لشخصيات. الحالة فى العموم «مهرجانية»، فيها أحيانا بعضٌ من المرح مع حماس غالب لأن القضية كما تبدو «مصيرية»؛ ولكن سرعان ما تحول الموقف كله إلى حالة صدامية، تبادل فيها جميعاً اللكمات مع دفع وجذب هنا وهناك، وكانت النتيجة فى النهاية ثلاثة من الجرحى كان منهم ضابطان للشرطة.
بالتأكيد لم يكن ما جرى فى «شيكاغو» ثورة يمكن وصفها فيما بعد بالربيع حتى ولو كانت فى قلب الشتاء؛ وإنما كانت حركة «احتجاجية» ليس على حكومة المدينة أو الولاية أو حتى تلك الفيدرالية الأمريكية، وإنما كانت احتجاجاً على دونالد ترامب، المرشح الجمهورى للرئاسة. كان الأمر فى النهاية احتجاجاً من معارضة يسارية تحمل لافتات المرشح الديمقراطى «الإشتراكى» بيرنى سوندورز، ومعها لافتات لحزب شيوعى مع أخرى لجماعات من الفوضويين، وربما الأكثر عدداً جماعات من المحتجين على المرشح الذى نجح فى استعداء الكثيرين: المكسيكيون ومعهم كل من كان من أصل لاتينى؛ والأمريكيون من أصل أفريقى؛ وقطاعات من المرأة؛ والمسلمون بالطبع؛ وأصحاب الاحتياجات الخاصة؛ وغيرهم. كل هؤلاء تجمعوا ضمن حركة واسعة لإيقاف «ترامب» الذى جاء إلى «شيكاغو» فى إطار حملته الانتخابية للفوز بتسمية الحزب الجمهورى. ولسوء حظه أن «شيكاغو» من المدن الكبيرة متعددة الأعراق؛ كما أن لها تاريخاً طويلاً من التمرد السياسى، عرف احتجاجات مشهورة سواء فى سجلات الحزب الديمقراطى أو الجمهورى.
Translation - English The Chicago Spring
by Abdel Moneim Said
in Al-Masry-Alyoum Newspaper, March 19, 2016
http://www.almasryalyoum.com/news/details/913156
I couldn’t believe what I was watching on CNN on the evening of March 11. The scene had resemblances to some events that we have known in Cairo and in some other Arab capitals, events where thousands of demonstrators gathered, raising flags, signs, and pictures of public figures. Overall, the situation looked “festive”; there were even signs of people having fun, but with obvious determination as the subject seemed crucial. Soon enough, the situation turned into clashes with pushing and pulling and stray punches, leaving three people injured, two of whom police officers.
Certainly what happened in Chicago was not a revolution that can later be labeled as “a spring” even though it took place in mid-winter. It was a general protest, not against the local government, nor the state nor even the federal government. It was a protest against Donald Trump, the Republican presidential candidate. It had started as a protest by a leftist opposition campaigner raising a sign for the democratic “socialist” candidate Bernie Sanders. She also had signs for a communist party and signs promoting anarchist groups. The majority of the demonstrators were groups protesting against the candidate who succeeded in creating numerous enemies: Mexicans and all Latinos, African Americans, some women supporters, Moslems (of course), handicapped citizens and others, all of whom gathered into a large demonstration to stop Trump who had come to Chicago on his campaign trail to win the Republican nomination. Unfortunately for him, Chicago is one of the large multi-ethnic cities that has a long history of political rebellion, and that has known famous protests both against GOP as well as against the Democratic Party.
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Experience
Years of experience: 14. Registered at ProZ.com: Mar 2016. Became a member: Mar 2016.
French to English (Daily Medical French/Arabic to English for Joncker) English to Arabic (Cairo University, Faculty of Commerce) French to Arabic (Cairo University, Faculty of Commerce) Arabic to English (Post Graduate Diploma in Humanities, the Open University)
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