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French to Spanish: Le Prix / El Premio General field: Art/Literary Detailed field: Poetry & Literature
Source text - French Le Prix
(fragment)
Antoinette Rychner
C’est samedi et Mouflet déclare qu’il aimerait aller à la piscine. D’où lui vient pareille idée, déjà il a tiré les maillots de bain du sac où nous les tenons mélangés,
il n’est pas question que j’aille me mettre à moitié nu dans un bassin, si les gens tous ces gens voyaient la différence entre mon abdomen et le leur !
S vient à Moi,
– Emmène-le, dit-elle,
– Non, je dis et la contourne, lui échappant mais elle me poursuit. Si c’est mon nombril qui m’inquiète je n’ai qu’à y appliquer un gros pansement waterproof, ainsi je ressemblerai tout au plus au quidam ayant subi une opération dermatologique bénigne et qui profiterait de son samedi après-midi pour accompagner son fils à la piscine,
– Fais un effort, elle ajoute,
et entre S qui veut me faire capituler et Mouflet qui me contrecourse avec sa cargaison de maillots de bain le cheminement devient difficile, bientôt mon fils attrape ma jambe et s’y agrippe, je me retrouve acculé, S me jette deux serviettes de bain et un sac de sport, Mouflet trépigne fou de joie. Serré de près par mon fils qui hurle qu’on y va, c’est trop bien, on y va je suis déjà sur le seuil quand je plante des deux jambes,
non et non, je ne me laisserai pas faire,
perdre mon Temps à la piscine! Quand je devrais m’asseoir sur mon tapis de sculpture et y attaquer mon grand Œuvre, j’ai du pain sur la planche, oui du gros à sculpter si je veux tenir un jour un Ropf digne de rivaliser avec X,
– Qu’est-ce qu’il y a, demande S,
– Je ne peux pas y aller,
– Comment ça ? Mais on n’y verra rien, avec le pansement ! Je t’ai mis l’emballage dans le sac,
– Je te dis que je ne peux pas,
– Emmène-le, gronde S, ses ondes très basses me frôlent,
– Je dois sculpter, avoir le calme pour sculpter, penser à Moi, à ce qui doit se former là, je ne peux pas m’occuper de Mouflet maintenant,
– Tu ne peux pas consacrer une demi-journée à ton fils ?
– Fous-Moi la paix cinq minutes, avec tes nomdidiou d’exigences de cheffe de famille, merde,
alors S m’envoie une volée de mots à la tête,
c’est le comble ! Entendre ça quand elle travaille comme une folle, n’aurait-elle pas le droit elle aussi à quelques heures pour faire ce qui lui plaît,
elle s’est mise à crier, ça souffle fort ça y est, c’est le vent du sud-ouest, le plus violent. Il n’y a qu’en S que je sois vraiment à l’abri de S, la pensée me traverse tandis que celle que j’appelle ma femme me frappe le visage de ses embruns tonitruants,
se projettent des paquets de mousseuse et irrespirable rancœur, c’est tout son corps qui parle, profondément noirs et houleux les flots roulent : comme si elle ne se sacrifiait pas déjà tant et plus, QUI l’emmène à la petite école, prépare ses repas du soir, QUI le met au lit et l’occupe le week-end fulmine-t-elle, si déchaînée à présent que la présence même de Mouflet ne semble plus la gêner ni l’empêcher de venir battre contre nous de toute son implacable fureur, moins je remue et plus elle insuffle de violence aux vagues qu’elle assène contre mon socle, je reçois à la gueule une folle gerbe, l’air de passer la main dans les cheveux je pousse discrètement le switch de ma prothèse auditive, aussitôt silence réconfortant, Mouflet lui reste ballotté; le pauvre n’a aucun moyen de se couper des mugissements et retient à nouveau agrippé à mes jambes les maillots de bain qu’il a coincés contre son ventre comme d’irréductibles témoins d’un ordre familial,
nous restons ainsi : Moi debout, notre fils à mes pieds molesté en tous sens par la houle mais tenant bon, S nous assaillant, il semble que ça dure trois jours et trois nuits. À travers tout ce qui dans le couloir est devenu brouillard de S je cherche à distinguer les traits de celle que j’aime quand je remarque ce quelque chose de vif, scintillant méchamment sur la crête des phrases; c’est un incroyable mot, vraiment insupportable, traître comme une lame de couteau émergeant de l’écume,
éperonné je rallume mon appareil; a-t-elle employé pour de bon ce mot que j’ai entraperçu, cette fois S tire ouvertement le mot des profondeurs où elle l’aiguisait, c’est un adjectif et ça dit ÉGOÏSTE,
Nomdidiou ! Elle l’a dit,
alors comme ça je serais égoïste. Moi !
C’est la meilleure,
Moi,
je serais égoïste quand j’essaie justement d’accomplir un Ropf voué à combler l’humanité entière,
nuit et jour je cherche, m’efforçant de comprendre comment font les grands sculpteurs et pourquoi je ne peux réduire cette différence entre la grande sculpture et la mienne, la réduire une bonne fois à zéro, oui sans relâche je réfléchis à la meilleure manière d’accomplir ce Ropf majeur,
et je demande à S si elle se rend compte que je sacrifie tout pour l’accomplir, réalise-t-elle que je suis peut-être à deux doigts de trouver,
parfaitement ! En ce moment même où elle me demande d’aller avec Mouflet à la piscine sous je ne sais quel motif de rôle parental,
est-ce qu’elle se rend compte, je demande la voix aiguë à m’en dérégler l’appareil, est-ce qu’elle réalise que ce faisant elle est peut-être en train de léser l’humanité tout entière, oui de la priver du grand Ropf auquel l’humanité quand on y pense a tout de même droit et que je suis seul à pouvoir accomplir,
comme elle n’a pas l’air de réaliser totalement je lui demande si c’est peut-être un doute qu’elle aurait quant à mes possibilités, mes facultés de sculpteur et en définitive mon talent ? S tourne les talons et gagne la penderie, décroche son manteau,
Mouflet lui emboîte le pas,
–On pourrait y aller, toi et moi? il demande à sa mère agrippé toujours à ses maillots de bain,
tout à l’heure il a même déniché au fond de sa caisse à jouets des lunettes de plongée que S lui a offertes je ne sais quand, il a donc vraiment cru la partie gagnée, comment Mouflet a-t-il réussi – tout en devinant que d’une façon ou d’une autre nous n’irions pas – à se persuader qu’en fin de compte nous irions quand même, quel tour de force ! Je l’admire, avec ses lunettes de plongée et son increvable espoir,
son espoir plein le corps,
– Maman a besoin d’être seule, répond S sans se retourner,
infinie désillusion dans les yeux de notre fils,
– Ce n’est pas ta faute, elle ajoute encore – aurait-elle dans la voix comme un étranglement,
je prends alors ma femme par les épaules ;
– Quand j’aurai gagné le Prix tout va changer,
– Qu’est-ce que tu dis ? Ses yeux se font effarés, furieux, elle se dégage, enfile son manteau rajuste sa chevelure avec une rage froide et franchit le seuil – claquement de porte, crénomdidiou elle nous plante là et c’est Moi l’égoïste !
Quel mot de pute, me dis-je encore aveuglé de colère,
– Papa?
– Quoi?
– Pourquoi tu dois gagner le Prix ?
–TU VAS ME FOUTRE LA PAIX, OUI! je hurle et décampe.
Tournant dans la chambre consacrée comme à l’intérieur d’une cage je m’arrache les cheveux,
de toute façon maintenant je ne peux plus sculpter,
dans l’état où je suis, impossible,
UN ÉGOÏSTE, MOI ! C’est mal me connaître, franchement plus j’y pense et plus le mot me semble calomnieux car d’abord je suis parfaitement capable de m’intéresser aux autres et à leurs petites activités leurs petits problèmes, oui parfaitement capable de m’intéresser à toutes ces futilités qui font la vie des autres, alors non et renon une telle atteinte, une infamie pareille S n’en avait pas le droit,
– Je vais te montrer, Moi, le type à l’écoute, le père aimant que je suis en réalité et je dis à S de bien regarder son homme, elle va voir ce qu’elle va voir,
me revoilà dans le couloir d’où j’aperçois Mouflet jouant à un truc, un machin en solitaire avec ses petites voitures et les bruits qui vont avec, me faisant tout doux je toque à la porte entrouverte ;
– Je peux entrer,
comme il ne répond pas je vais jusqu’à lui,
– J’ai une idée : on va jouer tous les deux, ça marche ?
À me tenir là aux côtés de Mouflet, à lui proposer un moment de jeu le sourire me vient,
alors comme ça je suis un égoïste, je demande en embrassant mon fils sur le sommet du crâne et hop! Je suis si content que je gagne le centre de la moquette y esquisser un pas de danse, la vie ce n’est pas si compliqué, on en fait toute une histoire alors qu’il suffit de consacrer un peu de Temps à ses mouflets, et à nouveau je me tourne vers S en pensée et lui dis de regarder cet homme, son homme qui s’est mis carrément à aimer le présent, elle se réjouit, m’admire,
me frottant les mains j’esquisse encore mon petit pas de danse,
– Tu viens ? Pour l’appeler je claque de la langue, viens donc jouer,
et j’attends un petit quart de seconde, il en met du temps à réagir,
– Tu m’entends, je dis,
j’ai l’impatience qui guette; je ne voudrais pas perdre
une goutte de ce présent que je me suis mis à aimer, Mouflet se retourne, cet imbécile exprime maintenant de l’hostilité,
– Ce n’est pas grave, me dis-je avec mansuétude, voilà ce qu’on va faire : je vais t’aider à comprendre que mon jeu est plus intéressant que le tien, tout simplement. D’accord ? Et j’évoque un hôpital, on était aux urgences, j’ai reçu des blessures par balles et je me vide de mon sang, j’ai besoin très vite d’un paradrap par là-dessus – je prononce à sa manière pour gagner ses faveurs mais Mouflet fait non de la tête, bordel, ce n’est quand même pas un mouflet dont les années se comptent d’une seule main qui va me tenir tête ni se mettre en travers de ma bonne conversion, je l’attrape sous les aisselles pour l’élever dans les airs – qui est le plus fort hein qui est le plus fort quand l’un peut soulever aisément le corps de l’autre à travers la stratosphère – et je le plante sur la moquette, le maintenant d’une main et lui collant de l’autre des bouts de pansements. Pourvu que ça prenne, mais Mouflet au lieu de s’amuser me dit que d’abord on dit « sparadrap » et non « paradrap » puis il crie de le lâcher, il se débat pour retourner à ses voitures, je ne peux quand même pas le ligoter avec du pansement adhésif pour le forcer à prendre du plaisir à notre jeu,
si tu n’as pas l’intelligence de profiter du père pendant qu’il est présent, aimant et plein d’imagination, je grogne dans le for intérieur à l’encontre de ce petit con de Mouflet qui est pourtant mon fils,
– Tant pis pour toi.
Translation - Spanish El Premio
(fragmento)
Antoinette Rychner
traducción de Hugo Labravo
Es sábado y Chamaco declara que le encantaría ir a la alberca. De dónde le vendrá semejante idea; ya sacó los trajes de baño de la bolsa en la que los tenemos todos revueltos,
¡ni hablar, Yo no me voy a ir a meter semidesnudo a esa agua, si la gente toda esa gente viera la diferencia entre mi abdomen y el suyo!
S viene hacia mí,
—Llévalo, dice,
—No, digo y la rodeo, me le escapo pero me persigue. Si es mi ombligo lo que me preocupa no tengo más que ponerle un parche impermeable, así a lo mucho pareceré un fulano que tuvo una operación dermatológica benigna y que aprovecha la tarde del sábado para acompañar a su hijo a la alberca,
—Haz un esfuerzo, añade,
y entre S que quiere hacerme capitular y Chamaco que me recontrahostiga con su cargamento de trajes de baño el camino se pone difícil, de pronto mi hijo me pesca la pierna y se aferra, me veo acorralado, S me lanza dos toallas y una maleta, Chamaco patalea loco de alegría. Retenido por mi hijo que grita vamos, qué bien, vamos ya estoy en la entrada cuando me planto,
no y no, no me voy a dejar,
¡perder mi Tiempo en la alberca! Cuando debería sentarme en mi tapete de escultura y atacar mi gran Obra, tengo mucha tela que cortar, sí mucho que esculpir si quiero lograr algún día un Jopf digno de rivalizar con X,
—¿Qué pasa? pregunta S,
—No puedo ir,
—¿Cómo que no? ¡Pero si no se va a ver nada con el parche! Te puse el paquete en la maleta,
—Te digo que no puedo,
—Llévalo, gruñe S, sus ondas bajísimas me rozan,
—Tengo que esculpir, tener calma para esculpir, pensar en mí, en lo que tiene que formarse ahí, Yo no puedo ocuparme de Chamaco ahora,
—¿No puedes dedicarle medio día a tu hijo?
—Déjame en paz un segundo, con tus pordiosantas exigencias de jefa de familia, carajo,
entonces S me lanza una andanada de palabras a la cabeza,
¡es el colmo! Tener que oír eso cuando ella trabaja como loca, no tendría también derecho a unas horas para hacer lo que le plazca, está gritando, sopla fuerte el viento, ahí vamos otra vez, viento del suroeste, el más violento. Sólo en S estoy al abrigo de S, me cruza por la mente mientras la que llamo mi mujer me golpea la cara con sus salpicaduras atronadoras,
se proyectan plétoras de rencor espumoso e irrespirable, es todo su cuerpo el que habla, profundamente negro y encrespado retumba el oleaje: como si ella no se sacrificara ya bastante y además, QUIÉN lo lleva a la escuela, le prepara la comida en la noche, QUIÉN lo mete a la cama y lo entretiene el fin de semana, fulmina, tan desatada ahora que ni siquiera la presencia de Chamaco parece molestarle ni impedir que venga a romper con todo su implacable furor contra nosotros, entre menos me muevo más violencia insufla a las olas que arroja contra mi zócalo, recibo en la jeta una ráfaga demente, hago como que me paso la mano por el pelo y oprimo discretamente el switch de mi prótesis auditiva, de inmediato reconfortante silencio, Chamaco por su parte sigue zarandeado: el pobre no tiene medio alguno de aislarse de los bramidos y de nuevo aferrado a mis piernas agarra los trajes de baño que apretó contra su vientre como testigos irreductibles de un orden familiar, nos quedamos así: Yo parado, nuestro hijo a mis pies asediado en todos sentidos por la marejada pero aguantando, S asaltándonos, la cosa parece durar tres días y tres noches. A través de todo lo que en el pasillo se convirtió en niebla de S intento distinguir los rasgos de la que amo cuando noto ese algo punzante que destella con maldad en la cresta de sus frases: es una palabra increíble, realmente insoportable, traidora como una hoja de cuchillo que emerge de la espuma,
espoleado reenciendo mi aparato; ¿habrá empleado en serio esa palabra que entreví, esta vez S la saca abiertamente de las profundidades en las que la afilaba, es un adjetivo y dice EGOÍSTA,
¡pordiosanto! Lo dijo,
¡así que Yo soy egoísta. Yo!
Ésta sí que es buena,
Yo,
Yo soy el egoísta cuando justo lo que intento es lograr un Jopf consagrado a colmar a la humanidad entera,
noche y día busco, esforzándome por comprender cómo hacen los grandes escultores y por qué no logro acortar la distancia entre la gran escultura y la mía, acortarla de una maldita vez a cero, sí sin descanso reflexiono sobre la mejor manera de lograr ese Jopf supremo,
y le pregunto a S si se da cuenta de que lo sacrifico todo para lograrlo, si se percata de que quizá esté a dos pelos de encontrar,
¡exacto! En el mismo instante en el que me pide que vaya a la alberca con Chamaco en nombre de no sé qué deber paterno,
¿no se da cuenta, pregunto con la voz aguda hasta trastornarme el aparato, no se percata de que al hacer eso quizá esté dañando a la humanidad entera, sí privándola del gran Jopf al que si lo pensamos bien la humanidad tiene derecho a fin de cuentas y que Yo soy el único que puede lograr,
como no parece percatarse por completo le pregunto si quizás duda de mis posibilidades, de mis facultades de escultor y en definitiva de mi talento?
S me da la espalda y alcanza el perchero, descuelga su abrigo,
Chamaco le pisa los talones,
—¿Podríamos ir tú y yo? le pregunta a su madre aferrado aún a sus trajes de baño,
hace un instante hasta desenterró del fondo de su caja de juguetes los gogles que S le regaló no sé cuándo, así que de verdad creyó ganada la partida, cómo logró Chamaco —a la vez que adivinaba que de una u otra forma no iríamos— persuadirse de que a fin de cuentas sí,
¡qué proeza! Lo admiro, con sus gogles y su infatigable esperanza,
su esperanza desbordante,
—Mamá necesita estar sola, responde S sin volverse,
infinita desilusión en los ojos de nuestro hijo,
—No es tu culpa, añade S aún, ¿tendrá en la voz como un estrangulamiento,
entonces tomo a mi mujer por los hombros:
—Cuando haya ganado el Premio todo va a cambiar,
—¿Qué dices? Sus ojos están estupefactos, furiosos,
se suelta, se pone el abrigo se arregla el cabello con ira fría y cruza el umbral: chasquido de puerta, ¡pordiosantísimo nos deja aquí plantados y Yo soy el egoísta!
Pinche palabrita, me digo aún ciego de cólera,
—¿Papá?
—¿Qué?
—¿Por qué tienes que ganar el Premio?
—¡QUE ME DEJES EN PAZ, CARAJO! grito y me largo.
Dando vueltas por el cuarto consagrado como por el interior de una jaula me meso los cabellos,
de todas formas ahora ya no puedo esculpir,
en el estado en el que estoy, imposible,
¡UN EGOÍSTA, YO! Es conocerme mal, honestamente entre más lo pienso más me parece calumniosa la palabra porque en primer lugar soy perfectamente capaz de interesarme por los demás, por sus asuntitos sus problemitas, sí perfectamente capaz de interesarme por todas esas futilidades que conforman las vidas ajenas, así que no y renó a tal afrenta, tremenda infamia S no tenía derecho,
—Te lo voy a demostrar, Yo, el que escucha, el padre cariñoso que soy en realidad y le digo a S que mire bien a su hombre, que va a ver lo que es bueno,
heme aquí de nuevo en el pasillo desde donde percibo a Chamaco jugando a algo, tonteando ahí solo con sus cochecitos y los ruidos que los acompañan, lo más suave posible toco la puerta entreabierta:
—¿Puedo entrar,
como no responde voy hasta él,
—Tengo una idea: vamos a jugar los dos, ¿te parece?
Al quedarme ahí junto a Chamaco, al proponerle un momento de juego me viene una sonrisa,
y bueno así que soy egoísta, pregunto mientras beso a mi hijo en la cima del cráneo y ¡zas! Estoy tan contento que llego al centro de la alfombra y esbozo un pasito de baile, la vida no es tan complicada, nos armamos todo un cuento y basta con dedicarles un poco de Tiempo a nuestros chamacos, y otra vez me vuelvo hacia S en pensamiento y le digo que mire a este hombre, a su hombre que se puso a amar el presente con franqueza, ella se regocija, me admira,
frotándome las manos esbozo de nuevo mi pasito de baile,
—¿Vienes? Para llamarlo chasqueo la lengua, ven a jugar, pues,
y espero un cuartito de segundo, tarda en reaccionar,
—¿Me oyes, le digo,
tengo la impaciencia al acecho: no querría perderme ni una gota de este presente que me puse a amar,
Chamaco se voltea, este imbécil ahora expresa hostilidad,
—No pasa nada, me digo con mansedumbre, esto es lo que vamos a hacer: te voy a ayudar a entender que mi juego es más interesante que el tuyo, así de simple. ¿De acuerdo? Y evoco un hospital, estábamos en urgencias, recibí heridas de bala y me vacío de sangre, me urge una cudita ahí encima; pronuncio como él para ganarme sus favores pero Chamaco dice que no con la cabeza,
puta, no va a ser un chamaco cuyos años se cuentan con una sola mano quien me va a plantar cara e interponerse en mi conversión, lo agarro por las axilas para elevarlo por los aires —¿quién es el más fuerte eh quién es el más fuerte cuando uno puede llevar tan fácil el cuerpo del otro hasta la estratósfera— y lo planto sobre la alfombra, lo retengo con una mano y le pego trozos de parches con la otra. Con tal de que funcione, pero Chamaco en vez de divertirse me dice que en primer lugar se dice "curita" y no "cudita" y luego grita que lo deje, lucha por regresar a sus cochecitos, no puedo ni siquiera atarlo con parches adhesivos para forzarlo a disfrutar de nuestro juego,
si no eres tan listo como para aprovechar al padre mientras está presente, cariñoso y lleno de imaginación, gruño en mi fuero interno contra ese pendejito de Chamaco que sin embargo es mi hijo,
—Peor para ti.
English to Spanish: The Chef and El Chapo / El chef y el Chapo General field: Art/Literary Detailed field: Poetry & Literature
Source text - English The Chef and El Chapo
(from Mexico)
Josh Barkan
How the hell “El Chapo” Guzmán chose my restaurant to come into, I’ll never know. It was just like the stunt he’s done in a few other cities— Nuevo León and Culiacán. Guzmán—“Shorty”—it was him, with all his narco clothing. He had on a baseball cap with some of that digitalized camouflage the U.S. Army invented for Iraq and a beige, down parka. It was one of those cold days in June, after the rainy season has started, and the most badass narco in the country must have felt just a touch of a chill. Crazy! In my restaurant. With fifteen bodyguards swarming around him. The guards came in first. They all had AK-47s, swinging in their arms. They came in fast and polite, rushing past the maître d'. The leader of the guards, a tall guy with a neatly trimmed, thin mustache and a diamond earring, swooped into the center of the dining room and yelled out, “The Boss will be coming soon. Everyone give us your purses and cell phones and continue with your meal. Nobody leaves before The Boss is done. If you cooperate, everything will be fine. You’ll get your purses and phones returned when The Boss is done. Leave your check. The Boss will pay for your meal.”
I knew Shorty was short, of course, but when he came in, it was surprising to see just how small the biggest drug kingpin was. He walked in quickly, like he knew where he was going. He turned to the first table, to the left, and introduced himself. He removed his cap and said in polite Spanish, “Hello, my name is El Chapo Guzmán. Nice to meet you.” He smiled and extended his hand to shake with one of the customers, an old man in a blue blazer who, fortunately, had the presence of mind to shake back. The customer looked like he’d just seen a ghost.
Guzmán went from table to table shaking hands like a politician asking for votes of approval. But the way he smiled, with a permanent grin and his eyes a little too focused on the clients, he seemed to be saying: You will like me! I’m not so fucking bad, right? After he reached the last table, he chuckled, cracking himself up. He was the most badass jokester in the world. He was the biggest gentleman, extending his hand of courtesy to every diner, after he’d killed hundreds.
Every day, I drive from the neighborhood of Santa Fe, in Mexico City, to the restaurant, and I pass guys selling tabloid newspapers in the morning. They run up and down the street, at the stoplights, trying to find clients, waving papers in the air, and the covers always have a narco like Guzmán with some gory detail like the bodies El Chapo dissolved in acid on a farm after he got pissed off at some other narcos, or like the photos of headless and handless bodies dumped in the middle of the streets of Veracruz. El Chapo killed the son of his brother-in-law. He’s fifty-five and head of the Sinaloa Cartel, and he’s one smart narco, because he not only escaped from prison—with the help of dozens of people he bought off, pushed out of a maximum security prison in a laundry cart—he’s managed to live to the age of fifty-five when most narcos never make it even close to being a grandpa.
Everyone in Mexico knows about him: how he married yet another young woman, some beauty queen, and how she had twins in a hospital in Los Angeles. How the guy controls all the cocaine, pot, and most of the meth and heroin that’s going into the U.S. I’ve only been in Mexico two years, building the restaurant up, but anyone who’s spent time down here knows the names of all these narcos like they’re the heroes and devils of the soap operas that are on all day in every housewife’s home and in every cantina.
So it didn’t take a genius to know the guy who’d just walked into my restaurant was capable of killing me and every one of my clients, and I was the head chef.
El Chapo asked to be escorted to a private room, in back, where we sometimes have lunches for important business people. My restaurant is in the neighborhood of Polanco, on the border with the most expensive neighborhood of Las Lomas, where all the international banks are located. The food in my restaurant is a mix of French with new American cuisine—meaning anything is OK, fusion with Asian touches, wasabi with bourbon crab, pork with chanterelle mushrooms in a ginger cream sauce with Beluga caviar sprinkled on top, arugula salad with truffle shavings and Cointreau sauce.
I wake up early in the morning and go to the San Juan market, in the center of Mexico City, to buy the freshest produce I can find. The market looks typical, at first, in a wide concrete warehouse, but the stalls are full of the latest vegetables trucked in pickups from small farmers, and there are even a few Korean stands where you can find Asian vegetables that are less common in Mexico City. Fusion cooking has been the rage in the U.S. for thirty years, but in Mexico it’s a new thing, so I’ve received more attention than a comparable chef would get in the U.S. That’s one of the reasons I came to Mexico. A friend of mine, who was living in Mexico, came into a restaurant where I was the head chef in Pittsburgh, he tasted some cured duck breast I was preserving in the cellar of the restaurant, he slurped up the homemade vinegars we were using in the salad dressings and to pickle baby carrots and peas, and he told me I could be an instant hit in Mexico City.
My body is covered with tattoos, with bright oranges and blues swirling in sci-fi flames up my legs and arms, and the thought of going to somewhere new, out of the U.S., appealed to me. I had already done the “successful chef” thing in the U.S. I found myself staying after work, with adoring clients who had watched too many episodes of Iron Chef, who thought I could throw knives in the air and prepare delicious meals in half an hour or less. The reality is, it takes time to make good food. Those shows are bunk. It takes hours of planning and experimenting. It was nice to ride the wave of the food obsession in the U.S., but I wanted to see if I could go somewhere out of my comfort zone, somewhere where food was not synonymous with pornography, where people still loved the food for how it tasted and not for what it said about them. So I jumped at the chance to open the new restaurant in Mexico City.
I needed clients with money to do the kind of food I wanted. But I was looking for clients who needed their palettes awakened, who hadn’t already read about everything in some glossy magazine. I was looking for new markets to hunt down ingredients, for new adventures.
El Chapo was led into the back room, and he sent one of his guards to summon me. If it was adventure I’d been looking for, ironically I was going to get more of it than I’d bargained for.
There’s a fine, leather bench along the walls of the back room, and El Chapo was perched on the bench, leaning back, his legs so short I had the sense he was swinging his feet beneath the table when I came in to meet him. A guard blocked the door, to the left, to the main dining room. Another stood pointing an AK-47 my way. El Chapo sat, alone, waiting to speak to me.
“Sit down,” he said. He spoke in Spanish.
I sat in front of him. He looked me over and then spat on the polished wood top of the table.
“What kind of chef’s costume is that?” he said. “Don’t you have any self-respect? I thought you were supposed to be the latest, hot chef in this town. Fucking Mexico City. Everyone thinks they’re so fucking important in this city. They don’t know anything.”
I never wear a white chef’s hat. That seems ridiculously pretentious to me. I usually have on some T-shirt with a retro rock band that I like. I tend to wear bicycle riding pants and clogs in the kitchen, under my apron. I like to ride, whenever I get a little bit of time, and I tend to wear a bicycle cap or a baseball cap with some heavy metal logo. I had on a baseball cap, with the letters AC/DC on the black front. The truth is, El Chapo and I looked a little similar, each in our baseball cap.
“What kind of outfit do you want me to wear?” I asked, politely.
“Oh, have some self-respect, man. If this is the getup you have to make yourself feel important then don’t try to change what you do for me. But you look like some kind of wannabe athlete, not a chef. Everyone wants to be something other than what they are. Politicians pretend to be saints. Crooks act like they love their wives. I would have thought a chef was something different . . . But I see you’re a phony, just like all the rest.”
“I’ll try to do my best,” I said.
This was going to be harder than I thought. I knew that if El Chapo Guzmán was coming into my restaurant, he was probably doing it for PR, to let everyone in the city know this was his territory, that he could come and go at will, that they could have a five million dollar bounty on his head and that he could make a mockery of every counter-narco cop in the country. If he could come into a fancy restaurant and pay for everyone in broad daylight, then it would be enough to strike terror into every last person in the city. I had heard this was the effect of his stunts like this in other cities. He seemed like a god who could come and go as he pleased, invulnerable to any human boundaries. But if he was coming into my restaurant, in particular, I guessed it wasn’t just to make a statement. If he was coming into my, specific, joint it was to see if the food was any good. My job then, like any great chef, was to be a magician. A chef who’s truly great sits a person down at a table, makes them wait longer than they want until they’re beginning to salivate—to be a little cranky, to doubt the abilities of the kitchen—and then comes out with plate after plate of unexpected wonders, with flavor combinations that pop and surprise, in perfect ecstasy, until the patron willingly pulls out their wallet, pays much more than they think they should, but without any regret, with a clamoring, in fact, for the next opportunity to eat more of the food. And all the while, the chef has to come up with just a few dishes on the menu that will please everyone. Each person eating thinks the magic has been made just for them, but it’s been made for the eighty to a hundred clients of the day.
Reluctance, I was used to. Someone who was already saying I looked like a pansy was another thing. It was going to take more than the usual tricks to win El Chapo over. It didn’t seem like he was the kind who would want to kill me if I failed to charm him, but it was always an option.
“Would you like something from the menu, today?” I asked El Chapo. I used reverse psychology. I knew if I asked him, this way, he would say he wanted something made just for him.
“Do I look like the kind of guy who eats what all the other pigs out there are eating?” El Chapo said. He pointed to the door to the main dining room. Normally, there’s a hum of patrons talking, eating, ordering fine wines and privately licking their knives, even though that’s gauche. You can tell how much your patrons like the food by how much sauce they leave on their plates. I always inspect the plates as they come in to the kitchen. Where there are marks where people have been sopping up the sauce with bread, I take note and try to make those sauces more frequently, though you always have to try something new.
There was barely a sound from the other side of the door to the dining room.
“Something special, just for you, then?” I said.
“Do you know how I became the jefe?” El Chapo said. “It wasn’t just killing people. Anyone can kill people. Anyone can be the baddest badass around. That will get you about twenty percent of what you need to be the capo.” He leaned in closer to me, as if he was about to give me the secret key to the universe. “What made me the jefe was coming up with a better plan. What made me the jefe was someone else telling me what I had to do, and me coming back to them with something better than what they asked for. You want fifteen tons of the product in Chicago, by Monday? OK, I’ll get it there. But I’m also going to build a tunnel under the border so we can ship over 300 tons next week. And I’m going to ship two kinds of the product on the same planes into LA. Those idiots. They were just shipping pot on the planes, when they could have been shipping coke.” He looked under the table, as if he wanted to be sure there were no bugs in the restaurant recording what he was saying.
“It’s making do with less to make more,” he said. “So here’s what I want you to do. I want you to give me something that tastes so good I almost cum in my pants, that makes me and my compadres slap you on the back and give you an extra million dollar tip for cooking so well. And I want you to do that without salt, without pepper, and with no more than two ingredients. And if you can do that, then I’m serious. You’re going to get some unexpected tip. And if you can’t . . .” He gave his chuckle again, the same jokester laugh he’d given to the patrons, outside, when he’d introduced himself to them, the great El Chapo shaking their hands. “If you can’t,” he put his right hand up to his head in the shape of a pistol, cocked his thumb, pointed into his ear, and released. “Pow!” he said, and he started laughing.
I came down to Mexico City with my wife. We have a four-year-old son, and one of the pleasures of Mexico City has been seeing how kid friendly, how kid obsessed, the place is. Mexicans love their kids more than just about any place I’ve ever been. There’s a big park in Polanco, not too far from my restaurant, called Chapultepec, and on Sundays I walk with my wife and son, Jimmy, through the park. I leave the cooking up to the sous chefs on Sunday. I close the restaurant on Monday. It was because of Jimmy that I opened a gourmet hot dog restaurant in Pittsburgh, before moving down to Mexico City. He loves hot dogs. He takes a dog in both fists and shoves it in. There’s something primal about the way kids eat food, shoving the good things into their mouths, tossing what they don’t like onto the floor. Behind the hidden flavor sophistication in a fine restaurant I want the patrons to feel that primal energy, to feel like they’re pushing food in and tossing it out on the floor, all as they constrain themselves to holding a fork delicately in front of their mouth and then popping it in.
I like to watch the patrons eat like animals. I like to see them roll their eyes upward in delight, just as Jimmy does when he eats a hot dog with mustard and all the fixings.
A couple days before El Chapo came into the restaurant, Jimmy was in Chapultepec Park, next to one of the big, artificial lakes where the fountains spout water into the air, and he dashed away from my wife and clambered over the lip of the stone border around the water before I could grab him. He went straight into the water. I thought he could drown, even though the water is no more than a couple feet deep. I had my riding pants on, since I’d gone into the restaurant earlier in the day, to check up on how everything was going. (Sundays are a day off, but sometimes I pop in, unexpectedly, to make sure everything is keeping up to standards.) With all my clothes on and shoes, I jumped straight over the lip of the lake into the water and grabbed Jimmy, and threw him up into the air, out of the water. “Never do that again, Jimmy,” I said. He’d scared the living daylights out of me and my wife. Jimmy thought the whole thing was hilarious. He laughed and spit water out of his mouth, into my eyes. He had no sense of the danger he was in.
So this wasn’t about me, anymore, I realized, as I went back into the kitchen to cook for El Chapo. This was about me and my wife and Jimmy and all the patrons out in the restaurant. Going to a restaurant is putting trust in the chef. A chef is meant more than to delight. He’s meant to block out the pressures of the world, for a few minutes. For a couple hours, the patron sits at the table, with a nice white tablecloth, and they’re allowed to forget about the outside world, to forget about their business deal going sour or their dying grandmother, or the problem they’re having with their spouse. Food can be like an amulet, at its best, something that wards off evil like a magic shaman. I could feel the weight of the magic that I needed to perform as I went into the kitchen.
It may sound crazy, but people like to eat what they are. If they have voracious habits they can’t change, they like sweet foods. If they are tight with their money, they prefer to eat bread and mashed potatoes. If they are flamboyant they like elaborately thin vegetables, fried and piled up high like a fancy hat. We are all cannibals, eating ourselves, eating the secrets we have within. There’s a reason the pedophile has poor dental work, teeth that have eaten too many sweets.
I went to the main meat fridge in the kitchen, and I started to pull out things that I thought El Chapo might like. El Chapo was a short bull. He was an animal. He was dark and earthy. He snorted when he spoke. Beef, alone, wouldn’t be enough to get his attention. I needed something darker. I thought of some wild boar I had in the fridge, some elk or venison. The boar meat might be close, but the elk and venison were too delicate. If I could have found a slab of water buffalo, that would have been about right. I ate a piece of cured water buffalo meat, once, in a restaurant in Sri Lanka, and it tasted as black as the thick skin on the animal.
And then I realized, only one thing would make El Chapo absolutely happy. Human flesh. I knew human flesh would do it. But I couldn’t give him what he wanted unless I could cut that flesh off of myself, to save the life of me and the other patrons outside, waiting to see if they would make it to another day.
I found a block of Wagyu beef and took it out of the fridge. I sliced it in thin, delicate shavings and then piled the shavings up on six different plates, one for El Chapo and for some of his henchmen. The first ingredient would be the beef. The second would be human blood. I took one of the sharp knives off the wall of cutting utensils and cut my thumb. I squeezed drops of blood onto the beef, letting the crimson color sink into the thin wafers of the beef. The plates looked colorful and there were only two ingredients. I made the plate for El Chapo bigger than the rest, to fit his big ego. I was about to tell the waiters to bring the dishes out, but then I stopped, for a second, and tasted the meat. The ingredients were wrong. The dish was close but not quite right. There was a bitterness, a tough saltiness to my blood that wasn’t quite perfect, as if the totality of my experiences in life came out in the flavor of the blood, and I realized normal blood wouldn’t be enough.
El Chapo had eaten everything. He had eaten, I guessed, in the finest restaurants of Vegas and in London, Tokyo and Paris. His empire was global. I knew he was a billionaire. This dish had to be unlike anything he had ever eaten in any of those fine restaurants. But normal blood wouldn’t do. I thought of the baby piglets, lambs, and veal that were the staples of every great restaurant in Europe. It was precisely the tenderness and innocence of those animals, the very thing that made vegetarians cringe at such dishes, which made meat eaters relish such food. Like old people rubbing on creams to remove their wrinkles, the restaurant patron craves baby carrots, the youngest peas, and other new-grown shoots and lettuces to pass across their tongue before they are chewed and ingested. The desire of someone like El Chapo—who had devoured young women like his wife and who dressed like a teenage hip-hop star—to avoid his true age, was strong. He needed to dominate all the people around him, like a dirty old man who preys on young girls. So I knew, suddenly, that I needed the blood of a kid.
I went out the door and into the main dining room. There were a dozen of El Chapo’s guards there, watching the patrons eat. Most of their plates were empty, and they were waiting for El Chapo to finish his meal so they could go. When I came into the dining room, I heard a few gasps from some of the clients and I saw an older woman start to cry. I had no idea how bloody my apron looked. I saw a young girl with two long pigtails running down the back of her hand-knit blue sweater. Her mother was holding her tight, by her side, telling her, gently, not to be worried. I came up to the mother, well done up with makeup, who looked like she went to the spa once a week. I had to convince her to give up her daughter.
“My son’s name is Jimmy,” I said. “He looks about the age of your daughter. Please trust me if I tell you I need your daughter to come into the kitchen for a second.”
“Why?” the mother asked. She looked tortured, like she was in the middle of a bank robbery and I’d just become one of the bank robbers.
“There will be time to explain, later,” I said, in as calm a voice as I could manage. I tried to be commanding. A command would be the only way to get the mother to relinquish her daughter. I said in a soft, but firm and commanding voice, “I need your daughter to come back to the kitchen with me.”
“Only if I come, too,” the mother said.
So I told her all right, she could come, too. The guards of El Chapo told me to hurry up. “What are you doing wasting time?” the head guard, with the diamond in his ear, said. “Get in the kitchen and give The Boss his meal. He’s hungry. He’s been waiting for you.”
I went back into the kitchen with the daughter and her mother. I stood in front of the plates of Wagyu beef, growing moister and plumper as they absorbed the blood.
I put my thumb up to the face of the mother, where I had the slice from the knife I had made before. The wound was pink and the blood was sticky. “You see this?” I said to the mother. “I need to do the same to your daughter.”
She looked at me like I was a crazy terrorist. She tried to pull the knife out of my hand. I had a choice: Give in, let the girl go, admit that I might be crazy, a Dr. Frankenstein in the kitchen, admit that the whole thing was an overreaction on my part. But I have learned, in life, that you have to go with your gut. I didn’t think, I just took action. I put my hand up against the mother’s mouth and made her stay quiet. I grabbed one of the dishtowels and stuck it into her mouth. Her eyes pleaded with me not to do anything to her daughter. I picked up the knife again, I pulled up the hand of the child and cut her thumb, deeper than I would have liked in the heat of the moment, and blood came pulsing out of her thumb. I lifted her high into the air, with her pigtails flailing behind as she cried out for her mother, who was trying to yell, and I squeezed the blood of her hand onto El Chapo’s plate.
The waiters looked at me like I was insane, but the rule in a fine restaurant is to never question what the head chef demands. They brought the food out to El Chapo, and I made sure they brought the plate with the young girl’s blood, specifically, to him.
I followed out a few minutes later, and I could see El Chapo licking his thumb, picking up the plate to get more of the sauce on his lips and mouth.
“There are only two ingredients in the dish,” I told El Chapo.
“What is it? It’s fucking good. It’s fucking delicious,” he told me. “The others agree. I’ve eaten all over the world, and I’ve never eaten anything this tasty.”
“It’s Wagyu beef with human blood,” I told him. “The blood is mine.” I held up my thumb to prove I wasn’t lying. There was the cut, irritated and sticky with drying blood. I didn’t mention the girl. If El Chapo knew, he might develop a fetish for young blood. He might look for her in the main dining room and take her away. He might rape her. There was no telling what kind of habits he could develop. I’ve read, from survivors of airplane crashes, that once the taste of human flesh is tried, once the taboo is broken, it’s hard to go back.
“Son of a bitch,” El Chapo said. “You think I’m an animal. Some kind of cannibal.” He spat on the table with venom, like a rattlesnake. I couldn’t tell if he was going to pull out a gun and shoot me, or not.
“I don’t think anything,” I said, submissively.
“You people in the ‘normal world,’ you know nothing about who I really am,” El Chapo said. “A cannibal! Nothing could be more ridiculous.” He picked up his plate and held it in front of his face, looking into a mirror. He threw the plate against the wall and the white china, with blood, broke into pieces.
“But I never lie,” he said. “Even if someone attempts to trick me. I’m the most honest person you’ll find in all of Mexico. Come here!” I approached, as commanded. He took my thumb and squeezed my wound until I cried out, hoping my finger wouldn’t burst. New blood came forth from the thumb. “You should be happy just to keep your life,” El Chapo said, looking me straight in the eyes, letting me know he could kill me every bit as easily as he’d tossed the plate. “But I challenged you, and you gave me something with two ingredients, and it’s the best thing I have ever tasted.”
He ordered one of his guards to bring me my tip. He pulled out a couple thick piles of hundred dollar bills, from a brown briefcase, and left the money on the table. He put my thumb on the money, until some of the blood seeped into the face of Ben Franklin on the bills. “Now you are guilty of entering the world of blood, too,” he said.
He stood up, quickly, and walked into the main dining room. The girl was back with her mother, sitting at their table, the mother still in tears. I prayed El Chapo wouldn’t discover she’d been involved with the meal. I hoped he wouldn’t see the girl’s thumb was just like mine.
El Chapo looked around the room and saw the girl, next to her crying mother. He stood in the middle of the patrons. “What’s wrong, little girl?” he said to all the customers. He walked up to the girl. “Didn’t you like your meal? Please finish eating, everyone. I hope you’ve seen the great El Chapo isn’t such a bastard, after all. Please enjoy your meal. It’s compliments of me and my associates.” He waved his hands wide in appreciation to his guards and bowed to them.
The mother held her daughter, hiding the girl’s face from the “great” El Chapo, and he left with his hands raised in the air like a boxer accepting applause after winning another fight, though the room was silent. The guards returned everyone’s purses and cell phones and then disappeared.
Two months after El Chapo came into my restaurant, I went with Jimmy to the Museum of Anthropology, in Polanco, not far from where I work. The museum is enormous, with a courtyard where Jimmy can run around, so I like to take him there when I can. At the far end of the museum, like a magnet drawing all the visitors forward, there are the rooms with the remains of the Aztec empire—high stone temples covered in alabaster, which reached up to the broad sky at the center of the ancient city of Tenochtitlan in the middle of what is today Mexico City. The halls with Aztec art are filled with clay statues, and one is of a god that looks like a robot, square with big, round eyes. This is Tlaloc, the god of rain and thunder. He controlled the water, necessary for the corn to grow. There are dozens of gods the Aztecs prayed to, and at the top of their pyramids they sacrificed thousands of people to keep the gods satisfied.
Jimmy ran ahead of me in the Aztec galleries, past stone knives with small eyes made of turquoise that the Aztecs used to cut out the hearts of the sacrificed people. Young victims were always considered the most worthwhile for placating the gods. They had more potential energy for the rest of their lives stored within, so they were believed to be the most valuable offerings.
For two weeks, I hadn’t been sleeping well. I didn’t know what to do with the money El Chapo had left me as my tip. I kept thinking about what he’d said to me, that now I was guilty, too. My wife had told me I should be practical and use the money to keep building up the restaurant, or to put it into the college fund for Jimmy. She told me I would be turning bad money into good, taking it from the drug dealers and making it into something positive. She told me I should be proud I’d saved everyone in the restaurant, that day. But whenever I looked at the money, and thought about the possessed way I’d lifted the girl to put her blood on the beef to give to El Chapo, I wasn’t so sure I was a hero. It wasn’t just that I’d tortured her mother and cut the girl’s finger; I was playing with black chef magic, thinking I could outsmart El Chapo. What if he’d reacted differently to my dish? What if he’d reacted in anger and had killed me, or more people? I was just as guilty of giving in to my ego, of thinking I could control him, as El Chapo thought he could control the world.
“Come over here,” I told Jimmy. He was lost, wandering among the Aztec gods, and I had to call him a couple more times before he complied. I’d told his mother I wanted to go with Jimmy, alone, to the museum. Jimmy and I came to a stone pyramid altar, twenty feet high, which used to sit on top of one of the pyramids of Tenochtitlan. From my backpack, filled with snacks and a juice bottle for Jimmy, I pulled out a big envelope with the twenty thousand dollars El Chapo had given me. The envelope was new, but you could still see, faintly, the blood on some of the bills on the money within. “Take this envelope up to the top of the pyramid,” I told Jimmy. “Put it on the round stone.” I told him to go to the place where the Aztecs used to leave the sacrificed hearts. I looked around to make sure there were no guards coming. “Keep going! Put it up there,” I said to Jimmy. He placed the envelope just where I told him, on the stone altar. He made a face at me. He told me he didn’t want to come down. “It’s fun up here,” he said. I could hear the guard coming. I told Jimmy to hurry. I told him we had to go home.
Translation - Spanish El chef y el Chapo
(De Sangre, sudor y México)
Josh Barkan
traducción de Hugo López Araiza Bravo
Nunca voy a saber cómo rayos le hizo el Chapo Guzmán para escoger mi restaurante. Fue la misma jugada que ha hecho en otras ciudades, como Monterrey y Culiacán. Era él, Guzmán, con todo su atuendo de narco. Traía puesta una gorra de beisbol con el camuflaje pixelado que el ejército americano inventó para Irak y una chamarra beige. Era uno de esos días fríos de junio, cuando ya empezó la temporada de lluvias, y el narco más rudo del país debió haber sentido un poquito de frío. ¡Qué locura! En mi restaurante. Con quince guardaespaldas hormigueando a su alrededor. Los guardias entraron primero. Todos balanceaban sus AK-47 en los brazos. Entraron rápidos y amables, sin detenerse ante el maître. El líder de los guardias, un tipo alto de bigote delgado bien recortado y arete de diamante, se lanzó al centro de la sala y gritó:
—El Jefe va a venir pronto. Denos todos sus bolsas y celulares y sigan comiendo. Nadie sale antes de que termine el Jefe. Si cooperan, todo va a estar bien. Se les devolverán sus bolsas y teléfonos cuando termine el Jefe. Dejen su cuenta. El Jefe pagará su comida.
Sabía que el Chapo era chaparro, claro, pero cuando entró fue sorprendente ver qué tan pequeño era el capo más grande. Entró rápido, como si supiera a dónde iba. Se volvió hacia la primera mesa, a la izquierda, y se presentó. Se quitó la gorra y dijo con mucha cortesía: “Hola, me llamo el Chapo Guzmán. Encantado de conocerlo”. Sonrió y le ofreció la mano a uno de los clientes, un viejo de saco azul que, por fortuna, tuvo la sensatez de ofrecerla de vuelta. Parecía como si acabara de ver un fantasma.
Guzmán fue de mesa en mesa dando la mano, como político pidiendo votos de aprobación. Pero por su manera de sonreír, con una mueca permanente y los ojos fijos en los clientes, parecía estar diciendo: “¡Les voy a caer bien! No soy tan pinche malo, ¿verdad?”. Después de llegar a la última mesa, soltó una risita y luego una carcajada. Era el bromista más rudo del mundo. Era el caballero máximo, dándoles la mano cortésmente a todos los parroquianos, después de haber matado a cientos.
Yo manejo a diario de Santa Fe al restaurante y veo a los vendedores de periódicos por la mañana. Corren por la calle, en los semáforos, tratando de encontrar clientes, agitan sus periódicos en el aire, y la primera plana siempre trae a un narco como Guzmán y algún dato sangriento, como los cuerpos que el Chapo disolvió en ácido en un rancho cuando se enojó con otros narcos, o fotos de cuerpos sin cabeza ni manos tirados en las calles de Veracruz. El Chapo mató al hijo de su cuñado. Tiene 55 años, es la cabeza del Cártel de Sinaloa, y es un narco listo, no solo porque escapó de prisión —con ayuda de docenas de personas a las que sobornó para que lo sacaran de una cárcel de máxima seguridad en un carrito de lavandería—, sino porque ha logrado vivir hasta los 55, cuando la mayoría de los narcos ni siquiera se acercan a ser abuelos.
Todo mundo sabe de él en México: que se casó con una joven reina de belleza, que acaba de tener gemelos en un hospital de Los Ángeles. Que el tipo controla toda la cocaína, mota y la mayoría de la meta y heroína que entran a Estados Unidos. Yo solo llevo dos años en México, montando el restaurante, pero quien haya pasado tiempo acá se sabe los nombres de todos estos narcos como si fueran los héroes y demonios de las telenovelas que pasan todo el día en cada cantina y en el hogar de cada ama de casa.
Así que no tenía que ser un genio para saber que el tipo que acababa de entrar en mi restaurante era capaz de matarme a mí y a todos mis clientes, y yo era el chef principal.
El Chapo pidió que lo llevaran a una sala privada, atrás, donde a veces hay comidas para empresarios importantes. Mi restaurante está en Polanco, en la frontera con la colonia más cara de todas, Las Lomas, donde están los bancos internacionales. Mi comida es una mezcla de cocina francesa y nueva cocina estadounidense, lo que significa que se vale todo: fusión con toques asiáticos, wasabi con cangrejo al bourbon, cerdo con champiñones chaterelle en crema de jengibre y caviar de beluga espolvoreado, ensalada de arúgula con rodajas de trufa y salsa cointreau.
Diario me levanto temprano y voy al mercado de San Juan, en el centro de la Ciudad de México, para comprar los productos más frescos que encuentre. Al principio parece un mercado típico, en una amplia nave de concreto, pero los puestos están repletos de vegetales recién traídos en pickups por pequeños productores campesinos, e incluso hay un par de puestos coreanos en los que puedes encontrar verduras asiáticas, menos comunes en la Ciudad de México. La cocina de fusión ha estado de moda en Estados Unidos desde hace treinta años, pero en México es nueva, así que he recibido más atención aquí de la que obtendría un chef equiparable en Estados Unidos. Esa es una de las razones por las que vine a México. Un amigo que estaba viviendo aquí fue al restaurante en el que yo era chef principal en Pittsburgh, probó una pechuga de pavo curada que estuve conservando en la bodega, sorbió los vinagres caseros que estábamos usando para los aderezos y para los chícharos y zanahorias bebé en escabeche, y me dijo que sería un éxito inmediato en la Ciudad de México.
Mi cuerpo está cubierto de tatuajes, con naranjas y azules brillantes arremolinándose en flamas de ciencia ficción por piernas y brazos, y la idea de ir a un lugar nuevo, fuera de Estados Unidos, me atrajo. Ya me había hartado de eso de ser el "chef exitoso" en Estados Unidos. Al final me quedaba tras el cierre, con clientes que me adoraban, habían visto demasiados episodios de Iron Chef y creían que podía malabarear cuchillos y preparar comidas deliciosas en menos de media hora. La verdad es que la buena comida toma tiempo. Esos programas son una farsa. Se necesitan horas de planeación y experimentación. Fue lindo montar en la ola de la obsesión culinaria en Estados Unidos, pero quería ver si podía salir de mi zona de confort, ir a algún lado donde la comida no fuera sinónimo de pornografía, donde a la gente todavía le gustara por su sabor y no por lo que pregonara sobre ellos. Así que salté ante la oportunidad de abrir el nuevo restaurante en la Ciudad de México. Necesitaba clientes con dinero para hacer el tipo de comida que quería. Pero estaba buscando clientes que necesitaran que les despertaran el paladar, que todavía no lo hubieran leído todo en una revista lustrosa. Estaba buscando mercados nuevos para cazar ingredientes. Estaba buscando aventuras.
Llevaron al Chapo a la sala trasera, y me mandó a llamar con uno de sus guardias. Si lo que estaba buscando eran aventuras, me iban a dar más de lo que había pedido.
Hay una banca de cuero fino contra las paredes de la sala trasera, y el Chapo estaba sentado en ella, recostado hacia atrás, sus piernas tan cortas que me dieron la sensación de que estaba balanceando los pies por debajo de la mesa cuando entré a conocerlo. Un guardia bloqueaba la puerta que daba a la izquierda, hacia el comedor principal. Otro me apuntaba con una AK-47. El Chapo estaba sentado, solo, esperando a hablar conmigo.
—Siéntate—, dijo.
Me senté frente a él. Me miró de arriba abajo y escupió en la madera pulida de la mesa.
—¿Qué clase de disfraz de chef es ése?—, dijo—. ¿Qué no tienes dignidad? Pensé que eras el chef más nuevo de la ciudad, el más a la moda. Pinche México. Todo mundo se cree bien pinche importante en esta ciudad. No saben nada.
Yo nunca uso gorro blanco de chef. Me parece ridículo y pretencioso. Normalmente me pongo la camiseta de alguna banda de rock retro que me guste. Tiendo a usar pantalones de bicicleta y crocs en la cocina, bajo mi mandil. Me gusta rodar cada vez que tengo un poco de tiempo, y suelo usar gorra de ciclista o de beisbol con algún logo de heavy metal. Traía puesta una gorra de beisbol, con las letras AC/DC sobre el frente negro. La verdad es que el Chapo y yo nos veíamos un poco parecidos, cada uno con su gorra.
—¿Qué clase de atuendo quiere que use?—, le pregunte amablemente.
—Ten un poco de dignidad, cabrón. Si ésta es la ropa que necesitas para sentirte importante, pues no trates de cambiar por mí. Pero pareces atleta amateur, no chef. Todo mundo quiere ser lo que no es. Los políticos fingen ser santos. Los rufianes hacen como si amaran a sus esposas. Pensé que un chef sería distinto… Pero ya vi que eres un fantoche, como todos los demás.
—Haré mi mejor esfuerzo—, dije.
Esto iba a ser más difícil de lo que pensaba. Sabía que si el Chapo Guzmán había entrado a mi restaurante, probablemente lo estaba haciendo por relaciones públicas, para que todos en la ciudad supieran que éste era su territorio, que podía ir y venir a voluntad, que podía traer una recompensa de 5 millones de dólares en la cabeza y burlarse de todos los policías antinarco del país. Si lograba entrar a un restaurante de lujo y pagar por todos a plena luz del día, entonces sería suficiente para inspirar terror en cada habitante de la ciudad. Había oído que ése era el efecto de sus jugadas en otras ciudades. Parecía un dios que podía ir y venir cuando quisiera, invulnerable a los límites humanos. Pero si estaba entrando a mi restaurante en particular, supuse que no sólo era para dejar su punto claro. Si estaba entrando a mi lugar en específico, era para ver si la comida era buena. Mi trabajo, entonces, como el de cualquier gran chef, era hacer magia. Un chef realmente bueno sienta a alguien a la mesa, lo hace esperar más de lo que quiere, hasta que comience a salivar —como para ponerse un poco de malas, como para dudar de las capacidades de la cocina—, y luego sale con plato tras plato de maravillas inesperadas, con combinaciones de sabores que saltan y sorprenden, en un éxtasis perfecto, hasta que el cliente saca la cartera por voluntad propia y paga mucho más de lo que cree que debería, pero sin remordimiento, con un clamor, de hecho, por la próxima oportunidad de comer más. Y durante todo ese tiempo, el chef sólo tiene que idear algunos platillos en el menú que complazcan a todos. Cada persona creerá que la magia fue sólo para ella, pero fue para los ochenta a cien clientes del día.
A la reticencia estaba acostumbrado. Que alguien ya estuviera diciendo que me veía como marica era otra cosa. Iba a necesitar mucho más que los trucos usuales para ganarme al Chapo. No parecía del tipo que quisiera matarme si no lograba hechizarlo, pero siempre era una opción.
—¿Quiere algo del menú hoy?—, le pregunté. Usé psicología invertida. Sabía que si le preguntaba así, diría que quería algo hecho sólo para él.
—¿Parezco el tipo de hombre que come lo que están comiendo todos los cerdos de allá afuera?—, dijo el Chapo. Apuntó a la puerta que daba al comedor principal. Normalmente, hay un rumor de clientes hablando, comiendo, ordenando vinos finos y lamiendo en privado sus cuchillos, aunque sea de mala educación. Puedes saber qué tanto les gusta la comida a tus clientes por la cantidad de salsa que dejan en el plato. Siempre inspecciono los platos cuando entran a la cocina. Donde hay marcas de que la gente limpió la salsa con pan, tomo nota y trato de hacer esas salsas más seguido, aunque siempre tienes que probar cosas nuevas.
Apenas si salía un sonido de la puerta que daba al comedor.
—¿Entonces algo especial, sólo para usted?—, dije.
—¿Sabes cómo me volví el jefe?—, dijo el Chapo. —No sólo maté gente. Cualquiera puede matar gente. Cualquiera puede ser el rudo más rudo del barrio. Eso te da un veinte por ciento de lo que necesitas para ser el capo—. Se inclinó hacia mí, como si estuviera a punto de darme la llave secreta del universo—. Me volví el jefe por idear un mejor plan. Me volví el jefe porque alguien más me dijo qué tenía que hacer, y yo volví con algo mejor de lo que me habían pedido. ¿Quieres cincuenta toneladas de producto en Chicago para el lunes? Bueno, yo me encargo. Pero también voy a construir un túnel debajo de la frontera para poder mandar más de 300 toneladas la semana que entra. Y voy a mandar dos clases de producto en los mismos aviones a Los Ángeles. Esos idiotas. Sólo estaban mandando mota en los aviones, y podían haber mandado coca.
Se asomó debajo de la mesa, como si quisiera asegurarse de que no había micrófonos en el restaurante que estuvieran grabando lo que decía.
—Es arreglárselas con menos para hacer más—, dijo. —Así que esto es lo que quiero que hagas. Quiero que me des algo que sepa tan bien que casi me venga encima, que haga que yo y mis compadres te demos palmaditas en la espalda y una propina de un millón de dólares por cocinar tan bien. Y quiero que lo hagas sin sal, sin pimienta y sin más de dos ingredientes. Y si puedes hacer eso, entonces es en serio. Te voy a dar una propina que no te esperas. Y si no puedes… —Soltó su risita otra vez, la misma risa de bromista que les había soltado a los clientes, afuera, cuando se había presentado con ellos, el gran Chapo dándoles la mano—. Si no puedes —se llevó la mano derecha a la cabeza en forma de pistola, amartilló el pulgar, apuntó a su oreja y lo soltó–. ¡Pum! —dijo, y comenzó a reírse.
Vine a la Ciudad de México con mi esposa. Tenemos un hijo de cuatro años, y uno de los placeres de esta ciudad es ver lo amable, lo obsesionado con los niños que está el lugar. Aquí aman a sus hijos más que en cualquier lugar en el que haya estado. Mi restaurante está cerca del Bosque de Chapultepec, y los domingos camino con mi esposa y mi hijo, Jimmy, por ahí. Ese día les delego la cocina a los sous chefs. Los lunes cierro el restaurante. Fue por Jimmy que abrí un restaurante de hot dogs gourmet en Pittsburgh, antes de mudarme a la Ciudad de México. Le encantan los hot dogs. Agarra un jocho con ambos puños y se lo embute. Hay algo primitivo en la manera en la que comen los niños, embutiéndose lo bueno en la boca, aventando lo que no les gusta al suelo. Detrás de la sofisticación de sabores de un restaurante de lujo, quiero que los clientes sientan esa energía primigenia, que sientan que se están embutiendo comida, aventándola al suelo, que se sientan como niños mientras se constriñen a sostener un tenedor frente a su boca y meterlo con delicadeza.
Me gusta ver a los clientes comiendo como animales. Me gusta verlos pelar los ojos con placer, igual que lo hace Jimmy cuando se come un hot dog con mostaza y todas las guarniciones.
Un par de días antes de que el Chapo entrara a mi restaurante, Jimmy estaba en el Bosque de Chapultepec, junto a uno de los grandes lagos artificiales en los que las fuentes escupen agua al aire. Corrió lejos de mi esposa y se trepó por el borde de piedra antes de que pudiera agarrarlo. Se metió derecho al agua. Pensé que podría ahogarse, aunque el lago no tenga más de un metro de profundidad. Yo traía puestos mis pantalones de ciclista, porque había ido al restaurante antes, para revisar cómo iba todo. (El domingo es mi día libre, pero a veces me aparezco, inesperadamente, para asegurarme de que todo se mantenga a la altura). Salté sobre el borde del lago con toda mi ropa y zapatos puestos, agarré a Jimmy y lo lancé al aire, fuera del agua.
—Nunca hagas eso otra vez, Jimmy—, dije.
Nos había sacado el susto de nuestras vidas a mi esposa y a mí. Jimmy pensaba que todo había sido divertidísimo. Rió y me escupió agua, directo a los ojos. No tenía idea del peligro en el que estaba.
Así que ya no se trataba de mí, me percaté mientras regresaba a la cocina para cocinar para el Chapo. Se trataba de mí y mi esposa y Jimmy y todos los clientes en el restaurante. Ir a un restaurante es poner tu confianza en el chef. No sólo se espera que el chef deleite. Se supone que bloquee las presiones del mundo, por unos minutos. Durante un par de horas, el cliente se sienta a la mesa, con un lindo mantel blanco, y se le permite olvidarse del mundo exterior, olvidar ese trato de negocios que está saliendo mal o a su abuela agonizante, o el problema que tiene con su cónyuge. La mejor comida puede ser como un amuleto, algo que aleja el mal, como un chamán. Podía sentir el peso de la magia que tenía que hacer mientras entraba a la cocina.
Puede parecer una locura, pero a la gente le gusta comer lo que es. Si tienen hábitos voraces no pueden cambiar, les gusta la comida dulce. Si son tacaños con su dinero, prefieren comer pan y puré de papas. Si son pomposos, les gustan las verduras elaboradamente delgadas, fritas y apiladas como un sombrero elegante. Todos somos caníbales y nos comemos a nosotros mismos, nos comemos los secretos que llevamos dentro. Hay una razón por la que el pedófilo tiene dientes mal cuidados, dientes que han comido demasiados dulces.
Fui al refrigerador de carnes principal y comencé a sacar cosas que pensé que le gustarían al Chapo. El Chapo era un toro chaparro. Era un animal. Era oscuro y terroso. Bufaba al hablar. La res, sola, no sería suficiente para llamar su atención. Necesitaba algo más oscuro. Pensé en un jabalí salvaje que tenía, en alce o venado. El jabalí podría estar cerca, pero el alce y el venado eran demasiado delicados. Si hubiera podido encontrar un pedazo de búfalo de agua, habría sido perfecto. Una vez comí una porción de carne curada de búfalo de agua, en un restaurante en Sri Lanka, y sabía tan negra como la gruesa piel del animal.
Y entonces me di cuenta de que sólo una cosa haría completamente feliz al Chapo. Carne humana. Sabía que la carne humana lo lograría. Pero no podía darle lo que quería a menos que pudiera cortar esa carne de mí mismo, para salvar mi propia vida y la de los clientes afuera, que esperaban a ver si llegarían al día siguiente.
Encontré un bloque de res wagyu y lo saqué del refrigerador. Lo corté en tajadas finas y delicadas, y luego las apilé en seis platos distintos, para el Chapo y sus matones. El primer ingrediente sería la res. El segundo sería sangre humana. Tomé uno de los cuchillos filosos de la pared de utensilios cortantes y me abrí el pulgar. Exprimí gotas de sangre sobre la res, y dejé que el color carmesí se hundiera en los delgados cortes de carne. Los platos se veían coloridos y sólo había dos ingredientes. Hice el plato del Chapo más grande que el resto, para acomodar su enorme ego. Estaba a punto de decirles a los meseros que los sacaran, pero entonces me detuve, por un instante, y probé la carne. Lo ingredientes estaban mal. El platillo estaba cerca, pero no exactamente bien. Había una amargura, un salado duro en mi sangre que no era perfecto, como si la totalidad de mis experiencias de vida salieran en ella, y me di cuenta de que la sangre normal no bastaría.
El Chapo había comido de todo. Había comido, suponía, en los restaurantes más elegantes de Las Vegas y Londres, Tokio y París. Su imperio era global. Sabía que era multimillonario. Este platillo tenía que ser distinto a cualquier cosa que hubiera comido en cualquiera de esos restaurantes de lujo. Pero la sangre normal no bastaría. Pensé en los lechones, corderos y terneras que eran la sustancia de todo gran restaurante europeo. Era justamente la ternura e inocencia de esos animales, exactamente lo mismo que hacía que los vegetarianos se crisparan ante esos platillos, lo que hacía que los carnívoros se deleitaran con tal comida. Como la gente vieja que se embarra cremas para quitarse las arrugas, el comensal está hambriento de zanahorias bebés, los chícharos más jóvenes y otros brotes y lechugas tiernas, ansía pasarlos por su lengua antes de masticarlos e ingerirlos. El deseo de alguien como el Chapo —que había devorado a mujeres jóvenes como su esposa y que se vestía como estrella de hip hop adolescente— de evitar su verdadera edad era fuerte. Necesitaba dominar a toda la gente a su alrededor, como un viejo sucio que caza chicas jóvenes. Así que supe, de pronto, que necesitaba la sangre de un niño.
Salí por la puerta al comedor principal. Había ahí una docena de guardias del Chapo, viendo comer a los clientes. La mayoría de sus platos estaban vacíos, y estaban esperando a que el Chapo terminara para poderse ir. Cuando entré al comedor, oí gritos ahogados de algunos de los clientes y vi a una mujer mayor comenzar a llorar. No tenía idea de lo sangriento que se veía mi delantal. Vi a una niña pequeña con dos largas colitas que le colgaban por la espalda del suéter azul tejido a mano. Su madre la estaba abrazando con fuerza, a su lado, y le decía, con dulzura, que no se preocupara. Fui hacia la madre, bien maquillada, que parecía como si fuera al spa una vez a la semana. Tuve que convencerla de que renunciara a su hija.
—Mi hijo se llama Jimmy —dije—. Parece de la misma edad que su hija. Por favor, confíe en mí si le digo que necesito que su hija venga a la cocina un segundo.
—¿Por qué? —preguntó la madre. Parecía torturada, como si estuviera en medio de un asalto a un banco y yo me acabara de convertir en uno de los asaltantes.
—Habrá tiempo para explicarle después —dije, en una voz tan calmada como pude. Traté de ser imperioso. Una orden sería la única manera de lograr que la madre renunciara a su hija.
Dije en una voz suave, pero firme e imperiosa:
—Necesito que su hija venga a la cocina conmigo.
—Sólo si yo voy también —dijo la madre.
Así que le dije que estaba bien, que ella también podía venir. Los guardias del Chapo me dijeron que me apurara.
—¿Qué haces perdiendo el tiempo? —dijo el guardia principal, con el diamante en la oreja—. Métete a la cocina y dale al Jefe su comida. Tiene hambre. Te está esperando.
Regresé a la cocina con la hija y su madre. Me paré enfrente de los platos de res wagyu, que se ponían más húmedos e hinchados conforme absorbían la sangre.
Puse mi pulgar en la cara de la madre, donde tenía la cortada del cuchillo que había hecho antes. La herida estaba rosácea, y la sangre, pegajosa.
—¿Ve esto? —le dije a la madre—. Necesito hacerle lo mismo a su hija.
Me miró como si fuera un terrorista desquiciado. Trató de quitarme el cuchillo de la mano. Tenía una opción: Ceder, dejar ir a la niña, admitir que estaba loco, un Dr. Frankenstein en la cocina, admitir que había exagerado. Pero en la vida he aprendido que tienes que seguir tus instintos. No pensé, sólo actué. Puse mi mano contra la boca de la madre y la obligué a quedarse callada. Agarré una de las toallas para platos y se la metí en la boca. Sus ojos me rogaban que no le hiciera nada a su hija. Recogí el cuchillo, tomé la mano de la niña y le corté el pulgar, más profundo de lo que me habría gustado al calor del momento, y la sangre brotó. La alcé en vilo, con sus colitas agitándose detrás mientras le pedía ayuda a su madre, que estaba tratando de gritar, y exprimí su mano en el plato del Chapo.
Los meseros me miraron como si estuviera loco, pero la regla en un restaurante de lujo es nunca cuestionar lo que el chef principal exija. Le llevaron la comida al Chapo, y me aseguré de que le llevaran el plato con la sangre de la niña, específicamente, a él.
Los seguí unos minutos después, y pude ver al Chapo lamiéndose el pulgar, levantando el plato para conseguir más salsa en labios y boca.
—Sólo hay dos ingredientes en el platillo —le dije al Chapo.
—¿Qué es? Está bien pinche bueno. Está delicioso —me dijo—. Los demás están de acuerdo. He comido por todo el mundo y nunca había probado algo tan pinche rico.
—Es res wagyu con sangre humana —le dije—. La sangre es mía.
Alcé el pulgar para probar que no mentía. Ahí estaba la cortada, irritada y pegajosa de sangre seca. No mencioné a la niña. Si el Chapo se enterara, podría desarrollar un fetiche por la sangre joven. Podría buscarla en el comedor principal y llevársela. Podría violarla. No sabía qué clase de hábitos desarrollaría. He leído, de sobrevivientes de accidentes aéreos, que una vez que se prueba el sabor de la carne humana, una vez que se rompe el tabú, es difícil volver.
—Hijo de puta —dijo el Chapo—. Crees que soy un animal. Un pinche caníbal.
Escupió veneno sobre la mesa, como serpiente de cascabel. No podía adivinar si iba a sacar una pistola y dispararme o no.
—Yo no creo nada —dije, sumiso.
—Ustedes en el 'mundo normal' no tienen idea de quién soy en realidad —dijo el Chapo—. ¡Un caníbal! No seas ridículo.
Levantó su plato y lo sostuvo ante su cara, viendo en un espejo. Lo lanzó contra la pared y la porcelana blanca, sangrienta, se despedazó.
—Pero nunca miento —dijo—, aunque alguien trate de engañarme. Soy la persona más honesta que vas a encontrar en todo México. ¡Ven acá!.
Me acerqué como ordenaba. Agarró mi pulgar y exprimió mi herida hasta que grité, con la esperanza de que mi dedo no explotara. Salió sangre nueva del pulgar.
—Deberías estar contento de seguir con vida —dijo el Chapo, viéndome directo a los ojos, para hacerme saber que podía matarme tan fácil como había tirado el plato—. Pero yo te reté y tú me diste algo con dos ingredientes, y es lo mejor que he probado en mi vida.
Le ordenó a uno de sus guardias que me trajera la propina. Sacó un par de pilas gruesas de billetes de cien dólares de un portafolios marrón y dejó el dinero sobre la mesa. Puso mi pulgar sobre el dinero, hasta que un poco de la sangre se escurrió en la cara de Ben Franklin.
—Ahora tú también eres culpable de entrar al mundo de la sangre —dijo.
Se levantó rápido y caminó hasta el comedor principal. La niña estaba otra vez con su madre, sentada a su mesa. La madre todavía lloraba. Recé por que el Chapo no descubriera que había estado involucrada en la comida. Deseé que no viera que el pulgar de la niña estaba igual que el mío.
El Chapo echó una mirada por la sala y vio a la niña junto a su madre, en lágrimas. Se paró en medio de los comensales.
—¿Qué pasa, niñita? —les dijo a todos los clientes.
Caminó hasta la niña.
—¿No te gustó tu comida? Por favor, terminen de comer todos. Espero que hayan visto que el gran Chapo no es tan bastardo, a fin de cuentas. Por favor, disfruten su comida. Va por cortesía mía y de mis socios.
Hizo un amplio ademán con las manos para agradecer a sus guardias y dio una reverencia.
La madre abrazó a su hija, para esconder su cara del "gran" Chapo, y él se fue con las manos en alto como un boxeador que acepta el aplauso tras ganar otra pelea, aunque la sala estuviera en silencio. Los guardias devolvieron las bolsas y celulares de todos y desaparecieron.
Dos meses después de que el Chapo entrara a mi restaurante, fui con Jimmy al Museo de Antropología, en Polanco, no muy lejos de donde trabajo. El museo es enorme y tiene un patio en el que Jimmy puede corretear, así que me gusta llevarlo cada vez que puedo. En el otro extremo del museo, como un imán que atrae a todos los visitantes, están las salas con los restos del imperio azteca: altos templos de piedra cubiertos de alabastro, que se extendían hacia el amplio cielo en el núcleo de la antigua ciudad de Tenochtitlan, en el centro de lo que hoy es la Ciudad de México. Las salas con arte azteca están llenas de estatuas de barro, y hay una de un dios que parece robot, cuadrado, con ojos grandes y redondos. Es Tláloc, el dios de la lluvia y el trueno. Él controlaba el agua necesaria para que el maíz creciera. Hay docenas de dioses a los que adoraban los aztecas, y en la cima de sus pirámides sacrificaban a miles de personas para mantenerlos satisfechos.
Jimmy corría delante de mí por la galería, junto a cuchillos de piedra con ojitos de turquesa que usaban para sacarles el corazón a los sacrificados. Las víctimas jóvenes siempre se consideraron las más aptas para aplacar a los dioses. Tenían más energía potencial almacenada para el resto de sus vidas, así que se creía que eran las ofrendas más valiosas.
Yo llevaba dos semanas sin dormir bien. No sabía qué hacer con el dinero que me había dejado de propina el Chapo. Seguía pensando en lo que me había dicho, que ahora yo también era culpable. Mi esposa me había dicho que debería ser práctico y usar el dinero para seguir expandiendo el restaurante, o ponerlo en el fondo universitario de Jimmy. Me dijo que estaría convirtiendo el dinero malo en bueno, tomándolo de los narcotraficantes y volviéndolo algo positivo. Me dijo que debería estar orgulloso de haber salvado a todos en el restaurante aquel día. Pero cada vez que veía el dinero y pensaba en el ademán de poseído con el que había alzado a la niña para poner su sangre en la res que le iba a dar al Chapo, no estaba tan seguro de ser un héroe. No sólo era que había torturado a su madre y cortado el dedo de la niña: estaba jugando con magia negra de chef, creyendo que podía engañar al Chapo. ¿Y si hubiera reaccionado diferente a mi platillo? ¿Y si hubiera reaccionado con enojo y me hubiera matado a mí o a más gente? Era tan culpable de ceder a mi ego, de pensar que podía controlarlo, como el Chapo cuando creía que podía controlar al mundo.
—Ven acá —le dije a Jimmy.
Estaba perdido, deambulando entre los dioses aztecas, y tuve que llamarlo un par de veces más antes de que obedeciera. Le había dicho a su madre que quería ir con él, a solas, al museo. Llegamos a un altar piramidal de piedra, de seis metros de alto, que solía estar en la cima de una de las pirámides de Tenochtitlan. De mi mochila, llena de botanas y una botella de jugo para Jimmy, saqué un sobre grande con los veinte mil dólares que me había dado el Chapo. El sobre era nuevo, pero aún podías ver, apenas, la sangre en algunos de los billetes de adentro.
—Lleva este sobre a la cima de la pirámide —le dije a Jimmy—. Ponlo en la piedra redonda.
Era el lugar en el que los aztecas dejaban los corazones sacrificados. Miré a mi alrededor para asegurarme de que no vinieran guardias.
—¡No te pares! Ponlo allá arriba —le dije a Jimmy.
Puso el sobre justo donde le dije, en el altar de piedra. Me hizo una mueca. Me dijo que no quería bajar.
—Está divertido acá arriba —dijo.
Podía oír venir al guardia. Le dije a Jimmy que se apurara. Le dije que era hora de ir a casa.
German to Spanish: Die Leiche / La muerta General field: Art/Literary Detailed field: Poetry & Literature
Source text - German Die Leiche
Als Markus Kellmer von der Arbeit nach Hause kam, fand er auf dem Teppich seines Wohnzimmers eine nackte Frau. Ihr zerzaustes Haar erinnerte ihn an die Art, wie er als Kind Krähennester oder Baumwipfel gezeichnet hatte, ihre Haut glänzte, als wäre sie glasiert, und als Markus sie vorsichtig auf den Rücken drehte, um sie anzusprechen und so vielleicht herauszufinden, wer sie war und was sie in seiner Wohnung suchte, stellte er fest, dass sie tot war.
Sofort ging er zum Fenster un zog die Vorhänge zu. Eigentlich war es dafür viel zu früh, draußen war es noch hell. Der Frühling hatte gerade erst vor ein paar Tagen begonnen, und die Sonne würde erst in einer Stunde, so gegen sechs Uhr, untergehen. Vor wenigen Wochen war sie immer schon gegen vier Uhr verschwunden, doch jetzt hatten die Tage dazugelernt, hielten ihre Leuchtkraft immer länger aufrecht, und bald würden sie von der sommerlichen Glut abgelöst werden, die sie bereits jetzt in sich trugen.
In diesen milden Frühlingstagen waren die Strahlen der Nachmittagssonne immer die ersten, die ihn begrüßten, wenn Markus über die Schwelle seiner Wohnungstür trat. Sie nun auszusperren bereitete ihm Kopfschmerzen, ein Gefühl, als hätte der Raum Migräne. Aber er konnte wohl nicht anders, immerhin lag eine tote Frau in seiner Wohnung auf dem Boden. Die Haut rund um ihren Mund und ihre Nasenlöcher sah aus, als hätte sie jemand als Reibefläche für Streichhölzer verwendet. Markus hob die Leiche auf und setzte sie auf einen Sessel. Sofort fiel sie wieder herunter, ihre Gelenke waren wie Gelee, ihr Körper wie ein mit Flüssigkeit gefüllter Ballon. Er versuchte es noch einmal, aber sie blieb wieder nicht sitzen, sondern kippte vornüber, wie jemand, der sich plötzlich übergeben muss, und knallte mit dem Kopf voran auf den Parkettboden. Der laute Knall brachte Markus in die Realität zurück: Er ging unverzüglich zu seiner Stereoanlage und schaltete sie ein. Musik half ihm beim Nachdenken.
Er konnte die Leiche nicht einfach auf dem Boden liegen lassen, denn Leichen veränderten sich, ihre Oberfläche war nicht so stabil wie die lebender Menschen. Sie waren im Grunde nur mehr an einer einzigen Sache interessiert: an ihrer eigenen Auflösung. Um möglichst vollständig zu verschwinden, brauchten sie einen austauschfreudigen Untergrund, einen Waldboden etwa oder einen Sumpf. Etwas, mit dem sie langsam verschmelzen konnten. Hier allerdings gab es so etwas nicht, also musste er sich etwas einfallen lassen. Er nah die Fernbedienung und schaltete die Musik lauter.
Ihm viel ein, dass er vor kurzem ein großes Modellflugzeug aus Holz hinter seinem Heizkörper versteckt hatte. Das war letzte Woche gewesen, als ihn seine Eltern besuchten und er vermeiden wollte, dass sie das Modell zu Gesicht bekamen. Hinter dem Heizkörper war viel Platz, aber würde auch der Körper einer erwachsenen Frau in den Zwischenraum passen? Markus holte ein Maßband und vermaß die Leiche. Nun, es kam auf einen Versuch an.
Er mühte sich über eine halbe Stunde ab, aber am Ende schauten immer noch der Kopf und der halbe Oberkörper hervor. Trotzdem: ein Teilerfolg. Eine Weile saß Markus einfach nur da, lehnte sich gegen den Türrahmen und blickte ins Leere. Woran war die Frau wohl gestorben? Er hatte keine Würgemale oder Blutergüsse entdeckt. Was immer es gewesen war, ihr Körper schien dabei nicht verletzt worden zu sein. Vielleicht vergiftet. Oder eine natürliche Ursache. Aber sie war noch recht jung, Markus schätzte ihr Alter auf fünfundzwanzig bis dreißig.
Er stand auf, streckte sich. Nein, das sah furchtbar aus. Das Modellflugzeug war hinter dem Heizkörper sicher gewesen. aber die Leiche würde wirklich jeder sehen, der ins Zimmer kam. Er musste sich ein anderes Versteck überlegen.
Während er im Geist die verschiedenen Winkel seiner Wohnung durchging, zerrte er die Leiche hinter dem Heizkörper hervor. Da sie nackt war, beschädigte er sie durch sein ungeduldiges Ziehen und Zerren an manchen Stellen. Die Rillen des Heizkörpers durchschnitten die bleiche Haut, als wäre sie Butter. Doch es floss nur wenig Blut, denn das Herz schlug ja nicht mehr, die Blutgefäße standen nicht mehr unter Druck. Trotzdem blieben ein paar hässliche Flecken auf dem Boden und am Heizkörper selbst zurück. Markus ging ins Bad und holte einen nassen Lappen, mit dem er die Rillen reinigte. Es war jetzt Frühling, und wenn er die Körperflüssigkeit heute eintrocknen ließ, würde der Heizkörper im nächsten Winter, wenn er ihn wieder in Betrieb nahm, furchtbar zu stinken anfangen.
Er packte die Leiche an den Armen und schleifte sie zurück ins Vorzimmer. Wieder blieben dabei einige Spuren zurück, diesmal lange, rötliche Schleifspuren. Kopfschüttelnd ging er ins Bad, holte einen zweiten Lappen und machte sich ans Schrubben. Er war manchmal wirklich langsam im Kopf, geradezu träge. Damit so etwas nicht noch einmal passierte, wickelte er die Leiche in große Badetücher, von Kopf bis Fuß. So war es auch viel einfacher, sie über den Parkettboden zu ziehen.
Die Musik aus der Stereoanlage verstummte, und ein Sprecher erklärte, wie der Bass, das Schlagzeug und die Querflöte mit bürgerlichem Namen hießen.
Die Nacht über ließ Markus die eingewickelte Leiche in der Badewanne liegen. Am nächsten Tag verschlief er beinahe, weil er das Klingeln des Weckers im Traum für das traurige Abschiedsquaken eines Frosches hielt, der in einer kleinen Rakete in eine geostationäre Umlaufbahn um die Erde geschossen wurde. Ihm blieb gerade noch Zeit für ein leichtes Frühstück, dann nahm er den Bus zur Arbeit. Am späten Nachmittag kam er nach Hause zurück.
Schon beim Eintreten bemerkte er den Geruch. Er war nicht sehr stark, aber er war da. Er ging ins Badezimmer. Die Leiche lag da wie gestern Abend, nur auf dem Tuch, das ihr Gesicht bedeckte, hatte sich ein Fleck gebildet, der in seiner Form ein wenig an ein Ahornblatt erinnerte.
Der Tag im Büro war anstrengend gewesen, und normalerweise hätte Markus liebend gerne ein Bad genommen, sich im warmen Wasser ausgestreckt, mit den Zehen gewackelt und alle Sorgen, die in seinem Kopf herumschwirrten, im knisternden Schaumgebirge langsam untergehen lassen. Heite hieelt er es ja vielleicht noch aus, auf dieses tägliche Reinigungsritual zu verzichten, aber als Dauerlösung war dieser Zustand sicher nicht zu ertragen. Im Grunde wurde er schon jetzt nervös. Er zerrte die Leiche aus der Badewanne, rollte sie ins Nebenzimmer und spülte die Wanne mit der Brause sauber. Er verbrauchte fast de ganze Flasche Fliesenreiniger, bis er endlich das Gefühl hatte, ohne größere Ekelgefühle nackt in die Wanne steigen zu können.
Doch bevor er ein Bad nahm, machte er sich daran, die Leiche in den teilweise leeren Kleiderschrank zu stellen, der in seinem Arbeitszimmer stand. Merkwürdig, dass er daran nicht schon früher gedacht hatte. Immerhin hatte er in dem Kleiderschrank schon einmal eine ganze Garnitur aufgerollter Rollos untergebracht (wie Dynamitstangen hatten sie ausgesehen, mit der weißen Schnur, die am oberen Ende herausragte). Die Leiche passte gut in den Schrank, aber wenn Markus versuchte, die Tür zu schließen, kippte sie jedes Mal vornüber heraus, und er musste sie auffangen. Wie bei einer Wiederbegegnung nach sehr langer Zeit fiel sie ihm um den Hals. Schließlich fixierte er ihre Handgelenke mit Klebestreifen innen an der Schrankwand und überklebte auch den Lüftungsschlitz im Boden mehrfach, bis er das Gefühl hatte, so könnte das Ganze zumindest für ein paar Tage gehen.
Er war gerade mal drei Minuten im Badezimmer und spielte mit dem Duschkopf, als er den Aufschlag hörte. Er stellte das Wasser ab und lauschte. Alles ruhig, aber es half nichts, er ahnte schon, fas passiert war. Halb nackt ging er aus dem Bad zurück in sein Arbeitszimmer.
Der Anblick der Frau, die in furchtbarer Verrenkung halb noch im Schrank, halb davor lag, war so lächerlich, dass Markus eine Art brüllendes Niesen von sich gab, verursacht nicht durch eine Überreizung seiner Nasenschleimhäute, sondern seines Vorstellungsvermögens.
Bevor er sie hochheben konnte, musste er sie erst einmal auseinanderfalten, ja, tatsächlich auseinanderfalten, denn sien hatte — mein Gott, nicht einmal ein Schlangenmensch hätte für eine solche Körperhaltung etwas übrig gehabt. Aber es war eine Leiche, sagte er sich, nichts Lebendiges. Da durfte man nicht dieselben Maßstäbe anlegen.
Vielleicht war es ja besser, wenn er die Leiche so ließ, wie sie war, ein zusammengeballtes Durcheinander von Armen und Beinen und einem an mehreren Stellen bereits aus den Nähten platzenden Rumpf. Der Transport war auf alle Fälle leichter, aber natürlich nahm sie so mehr Platz weg als im auseinandergefalteten Zustand.
Der Teppich in Markus' Wohnzimmer war einer der altehrwürdigen Sorte. Er hatte schon viele Generationen getragen, das Getrappel von Kinderfüßen war auf ihm zu den schweren Tritten des Alters und der Verantwortung herangewachsen, er hatte Brautpaare und Trauergäste in Empfang genommen, sein Muster hatte den geometrischen Sinn von rund zwanzig Menschen oder vielleicht sogar mehr beschäftigt, er hatte Weltkriege überstanden und Zeiten der Euphorie und des inspirierten Chaos, kurz — es war ein Teppich, unter den man nicht einfach so eine Leiche schob.
Markus wusste das. Er wusste das alles und trotzdem — es fiel ihm keine andere Lösung ein. Alles hatte er versucht, den Kleiderschrank, den Heizkörper, die Badewanne. Außer die Leiche zu packen und Beine über Hals über Kopf aus dem Fenster zu werfen, blieb ihm nicht mehr viel übrig. Außerdem drängte die Zeit.
Mit beiden Händen hob er den schweren Teppich hoch und schob und trat mot seinen Füßen die Leiche auf den Bereich der etwas blasseren Bodenbretter. Diese von Licht und Menschen unberührt gebliebenen Bretter waren mit Sicherheit der verletzlichste, intimste Teil der Wohnung. Es dauerte eine Weile, aber schließlich hatte er die Leiche an die richtige Stelle geschoben und breitete den Teppich über sie aus. Das Gefühl, als das schwere, dichte, nach Vergangenheit und Schuhleder riechende Gewebe sich ganz um den Fremdkörper legte und ihn quasi wegzauberte, war eines großer Erleichterung. Fast hätte Markus laut in die Hände geklatscht.
Der neue Teppichhügel sah ein wenig aus wie das dreidimensionale Modell einer topografischen Karte. Die Erhöhungen, die der Körper der Leiche verursachte, korrespondierten durch Zufall genau mit dem konzentrischen Muster des Teppichs. So lagen die dunkelsten Bereiche auf dem geografisch höchsten Punkt (der Schulter, die immer ein wenig nach oben ragte, wenn die Leiche auf dem Rücken lag). Das Ganze wirkte fast, als wäre es absichtlich so arrangiert worden, zum Zweck der leichteren Orientierung.
Diese Lösung war zweifellos die beste bisher. Das einzige Problem war, über die Leiche hinwegzusteigen, denn ständig kam man auf dem aufgebäumten Teppich ins Straucheln. Also rückte Markus seinen großen Schreibtisch, der sowieso nie für etwas Sinnvolles genutzt wurde, aus dem Arbeitszimmer ins Wohnzimmer, bis er genau über dem Teppichgebirge stand. So würde er wenigstens nicht mehr stolpern. Und der Tisch stand hier, mitten im Raum, zwar nicht sehr vorteilhaft, aber vielleicht würde er sich jetzt öfer an ihn setzen und an seinen kleinen dichterischen Versuchen weiterarbeiten, die ihm ebenso leicht von der Hand gingen, wie sie ihm Kummer bereiteten angesichts ihrer offensichtlichen Zwecklosigkeit.
Es sah gar nicht übel aus. Ein kleiner Hügel mitten im Raum — und darüber ein Tisch. Wenn er den Tisch nicht mit beschriebenen Blättern überfluten konnte, würde er einfach irgendwann ein langes Tuch darüberbreiten, eines, das bis zum Boden reichte.
Erledigt, dachte Markus und ging in die Küche. Auf die erfolgreich überstandenen Strapazen der letzten beiden Tage musste er unbedingt anstoßen. Nach einigem gedankenverlorenen Etikettenlesen entschied er sich für einen Cabernet Sauvignon, eine Flasche mit dunkelrotem Inhalt.
Erst als er schon zurück im Wohnzimmer war, wo der Tisch nun eine unübersehbar zentrale Position einnahm und dem Zimmer einen neuen emotionalen Schwerpunkt verlieh, bemerkte er, dass er zwei Weingläser mitgenommen hatte. Bei jedem Schritt klirrten sie leise aneinander im sanften Griff seiner Finger, mit dem er ihre dünnen, gläsernen Hälse umfasste.
Clemens Setz, "Die Leiche", Die Liebe zur Zeit des Mahlstädter Kindes, Berlin, Suhrkamp, 2011, pp. 188-195
Translation - Spanish La muerta
Cuando Markus Kellner llegó a su casa del trabajo, encontró a una mujer desnuda tirada en la alfombra de su sala. Su pelo enmarañado le recordó la manera en que dibujaba nidos de cuervo o cimas de árboles cuando era niño; su piel brillaba, como si estuviera esmaltada, y cuando la volteó bocarriba con cuidado, para hablarle y así tal vez averiguar quién era y qué hacía en su sala, comprobó que estaba muerta.
De un salto, Markus fue a la ventana y cerró la cortina. De hecho, era demasiado temprano para hacerlo: afuera seguía claro. La primavera acababa de empezar hacía un par de días, y el sol apenas iba a meterse en una hora, como a las seis. Unas pocas semanas antes había desaparecido siempre como a las cuatro, pero ahora los días ya habían aprendido, mantenían su brillo cada vez más tiempo en pie, y muy pronto los reemplazaría la brasa veraniega que ya traían dentro de sí.
En esos días templados de primavera, los rayos del sol vespertino siempre eran lo primero en saludar a Markus cuando cruzaba el umbral de su departamento. Dejarlos fuera ahora le causaba dolor de cabeza, sentía como si el cuarto tuviera migraña. Pero no tenía de otra; al fin y al cabo, había una mujer muerta en el suelo de su departamento. La piel alrededor de su boca y narinas se veía como si alguien la hubiera usado de lija para cerillos. Markus levantó a la muerta y la sentó sobre una silla. Se cayó inmediatamente: sus articulaciones eran como gelatina; su cuerpo, como un balón lleno de líquido. Lo intentó de nuevo, pero otra vez no se quedó sentada, sino que se arqueó hacia el frente, como quien tiene que vomitar de pronto, y estrelló la cabeza contra el suelo de parquet. El fuerte golpe devolvió a Markus a la realidad: fue deprisa a su estéreo y lo encendió. La música le ayudaba a pensar.
No podía dejar a la muerta ahí tirada en el suelo, porque los muertos se transforman; su superficie no es tan estable como la de los vivos. En el fondo ya sólo les interesa una cosa: desintegrarse. Para desaparecer de la manera más absoluta posible, necesitan un subsuelo propenso al intercambio, tal vez un suelo de bosque o un pantano. Algo con lo que puedan fundirse lentamente. Ahí, no obstante, no había nada por el estilo, así que tenía que ocurrírsele algo. Agarró el control remoto y subió el volumen de la música.
Se le ocurrió que hacía poco había escondido un gran avión de madera detrás de su calentador. Eso había sido la semana anterior, cuando sus padres estaban de visita y él quería evitar que vieran el modelo. Detrás del calentador había mucho espacio, ¿pero también cabría el cuerpo de una mujer adulta en ese rincón? Markus tomó una cinta métrica y midió a la muerta. Bueno, tenía que intentarlo.
Se esforzó más de media hora, pero al final seguían sobresaliendo la cabeza y la mitad del torso. Sin embargo, un éxito parcial. Durante un rato, Markus sólo se quedó ahí sentado, recargado contra el marco de la puerta y viendo al vacío. ¿De qué habría muerto la mujer? No había descubierto marcas de estrangulación ni moretones. Lo que quiera que hubiera sido, su cuerpo parecía no haberse lastimado en el proceso. Tal vez envenenada. O de causa natural. Pero todavía era muy joven, Markus le calculaba entre veinticinco y treinta años.
Se levantó, se estiró. No, eso se veía horrible. El avión de madera había estado seguro detrás del calentador, pero el cadáver lo vería cualquiera que entrara al cuarto. Tenía que pensar en otro escondite.
Mientras recorría mentalmente todos los rincones de su departamento, jaló a la muerta hasta sacarla de atrás del calentador. Como estaba desnuda, se dañó en algunas zonas con su jalar y tirar impaciente. La parrilla del calentador cortó la piel pálida como si fuera mantequilla. Pero sólo brotó un poco de sangre: el corazón ya no latía, los vasos sanguíneos ya no estaban bajo presión. De todos modos, quedaron un par de manchas feas en el piso y sobre los tubos. Markus fue al baño y tomó un trapo húmedo, con el que limpió la parrilla. Era primavera, y si dejaba ahora secarse el fluido corporal, el calentador, cuando lo volviera usar el siguiente invierno, comenzaría a apestar horriblemente.
Tomó a la muerta por los brazos y la arrastró de vuelta al vestíbulo. Otra vez dejó algunas huellas a su paso, ahora huellas largas y rojas de arrastre. Fue al baño sacudiendo la cabeza, tomó un segundo trapo y se puso a tallar. En serio que a veces era de cabeza lenta, realmente lerdo. Para que no volviera a pasar algo así, envolvió a la muerta en toallas de baño grandes, de pies a cabeza. Así también era mucho más fácil de jalar por el piso de parquet.
La música del estéreo se calló, y un locutor presentó al bajo, la batería y la flauta transversa por sus nombres de pila.
Durante la noche, Markus dejó a la muerta envuelta y acostada en la tina. Al día siguiente estuvo a punto de dormir de más, porque creyó entre sueños que el ruido del despertador era el croar de despedida de una rana, a la que lanzaban en un pequeño cohete hacia una órbita geoestacionaria alrededor de la Tierra. Le quedó el tiempo justo para un desayuno ligero; luego, tomó el autobús al trabajo. Volvió a casa ya entrada la tarde.
En cuanto entró, notó el olor. No era fuerte, pero ahí estaba. Pasó al baño. La muerta yacía ahí igual que la noche anterior, sólo que, en la toalla que cubría su cara, se había formado una mancha que le recordaba un poco a una hoja de maple.
Había sido un día pesado en la oficina, y a Markus normalmente le habría encantado tomar un baño, se habría estirado en el agua caliente, meneando los dedos de los pies, y todas las preocupaciones que revoloteaban en su cabeza se hundirían lentamente en crepitantes montañas de espuma. Tal vez hoy todavía soportara renunciar a ese ritual de limpieza diario, pero como solución a largo plazo, era seguro que esa situación no sería tolerable. En el fondo, ya estaba nervioso. Jaló a la muerta afuera de la tina, la rodó hasta el cuarto contiguo y enjuagó la bañera con la regadera hasta limpiarla. Usó casi toda la botella de limpiador antes de tener la sensación de que podría meterse desnudo sin sentir demasiado asco.
Pero antes de tomar un baño, se dedicó a meter a la muerta en el armario semivacío de su estudio. Qué curioso que no se le hubiera ocurrido antes. Al fin y al cabo, una vez ya había acomodado ahí un juego entero de persianas enrolladas (parecían tubos de dinamita, con el cordón blanco sobresaliendo de la parte superior). La muerta cabía bien en el armario, pero cada vez que Markus intentaba cerrar la puerta, se inclinaba hasta salirse, y tenía que atraparla. Como en un reencuentro después de largo tiempo, le echaba los brazos al cuello. Al final le fijó las muñecas con cinta adhesiva a la pared de madera y también pegó la ventila al suelo con varias capas, hasta que tuvo la sensación de que así podría aguantar por lo menos un par de días.
Llevaba exactamente tres minutos en el baño y jugueteaba con la regadera de mano cuando oyó el golpe. Cerró el agua y escuchó atento. Todo en silencio, pero no importaba: ya sospechaba lo que había pasado. Salió del baño medio desnudo y volvió a entrar a su estudio.
La vista de la mujer, que yacía horriblemente contorsionada medio en el armario y medio afuera, era tan ridícula que Markus tuvo una especie de estornudo chillante, causado no por una irritación de sus mucosas nasales, sino por su capacidad imaginativa.
Antes de poderla levantar, primero tenía que desdoblarla, sí, desdoblarla en serio, porque se había… por Dios, ni siquiera un contorsionista tendría más remedio en una postura así. Pero era un cadáver, se dijo, nada vivo. No se podían usar los mismos criterios.
Tal vez fuera mejor dejar a la muerta así como estaba, una maraña de brazos y piernas y tronco con las costuras casi reventadas. El transporte de todas formas fue más fácil, pero, como era de esperarse, así ocupaba más espacio que en su estado desdoblado.
La alfombra de la sala de Markus era venerable. Ya había resistido muchas generaciones, el corretear de los pies infantiles se había convertido sobre ella en el andar pesado de la vejez y la responsabilidad, había acogido a parejas de novios y a visitas fúnebres, su diseño había ocupado el seso geométrico de unas veinte personas o más, había sobrevivido guerras mundiales y tiempos de euforia y de caos inspirado; en resumen, no era una alfombra como para meterle una muerta abajo.
Markus lo sabía. Lo sabía muy bien y aun así… no se le ocurrió otra solución. Lo había intentado todo: el armario, el calentador, la tina. Aparte de agarrar a la muerta y lanzarla de piernas, cuello y boca por la ventana, no le quedaba mucho más que hacer. Y además, el tiempo apremiaba.
Levantó la pesada alfombra con ambas manos y empujó y pateó con los pies a la muerta hasta la zona que tenía las tablas un poco más pálidas. Esas tablas vírgenes de luz y gente eran sin duda la parte más sensible, más íntima del departamento. Le tomó un rato, pero por fin puso a la muerta en la posición correcta y extendió la alfombra sobre ella. Sintió un gran alivio cuando el pesado y grueso tejido, oloroso a pasado y cuero de zapatos, cayó sobre el cuerpo extraño y lo desapareció como por arte de magia. Estuvo a punto de aplaudir.
El nuevo montículo en la alfombra se parecía un poco al modelo tridimensional de un mapa topográfico. Las elevaciones que causaba el cuerpo de la muerta correspondían, por casualidad, exactamente con el diseño concéntrico de la alfombra. Así, las zonas más oscuras estaban en el punto geográfico más alto (el hombro, que siempre resaltaba un poco hacia arriba cuando la muerta yacía bocarriba). El conjunto casi daba la impresión de haber sido acomodado así a propósito, para hacer más fácil la orientación.
Esa solución era sin duda la mejor hasta entonces. El único problema era pasar por encima de la muerta, porque entonces tropezaba uno con la alfombra alebrestada. Así que Markus movió su enorme escritorio, que de todos modos nunca usaba para nada con sentido, de su estudio a la sala, hasta que estuvo exactamente encima de la cordillera en la alfombra. Así, por lo menos ya no iba a tropezarse. Y el escritorio estaba ahí, en medio del cuarto, lo que no era muy conveniente, pero tal vez ahora se sentaría ahí más seguido y seguiría trabajando en sus pequeños intentos poéticos, que tan pronto le salían de la mano como le preocupaba su inutilidad manifiesta.
No se veía nada mal. Un pequeño montículo en medio del cuarto y, encima, una mesa. Si no lograba desbordar el escritorio de hojas garabateadas, sólo era cuestión de extenderle un mantel largo encima, uno que llegara hasta el suelo.
Resuelto, pensó Markus, y se fue a la cocina. Tenía que brindar por haber superado con éxito el agobio del último par de días. Tras leer unas cuantas etiquetas perdido en sus pensamientos, se decidió por un Cabernet Sauvignon, una botella de contenido rojo oscuro.
No fue sino hasta que ya estaba de vuelta en la sala, en donde el escritorio ahora ocupaba una posición imperdiblemente céntrica y le daba al cuarto un nuevo núcleo emocional, que se percató de que había llevado dos copas de vino. A cada paso tintineaban quedas una contra la otra en el agarre suave de sus dedos, con los que rodeaba sus cuellos delgados y cristalinos.
Clemens Setz, "Die Leiche", Die Liebe zur Zeit des Mahlstädter Kindes, Berlin, Suhrkamp, 2011, pp. 188-195
traducción de Hugo López Araiza Bravo
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Bio
Writer and translator, I was born in Mexico City. I studied Philosophy at the Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), and a Master in Translation at the Colegio de México (Colmex). I’ve wrtten the short story books Insfinitas cosas (Alfaguara, 2011), and Transfinitas cosas (Literalia, 2018); the rest of my work is available at hugolabravo.com. I started my translation career through the 43rd Punto de Partida Contest, which I won with a text by Amélie Nothomb. From then on, I’ve translated several books for Penguin Random House and Planeta. My translation of Le Prix, Swiss Literature Award 2016, will come out this year at Abismos.